Concordance des temps deux subordonnées
Bonsoir,
La proposition suivante est-elle correcte ?
« Je ne ne crois pas qu’on dût taire nos opinions, quand bien même elles ne seraient pas à la mode. »
Il y a deux subordonnées dont l’une au conditionnel alors que la principale est à l’indicatif présent…
Merci
*« Je ne ne crois pas qu’on dût taire nos opinions, quand bien même ne seraient-elles pas à la mode. »
Bonsoir Onirique23,
La principale (je ne crois pas) est à l‘indicatif présent.
La subordonnée (qu’on dût taire nos opinions) est au subjonctif car l’action de « taire ses opinions » est incertaine, et à l’imparfait du subjonctif, car la subordonnée exprime un fait possible (Le Petit Grevisse). Sans cette notion, la concordance des temps aurait exigé le passé du subjonctif pour exprimer un fait passé par rapport à l’action de la principale (qu’on ait du taire)
La dernière subordonnée est au futur du passé, car il exprime un fait futur, par rapport à la subordonnée précédente, elle-même située dans le passé.
C’est l’analyse que j’en fais.
Bonsoir PhL.
C’est l’esprit de la phrase mais pour la dernière partie ça se veut du conditionnel et non du futur du passé. Cependant mon incertitude portait sur l’imparfait du subjonctif que j’ai utilisé d’instinct pour exprimer le conditionnel. Il n’y a donc pas lieu de faire ici la concordance avec l’indicatif présent si je vous ai bien compris.
Merci beaucoup
Bonjour,
I ─ Le verbe de la subordonnée complément d’objet direct introduite par que se met au subjonctif après un verbe exprimant une opinion, une déclaration, une perception, quand le fait est envisagé simplement dans la pensée et avec un sentiment personnel, ce qui se présente souvent lorsque ces verbes sont dans une principale négative, interrogative ou conditionnelle.
Je ne crois pas que la richesse fasse le bonheur.
Croyez-vous que la richesse fasse le bonheur ?
Si vous croyez que la richesse fasse le bonheur, vous vous trompez.
II ─ Quand bien même, est un renforcement de la conjonction de subordination Quand lorsqu’elle a une valeur d’hypothèse et signifie « même si ».
Rappelons que quand bien même est suivi du conditionnel.
J’écrirais donc:
« Je ne ne crois pas qu’on doive taire nos opinions, quand bien même elles ne seraient pas à la mode. »
Remarque:
Même quand la principale est négative ou interrogative, ces verbes de perception ou d’opinion, demandent dans la subordonnée l‘indicatif si l’on veut marquer la réalité d’un fait.
Il ne s’aperçoit pas qu’il va à sa ruine.
Croyez-vous que la véritable amitié est rare ?
Bonjour czardas,
Merci pour la réponse. Personnellement j’écris à l’instinct, je n’ai donc pas d’argument grammatical à vous opposer. Simplement j’ai trouvé ça :
« Lesur – 1832
Je ne pense pas que nous dussions nous abstenir d’y porter la main , si la magistrature recélait dans son sein un principe de tyrannie »
Ma phrase n’est peut-être pas assez euphonique 🙂
« Je ne crois pas que nous dussions taire nos opinions, quand bien même ne seraient-elles pas à la mode. »
Vous pouvez utiliser l’imparfait du subjonctif si le fait exprimé dans la subordonnée se situe dans le passé par rapport à la principale, et dans la mesure où « la subordonnée exprime un fait simplement possible »(Le Petit Grevisse)
Si les actions sont simultanées, vous utiliserez le subjonctif présent.