COD ? COI ? Autre ?
Bonjour, voici une phrase sur laquelle je dois travailler et qui me pose problème :
« J’achète à la crémière du lait et du beurre pour préparer mon prochain gâteau. »
Je m’interroge sur la classe grammaticale de « à la crémière ». Ma première pensée fut que ce soit un Complément d’Objet Indirect, puisque l’on m’a toujours appris qu’il était facilement repérable grâce aux questions « à qui ? », « à quoi ? ».
J’achète à qui ? à la crémière.
Pourtant, on m’a également toujours appris qu’un C.O.I n’était ni supprimable, ni déplaçable, car il participe au sens de la phrase.
On, il me semble que l’on peut supprimer « à la crémière » : « J’achète du lait et du beurre pour préparer mon prochain gâteau. » La phrase garde du sens.
Je pense donc être parti sur une mauvaise piste. Quelqu’un pourrait-il m’éclairer sur la fonction de ce groupe de mots ?
Merci d’avance.
Bonjour,
On achète toujours quelque chose à quelqu’un, le sens du verbe requiert donc bien ces deux compléments, et celui introduit par la préposition est en effet un COI (ou COS).
Cependant, il est vrai que l’on peut ne pas exprimer ce complément indirect.
Merci beaucoup, mis-en-trope !
Je t’en (ou Je vous en) prie Rogrile ! 🙂
Pourtant, on m’a également toujours appris qu’un C.O.I n’était ni supprimable, ni déplaçable, car il participe au sens de la phrase.
Ceci est vrai seulement lorsque le COI suit certains verbes dont il est indissociable :
Il adhère à votre théorie.
Il échappe au contrôle
Il songe au lendemain.
Il approche du but
Et même dans ce cas on peut souvent le supprimer : le COI sera alors seulement suggéré il approche ou ignoré : Il songe – il téléphone – il est occupé, il dicte une lettre –
Il ressemble à son frère : ici il est impossible d’avoir : il ressemble.
Mais il y a des verbes qui ne sont pas essentiellement transitifs indirects : désigner – laisser … et qui peuvent se passer de COI :
Il apporte un dessert
Il laisse son livre et prend un stylo
Il désigne l’horizon
C’est le cas de « acheter »
Eh oui, comme quoi on nous apprend les choses de façon parfois bien simplifiée.
Cette possibilité d’omettre un complément pourtant requis par le sens du verbe concerne également les COD de certains verbes transitifs directs qui peuvent avoir des emplois absolus : manger, comme exemple typique.
Et a contrario des compléments réputés circonstanciels, donc a priori non essentiels, peuvent l’être : habiter, aller, etc.