ce+ nom de lieu ou là-bas?
Bonsoir les amis,
Je ne sais pas quand choisir entre ce + un nom de lieu et là-bas.
Je sais que ce est un pronom démonstratif.
On utilise ce suivi d’un nom de lieu lorsqu’on est sur les lieux? Dans le cas contraire, dois-je utiliser « là-bas »?
C’est fréquent dans ce secteur ou c’est fréquent là-bas?
NB: Le protagoniste qui parle n’est pas sur les lieux qu’il désigne dans son dialogue?
Le démonstratif « ce/cette/ces » peut :
1. désigner un élément extérieur au langage et présent dans le cadre de la situation dans laquelle est le locuteur (et le récepteur du message); plusieurs mots peuvent remplir ce rôle : ici, toi, ce, hier …
On ne les comprend que quand on est dans la situation.
Le fameux « aujourd’hui, maman est morte » de L’Étranger éclaire bien cela :« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. »
La personne qui a écrit le télégramme n’est pas dans la même situation de communication que le narrateur. Il n’aurait pas dû employer le mot « aujourd’hui » mais donner une date.
2. renvoyer à un élément du texte dont fait partie la phrase où il se trouve.
Il repéra dans la rue un homme planté sous un réverbère; cet homme lui parut suspect
Votre question
« On utilise « ce » suivi d’un nom de lieu lorsqu’on est sur les lieux? Dans le cas contraire, dois-je utiliser « là-bas »?«
Réponse : on peut utiliser « ce, cette, ces » dans les deux cas, mais si on n’est pas sur les lieux, on est dans le cas 2 et alors, il faut s’assurer que dans le texte qui précède, le lecteur pourra trouver un référent au démonstratif (un élément qui l’éclaire), sinon on ne sera pas compris.
Regarde la fille là-bas. « Là-bas » peut désigner le bout d’une rue, le sommet d’une montagne, le fond d’une salle, une fenêtre… Je ne le sais que si je suis dans la situation de communication du locuteur.
De sa fenêtre, il regardait les montagnes : là-bas se formait un orage. Dans cette phrase, le lecteur sait que l’adverbe renvoie à « montagnes ».
Merci beaucoup Tara, vous êtes l’ange de la littérature.