Concordance des temps
Bonjour,
On doit utiliser quel temps j’ai un doute.
Est-ce que je peux dire ce phrase ?
– Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous, je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que m’a mère l’a pris.
Dans cette phrase je dois utiliser le passé composé « ma mère l’a pris » ou je dois utiliser le plus-que-parfait « ma mère l’avait pris » ?
Merci d’avance pour vos explications.
Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous, je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma* mère l’avait pris.
Deux points à bien comprendre :
– le français moderne remplace volontiers, et toujours, à l’oral, le passé simple (je me souvins… je ne trouvai pas) par le passé composé
– pour marquer l’antériorité, on utilise toujours un temps composé. Notamment : quand la phrase est au présent, le passé composé, quand la phrase est au passé, le plus que parfait
Dans cette phrase au passé, le fait énoncé dans la dernière proposition (en gras) est antérieur aux faits des autres propositions. Il faut pour le verbe « prendre » le plus que parfait.
Remarque : ce qui vous déroute, je pense est précisément que le passé composé a plusieurs valeurs : valeur (à peu près) de passé simple pour les premiers verbes et valeur d’antériorité.
Si vous les remplacez par le temps simple :
Phrase au système passé : Quand je souvins de notre rendez-vous, je ne trouvai pas mon téléphone parce que ma mère l’avait pris. (PQP)
La phrase au système du présent serait : je me souviens de notre rendez-vous, je ne trouve mon téléphone parce que ma mère l’a pris. (PC)
*ma mère / ta mère / leur mère >> « ma » est déterminant (adjectif possessif)
Merci ☺️ la réponse est très claire !
Merci de votre retour Arvin.
Il n’y a aucune obligation de concordance dans une subordonnée introduite par parce que.
Si l’on veut souligner l’antériorité absolue, le plus-que-parfait est effectivement le temps le mieux adapté en français standard, mais d’autres temps sont tout à fait corrects selon le registre de langage employé, selon l’intention que l’on veut marquer, selon le point d’ancrage temporel du discours.
On peut ainsi dire ( je change de verbe, car prendre possède un sens trop vague) :
Je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère l’aura probablement emprunté.
Je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère pourrait l’avoir détruit.
Je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère le cache souvent.
Je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère le détient /détenait.
Je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère me l’a confisqué / l’avait confisqué.
Considérons que le point d’ancrage des propos de l’exemple est le présent. La personne parle d’un évènement passé (je me suis souvenu, je n’ai pas trouvé) ; l’antériorité de la subordonnée peut être exprimée par rapport au moment du discours (me l’a pris) ou par rapport au moment de la recherche infructueuse (me l’avait pris).
Il n’y a aucune obligation à « considérer » : les faits sont les faits.
Le point d’ancrage temporel du discours est parfaitement défini : « Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous ». L’occulter permet effectivement beaucoup de liberté.
Écrire « je change de verbe, car prendre possède un sens trop vague » relève de la mauvaise foi. Prendre a ici son acception pleine.
Quant à utiliser le conditionnel, cela me semble peu respectueux de la phrase initiale qui ne laisse aucune place à aucun doute.
Sorti de ceci tous vos exemples sont parfaitement corrects, mais aucun n’a de rapport avec la question posée qui est parfaitement claire et définie temporellement.
La seule réponse possible (Si, si cela arrive !) est qu’il faut pour cette phrase-ci, telle qu’écrite, conjuguer le verbe prendre au plus-que-parfait.
D’accord s’il s’agit d’un récit dont la narration se tient au passé.
Pas d’accord s’il s’agit d’un dialogue, ce sur quoi m’avait orienté le tiret initial (peut-être à tort), auquel cas l’ancrage du propos est ramené au présent. Que l’on choisisse le verbe emprunter, confisquer, ou prendre dans ce contexte, il peut aussi bien désigner l’acte initial que l’état qui s’ensuit : un objet a été pris ou emprunté (l’objet a été physiquement saisi) / un objet est pris ou emprunté (l’emprunt est toujours en cours).
Donc, oui, dans un dialogue, on peut écrire :
– Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous, je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère l’a pris.
… et vraisemblablement cette mère détient toujours le téléphone au moment où le dialogue se tient.
Bonjour,
Dans votre phrase, il faut utiliser le plus-que-parfait. La prise de votre téléphone est antérieure à votre décision de vouloir téléphoner.
Merci ☺️
Bonjour,
Lorsque vous utilisez le plus-que-parfait « Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous, je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère l’avait pris.« , vous indiquez qu’un certain temps auparavant votre mère a fait l’action d’emprunter le téléphone. C’est l’indication d’une antériorité.
Lorsque vous utilisez le passé composé « Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous, je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère l’a pris.« , vous indiquez que au moment même où vous cherchez votre téléphone, votre mère le possède toujours. C’est l’indication d’une concomitance.
Le verbe prendre est d’un emploi assez passe-partout. Aussi, il est fréquent dans le langage courant de l’utiliser aussi bien pour parler d’une action bien précise, que d’un état inscrit dans la durée principalement avec le passé composé.
En matière de concordance des temps,
il y a des cas d’interdiction ou d’obligation
et il y a surtout des cas de recommandation (ici le plus-que-parfait) qui n’excluent cependant pas d’autres combinaisons.
Peu m’importent les votes négatifs à propos de la concordance des temps. Celle-ci le plus souvent relève de la recommandation pour bien exprimer le contexte le plus fréquent. Cela me hérisse donc de lire dans les réponses Il faut, Vous devez alors qu’il suffirait de Il est recommandé, Il est préférable, Si le sens du texte est… alors, etc. De nombreux exemples existent dans les littératures comme dans des écrits divers d’un écart délibéré à la règle normative pour exprimer une nuance de la pensée.
« Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous, je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère l’a pris. » ne marque aucune concomitance.
La concomitance se marque dans un référentiel au passé (« Quand je me suis souvenu, ») avec l’imparfait.
« Quand je me suis souvenu de notre rendez-vous, je n’ai pas trouvé mon téléphone parce que ma mère le prenait » phrase qui ne veut strictement rien dire, prendre ayant ici une acception pleine.