citation Claude Monet
Bonjour
Je retrouve mille fois cette citation de Claude Monet, écrite telle quelle. Il me semble bien qu’il y a une faute. Qu’en pensez vous?
Merci!
« Je veux peindre l’air dans lequel se trouve le pont, la maison, le bateau.
La beauté de l’air où ils sont, et ce n’est rien d’autre que l’impossible.
Chacun des trois sujets est au singulier et ils ne sont pas coordonnés mais simplement juxtaposés avec des virgules. On peut donc très bien envisager que le verbe est accordé avec un seul des trois indépendamment des autres, donc au singulier.
Ce type d’accord est considéré comme littéraire mais se rencontre chez les meilleurs écrivains, surtout au XIXe siècle
Cela étant, un ouvrage paru il y a quelques années prétendait mettre en exergue une centaine de « fautes » présumées commises par de grands auteurs. Certes nul n’est infaillible mais la moitié des exemples donnés faisaient fi des choix délibérés des auteurs, d’habitudes qui ont évolué ou de simples erreurs imputables aux éditeurs et souvent corrigées par la suite en cas de réédition.
Le relecteur-correcteur que je suis connait bien la question.
PS Si les organes (notamment la fondation Claude Monet) qui publient les citations de référence avaient vu là une erreur, ils l’auraient redressée. Les originaux manuscrits ne concernent que les spécialistes et rares sont ceux qui vont explorer ces documents.
Monet a eu une correspondance abondante et il est possible qu’il ne se relisait pas. Une fois, écrits, les courriers partaient. Il a négligé le pluriel du verbe mais sans doute, voulait-il écrire « le pont ainsi que la maison et le bateau.
J’avais trouvé quelques fautes dans un livre retraçant sa vie.
Ainsi, il a, par exemple, omis la liaison dans cette phrase.
“Ce que je deviens, vous le devinez bien : je travaille et non sans difficulté, car ma vue s’en va chaque jour, et puis je m’occupe énormément de mon jardin : cela m’est une joie, et, par les beaux jours que nous avons eu, je jubile et admire la nature : avec cela, on n’a pas le temps de s’ennuyer. »
Ceci-dit, je m’attachais plus à la qualité picturale de ses peintures qu’à son orthographe. A partir d’un certain âge, d’ailleurs, on fait beaucoup de fautes d’étourderie et si on ne se relit pas… Aujourd’hui, un retour en arrière et c’est joué !
Oui. Il y a plusieurs sujets inversés.
Et puis le point après « bateau » n’a pas lieu d’être.
Je veux peindre l’air dans lequel se trouvent le pont, la maison, le bateau, la beauté de l’air où ils sont, et ce n’est rien d’autre que l’impossible.