Chleuasme
Bonjour,
Un chleuasme est-il toujours fait par fausse modestie ou peut-il être dit par réelle modestie, en cherchant tout de même à recevoir des compliments (ex : des personnes souffrant du syndrome de l’imposteur et qui en ont conscience) ?
Merci !
Autre exemple : « Moi qui suis vraiment laid… ». La personne qui a dit cela est bien évidemment consciente qu’elle est belle, et que son public la complimentera.
Merci d’avoir répondu, Mais j’ai déjà consulté Wikipédia, bien entendu… D’autres définitions en revanche ne parlent pas de cette « fausse modestie ». Ainsi, une personne qui se trouve réellement nulle, mais aime tout de même les compliments, peut-elle faire des chleuasmes ?
Eh bien non. Pour qu’il y ait chleuasme, il faut qu’il y ait procédé rhétorique, c’est à dire intention d’utiliser le discours pour agir sur les esprits. Si une personne est réellement modeste, le discours reflète simplement sa modestie.
Le chleuasme est à rapprocher de l’ironie : il vient du grec chleuasmos qui signifie ironie. L’ironie est également un procédé où on dit le contraire de ce qu’on veut faire comprendre.
On a une différence d’intention : pour le chleuasme, c’est d’obtenir des compliments, pour l’ironie, c’est de se moquer et provoquer le rire.
Dans le Tartuffe de Molière, Tartuffe utilise le chleuasme, et même l’hyperchleuasme : « Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable ». Tartuffe dit la vérité mais il le dit de façon à ce que son interlocuteur pense que c’est une forme de fausse modestie et n’y croie pas, et que , bien au contraire, ces propos montrent sa sainteté.