Cette phrase est-elle correcte pour l’accord du nom « sans famille » (s)
Tous les laissés pour compte de la société, les sans famille, les sans argent, les sans relations, les sans instruction servent à l’expérimentation de la pharmacopée moderne et permettent aux jeunes médecins psychiatres internes des hôpitaux à se faire la main.
Ici le sens est « qui n’ont pas d’abri », et pourtant les Rectifications orthographiques de 1990 recommandent d’écrire des sans-abris, avec un s donc (+ un trait d’union).
« Il en va de même des noms composés d’une
préposition et d’un nom. Exemples : un après-midi, des
après-midis, un après-ski, des après-skis, un sans-abri,
des sans-abris. » (Journal officiel de la République française, du 6 décembre 1990)
La Banque de dépannage linguistique admet également les deux graphies au pluriel (des sans-abri, des sans abris).
L’Académie française, dans son dictionnaire commence par dire que sans-abri est un mot invariable, mais ajoute à la fin de la’article ceci :
« Peut s’écrire sans-abri, pl. sans-abris, selon les recommandations proposées par le Conseil supérieur de la langue française.
NB : elle ne peut pas faire moins puisqu’elle a approuvé ces rectifications.
Conclusion : A mon sens, vous avez le choix entre des sans-famille et des sans -familles.
A mon avis il y a une différence à cause du sens. ne personne qui est sans-abri, peut être sans abris donc un sans-abris. Mais pour ce qui s’agit de la famille, a-t-on plusieurs familles ? En général non.
Tara, vous pensez donc qu' »ne personne qui est sans-abri, peut être sans abris donc un sans-abris » Bigre !
En tout état de cause, les dictionnaires de référence (et d’autres) enregistrent sans-abri sans s quand ce nom est au singulier.
Sans-abri avec un s au singulier n’est pas non plus conforme à l’usage.
Tous les laissés pour compte de la société, les sans famille.
Il n’y a pas de raison de mettre le pluriel à « famille », le sens étant : ceux qui n’ont pas de famille, chacun ayant ou n’ayant pas une famille.
Personnellement, dans la mesure où la réforme de l’orthographe et ses modifications orthographiques sont « tolérées » et non pas « recommandées » par l’Académie, je suis de l’avis des sans abri, et des sans famille : pas plus de trait d’union ni de pluriel que pour les « sans argent » et les « sans instruction », car on n’a qu’un abri, et qu’une seule famille.
Petite remarque : ils permettent aux jeunes médecins DE se faire la main.