Concordance subjonctif, indicatif
Bonsoir,
je m’interroge sur le meilleur temps à employer dans trois phrases (roman au passé).
Dans cette phrase : « Je ne souhaitais évidemment pas qu’Élisa soit morte à la place de sa sœur », garderiez-vous « soit » ou serait-il possible d’écrire « fût » à la place ?
Dans la phrase : « D’où ma femme se trouvait, j’espérais que si elle nous voyait, elle soit heureuse de ce partage et de cette réconciliation », pourrait-on remplacer « soit » par « était » ou « serait » ?
Pour finir, dans : « Il devenait le symbole de ce lien entre Laure et moi, qui ne serait jamais détruit, quoi qu’il puisse arriver », serait-il incorrect d’utiliser « pût » au lieu de « puisse » ?
Merci !
Bonne soirée.
Bonsoir,
1- « Je ne souhaitais évidemment pas qu’Élisa fût morte à la place de sa sœur » Vous pouvez bien sûr user du subjonctif imparfait avec une principale conjuguée à l’imparfait. Toutefois le fait de n’user de ce temps qu’avec certaines formes de conjugaison est un peu pédant, si dans les cas plus « difficiles à l’oreille », le récit est au subjonctif présent. Si vous écririez sans hésiter « Je ne souhaitais évidemment pas que que tu fusses (et non sois) morte à la place de ta soeur » alors écrivez fût sans hésiter.
2- « D’où ma femme se trouvait, j’espérais que si elle nous voyait, elle soit heureuse de ce partage et de cette réconciliation » Non seulement on peut mais vous devez conjuguer à l’imparfait. Le verbe espérer dans la principale requiert l’indicatif dans la subordonnée : « J’espère qu’elle est » -> « j’espérais qu’elle était » .
3- « Il devenait le symbole de ce lien entre Laure et moi, qui ne serait jamais détruit, quoi qu’il puisse arriver » . Il n’y a pas de subjonctif futur ou « conditionnel ». Conservez donc le subjonctif présent.
Merci pour vos réponses précises, je vais suivre vos recommandations ! Dommage pour le subjonctif imparfait 😉 ce serait effectivement le seul du roman.
D’où ma femme se trouvait, j’espérais que si elle nous voyait, elle était heureuse de ce partage et de cette réconciliation.
Pourquoi faut-il l’indicatif et non le subjonctif ?
Ce verbe a signifié en ancien français : considérer comme devant se réaliser. C’est l’indicatif qui est le mode du réel. Si son sens a évolué, il lui reste toujours cette notion de réalisation.
Il devenait le symbole de ce lien entre Laure et moi, qui ne serait jamais détruit, quoi qu’il pût arriver
S’il y a une idée de futur, elle touche le verbe être de la proposition relative qui est au futur du passé* et non le verbe pouvoir de la proposition conjonctive subordonnée au verbe de la principale.
La phrase entière est au système du passé.
Le temps du subjonctif attendu dans une phrase au système du passé est en effet pût, temps passé (imparfait) du subjonctif.
Il se trouve que ce temps tombe en désuétude et que le subjonctif présent le remplace aujourd’hui le plus souvent, ce qui est admis d’autant plus facilement que le subjonctif a une valeur temporelle faible, l’idée de temps étant portée par la principale ou généralement, toute la phrase.
C’est pourquoi on admet : Il devenait le symbole de ce lien entre Laure et moi, qui ne serait jamais détruit, quoi qu’il puisse arriver
* le futur du passé a la forme du mode conditionnel. C’est un temps de l’indicatif qui correspond, dans une phrase au système du passé au futur dit simple de la même phrase au système du présent.
Il devient le symbole de ce lien entre Laure et moi, qui ne sera jamais détruit, quoi qu’il puisse arriver