Comme et contrairement
Bonjour !
J’ai lu ceci : Cet écrivain ne décrit pas un monde imaginaire, comme certains l’ont affirmé.
Que comprendre, sinon que certains (une minorité dans l’erreur) ont affirmé que l’écrivain décrivait un monde imaginaire. Sauf erreur, c’est bien le sens de la phrase.
Le sens ne changerait pas non plus, il me semble, si on remplaçait « comme » par « contrairement » : Cet écrivain ne décrit pas un monde imaginaire, contrairement à ce qu’ont affirmé certains.
Ainsi donc, « comme » et « contrairement », a priori des contraires, introduiraient la même idée.
Mais peut-être pas toujours.
Parfois, il est difficile de saisir le sens.
Nous ne sommes pas mardi, comme tu l’as dit (Il a dit que c’est mardi ou que ce n’est pas mardi ?).
Nous ne sommes pas mardi, contrairement à ce que tu as dit (Même question que ci-dessus).
Que dire à ce propos, à part qu’il y a de quoi attraper une migraine.
En fait, je pense que c’est une question de contexte ; cette remarque s’inscrit dans un texte ou dans une discussion et des éléments nous permettent d’attribuer des propos. C’est au rédacteur de lever l’équivoque.
– Comme le disait (si bien) ma grand-mère, ce n’est pas tous les jours dimanche. ( la grand-mère disait : « ce n’est pas tous les jours dimanche »)
– Contrairement à ce que vous pensez, j’ai un diplôme de plomberie. La personne à qui je m’adresse doute de mes compétences en plomberie.
Vos exemples :
Nous ne sommes pas mardi, comme tu l’as dit (Il a dit que c’est mardi ou que ce n’est pas mardi ? ==>Il y a un doute. Donc, tout dépend de ce que la personne a dit peu avant.
Cet écrivain ne décrit pas un monde imaginaire, contrairement à ce qu’ont affirmé certains. On déduit du début de la phrase que certains ont affirmé que l’écrivain décrivait un monde imaginaire.
Question intéressante car le risque d’amphibologie (confusion) est bien réel malgré une construction anodine.
À mon sens, tout repose sur la virgule qui a ici un rôle syntaxique.
Cet écrivain ne décrit pas un monde imaginaire, comme certains l’ont affirmé : la virgule isole le premier membre de phrase et affirmer a donc pour complément la totalité de ce membre (à travers le pronom l’). On peut alors redisposer la phrase ainsi : Comme certains l’ont affirmé, cet écrivain ne décrit pas un monde imaginaire.
La locution contrairement à reprend alors pleinement son sens d’antonyme. À l’oral, la pause marque la distinction sans ambigüité.
Si vous supprimez la virgule, ce qui est moins naturel comme expression, vous ôtez cette articulation et créez un doute, voire rendez la phrase inintelligible.
Merci, Joelle.
Ce n’est donc pas moi qui lis mal ces phrases. Dans certains cas, sans le contexte, il est difficile, voire impossible de saisir le sens. C’est effectivement au rédacteur d’éviter les équivoques.
On rencontre parfois des équivoques similaires comme dans le dialogue suivant:
» Tu n’es pas malade ?
– Non. (non est la bonne réponse , il n’est pas malade)
D’autres, influencés sans doute par la pratique d’autres langues, répondent » oui » pour dire oui, tu as raison, je ne suis pas malade). S’ils répondent « non », c’est pour dire » non, tu te trompes, je suis malade »
Faut toujours faire attention quand il s’agit de questions graves -:)
Merci à vous aussi, Chambaron, pour vos explications. Votre texte n’a paru qu’après mon intervention précédente pour s’intercaler.
Avant, il était invisible.
Pas de souci.
Je cautionne totalement votre remarque : c’est au rédacteur d’éviter les équivoques quitte à reformuler.