Vous venez assister à … .Vous avez revêtu votre queue de pie : c’est bien le moins que vous puissiez faire!Après un superlatif ou une expression équivalant à un superlatif, on emploie plus souvent le subjonctif que l’indicatif. C’est le cas, notamment, avec les phrases renfermant des expressions telles que le seul qui, le seul que, le seul dont, l’unique qui,le premier qui, le dernier que, le meilleur que, etc.»
… c’est bien le moins que vous pouviez (?) faire!
Répondu
Bonjour,
J’hésite sur le temps du verbe pouvoir dans cette phrase qui narre au présent une action passée :
Vous venez assister à … .Vous avez revêtu votre queue de pie : c’est bien le moins que vous pouviez (?) faire!
Meilleure réponse
Merci beaucoup pour ces explications.
Je sais maintenant à quoi m’en tenir.
Bonjour Dedef, je me permets de revenir sur votre question initiale car à mon sens aucune des deux réponses proposées précédemment n’y répond de façon adéquate (notamment en y respectant la concordance des temps, comme cela a très justement été souligné par Laurence).
Si l’on met la première proposition au présent : Vous revêtez votre queue de pie, la deuxième proposition peut être c’est bien le moins que vous pouvez faire (indicatif) ou c’est bien le moins que vous puissiez faire (subjonctif). En effet, après le moins que, le subjonctif est courant (ainsi que le dit Joelle) mais n’est pas obligatoire, l’indicatif est également possible et tout aussi correct.
Si l’on remet maintenant la première proposition au passé (composé) comme dans votre phrase initiale (vous avez revêtu votre queue de pie), il faut respecter la concordance des temps, la deuxième proposition doit donc impérativement exprimer le passé. En ce sens, la proposition de Joelle (c’est le moins que vous puissiez faire) ne convient pas car elle est entièrement au présent. Pour rectifier la concordance des temps, il faut soit mettre la proposition principale c’est le moins au passé (c’était le moins — et l’on garde alors le choix entre l’indicatif et le subjonctif pour la subordonnée) : c’était le moins que vous pouviez faire ou c’était le moins que vous puissiez faire ; soit laisser la principale au présent (c’est le moins) mais alors la seule possibilité est l’imparfait de l’indicatif dans la subordonnée : Vous avez revêtu votre queue de pie, c’est le moins que vous pouviez faire. Cette dernière formulation correspond à votre proposition initiale, qui est parfaitement correcte notamment sur la plan de la concordance des temps.
Notez que j’ai volontairement laissé de côté les temps « exotiques » du subjonctif cités par Prince, qui ne sont plus usités aujourd’hui hors d’un contexte très littéraire ou par effet de style (précieux ou par dérision).
Toutes vos remarques sont fort sensées, notamment sur les temps exotiques…
Toutefois, voilà ma démarche (et mes hésitations) : j’ai considéré que le présent de « c’est bien le moins » était en accord avec le présent du subjonctif « que vous puissiez faire ». Je n’ai pas tout mis au passé car l’appréciation me semble avoir une portée qui dépasse la situation des faits dans le temps.
Par exemple, « vous avez acheté une nouvelle voiture, c’est bien. » et non « c’était bien » car c’est bien dans l’absolu.
Votre proposition : c’était le moins que vous puissiez faire … me convient mais il n’y a pas de concordance des temps.
Ou alors quelque chose m’échappe à la fin de votre réponse.
Bonjour Joelle, pour moi il y a bien concordance des temps dans vous avez revêtu […], c’était le moins que vous puissiez faire car les deux propositions sont au passé (vous avez revêtu / c’était le moins). En toute rigueur, le subjonctif aurait dû lui aussi être à l’imparfait : c’était le moins que vous pussiez faire mais ce temps n’étant plus utilisé (temps « exotique » 😉 ), il est habituellement remplacé par le subjonctif présent : je ne veux pas qu’il vienne -> je ne voulais pas qu’il vienne (au lieu de qu’il vînt).
Très bien, je suis convaincue.
Bonjour Joëlle,
J’avais une petite question sur la concordance des temps (pour ma culture personnelle), je sais que dans le langage courant nous pouvons utiliser le subjonctif présent en lieu et place du subjonctif imparfait. Dans le cas de la question de Dedef, l’emploi du subjonctif imparfait était-il possible sachant qu’il y a un passé composé dans la première proposition?
Bonne journée
Je m’interroge effectivement sur la possibilité, dans le contexte d’écrire « c’est bien le moins que vous eussiez pu faire! »
On peut employer ce subj. plus-que-parfait SPQP) : que vous eussiez pu faire.
Ceal dit le SPQP appelle les observations importantes suivantes :
1.Observations générales sur le SPQP
Le SPQP a été progressivement supplanté par le passé du subj. (que vous ayez pu faire.) et le conditionnel passé (que vous auriez pu faire).
Toutefois, comme vous le savez sans doute, le SPQP ne se rencontre que dans un langage recherché (au minimum : soutenu) ou littéraire et à certaines personnes (sauf pour avoir et être ) : 3e du sing. et, plus rarement, du pluriel (il eût pu, ils eussent pu). Ainsi que je l’ai écrit avant-hier, je crois, on évite les formes comiques, que certains continuent pourtant d’employer par hypercorrection.
2. Le SPQP en proposition subordonnée
Suivant la règle de concordance classique, le SPQP marque l’antériorité par rapport au verbe de la principale ou dénote l’aspect accompli (Jessica souhaitait que son fils lui eût écrit ; j’attendis qu’il eût franchi le seuil).
Toutefois, cette règle n’est plus appliquée dans le français courant ; on emploie le passé du subj.
Il faut noter que dans une subordonnée dépendant d’un verbe au présent, le SPQP peut exprimer une hypothèse sur le passé qui ne s’est pas vérifiée : Hier soir, je crois qu’un saint l’eût appelé (Bernanos).
Cordialement. 🙂
Laurence, je ne vois pas souhaitait. Il devait figurer avant une relecture de ma part.
Merci tout de même.
Bonne nuit. 🙂
OK. J’ai modifié. Merci bien !
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