Cette phrase est-elle correcte pour l’accord du verbe fut
Le signe qu’un vent de panique et de suspicion régnait chez ces pontes, fut des changements de directoire, dans toutes les filiales du Bureau Normas
Rem. : En pareil cas, certains grammairiens estiment que le verbe doit toujours s’accorder avec le premier syntagme. ==> le signe […} fut… D’autres ne sont opposés à cette règle.
tperotti,
Je vous conseille d’appliquer les indications donnés par l’éminent grammairien Joseph Hanse :
« La langue classique n’hésitait pas à dire La plus grande des preuves de Jésus-Christ sont les prophéties (Pascal). Cet accord est rare aujourd’hui ; on recourt plutôt à ce sont (plus souvent qu’à sont, qui n’est pas exclu) mais la plupart du temps on accorde avec le terme qui précède le verbe* et qui est bien le sujet, le point de départ de l’énoncé : La meilleure preuve en est ces quelques réflexions (Jean-Charles) .
* Ce qui rejoint la BDL, citée ci-dessus.
Conclusion : je vous propose de préférer :
Le signe qu’un vent de panique et de suspicion régnait chez ces pontes fut des changements de directoire dans toutes les filiales du Bureau Normas.
PS : Si vous avez le Bon usage vous pouvez consulter le 932, a, notamment.
Ici, des changements de directoire est le sujet de la phrase ; les deux accords sont possibles, extraits de la BDL :
Lorsque le sujet et l’attribut n’ont pas le même nombre, l’accord du verbe attributif peut cependant poser problème. Le verbe s’accorde généralement avec l’élément qui le précède, qu’il soit sujet ou attribut antéposé.
Donc fut des changements.
Il est toutefois possible d’accorder le verbe avec l’élément qui le suit lorsqu’il est clair qu’il est le sujet du verbe.
Donc furent des changements.
Dans ce cas, je ne mettrai sûrement pas le pluriel.
Si on veut coller à l’usage le plus fréquent, on accordera en effet au singulier, puisque l’élément qui précède est l’attribut singulier le signe. Toutefois, l’accord avec le sujet (ici des changements) plutôt qu’avec l’attribut ne serait pas erroné (et même dans l’absolu meilleur, puisque c’est en principe bien le sujet qui régit l’accord du verbe – et non l’attribut).