C’est là que je vais

Répondu

Bonjour ou bonsoir,

Je me sens embêté avec cette phrase.
Là est un adverbe (de nature) complément essentiel de lieu (de fonction), mais quelle est la nature de sa subordonnée ? J’ai envie de dire que la subordonnée est relative, mais je doute car le pronom relatif « que » devrait alors remplir une fonction de ccl : ce qui n’est pas correct, ne pouvant que remplir le rôle d’attribut du sujet ou de COD (je crois).

La phrase est-elle incorrecte ? Faudrait-il écrire « C’est là où je vais » et non user de « que » ? Ou je me fourvoie sur la nature même de la subordonnée et « que » serait une conjonction de subordination ?

Merci.

PseudoAuPif Amateur éclairé Demandé le 10 février 2025 dans Question de langue

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

2 réponse(s)
 
Meilleure réponse

Bonjour,

Vous utilisez avec cette expression un « tour présentatif ». La phrase de base est : « Je vais là« , où l’adverbe remplit un rôle pronominal (il désigne un lieu précédemment nommé ou indiqué) et une fonction de complément essentiel de lieu. Avec le tour « C’est… que » vous mettez en relief le complément.

Autres exemples : « C’est ici que nos routes se séparent. (= Nos routes se séparent ici) » « C’est dans cette maison que je suis né. (= Je suis né dans cette maison. »)

L’emploi de la conjonction renverrait à une subordonnée relative classique s’insérant avant le que présentatif : « C’est dans cette maison je suis né que j’ai fait mes premiers pas. »

Bruno974 Grand maître Répondu le 10 février 2025

Je viens d’apprendre l’existence de cette fonction par votre biais !
De ce que j’ai lu, « C’est que » serait le présentatif et « là » et « je vais » complément du présentatif. (D’où le fait que la phrase de base – comme vous le soulignez – est : « je vais là ».)
Il serait donc incorrect de parler de subordination dans ce cas-ci si j’ai bien compris ?

PseudoAuPif Amateur éclairé Répondu le 10 février 2025

Ne cherchez pas à analyser la phrase avec des outils classiques comme la notion de complément.
Riegel considère ces phrases comme des « phrases clivées » par le procédé « d’extraction » qui dissocie l’information  de la phrase entre le présupposé qui suit la conjonction  (je vais)  et le posé qui est extrait et mis en emphase ().
Grevisse parle de « mise en relief » d’un élément « détaché », ici le complément de lieu « « 

le 10 février 2025.

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.