Cas particuliers d’accord du PP
Bonsoir,
J’ai de nouvelles interrogations quant à quelques cas particuliers d’accord du PP avec l’auxiliaire avoir que j’ai vus sur un site.
1) Le PP est invariable lorsqu’il est entre deux « que » ou entre « que » et « qui »
Exemples :
– Les difficultés que j’avais pressenti que tu aurais.
– Les chanteuses que j’avais prévu qui viendraient.
Je pense qu’il y a le choix d’accord.
(J’ai pressenti quoi ? Les difficultés que tu aurais) ou (que tu aurais des difficultés)
(J’ai prévu quoi ? Les chanteuses qui viendraient) ou (que les chanteuses viendraient)
2) Lorsque le participe passé est précédé de « que » et qu’il est accompagné d’une proposition complétive construite à l’infinitif, il demeure toujours invariable.
Exemples :
– J’ai vu cette femme qu’on m’avait dit être superbe
– Les gamins qu’on avait cru être des voleurs
Dans ce genre de phrases j’aurais tendance à accorder aussi, car la proposition complétive peut être retirée sans changer le sens de la phrase.
3) Deux exemples de phrase
– Nous avons fait les escales que nous avions prévu. (sous-entendu « faire »)
Mais :
– Nous avons fait les escales que nous avions prévues hier soir.
Pourquoi faut-il accorder dans la deuxième phrase et pas la deuxième ?
Je vous remercie pour vos réponses
Bonsoir Cyril17.
1- Dans vos deux exemples, le COD est la subordonnée relative.
En effet, quand vous posez la question pour trouver le COD,
– j’avais pressenti QUOI ? que tu aurais des difficultés. Sans cette subordonnée, le COD aurait été que mis pour les difficultés.
– j’avais prévu QUOI ? que les chanteuses viendraient.
Pour bien identifier le COD, on peut placer l’antécédent de que dans la phrase et se rendre compte s’il est intercalé après le participe passé ou dans la subordonnée :
– « j’avais pressenti que tu aurais ces difficultés » et non pas « j’avais pressenti les difficultés que tu aurais« . Dans ce dernier cas, on aurait pas eu recours au futur du passé, mais au plus-que-parfait : « j’avais pressenti les difficultés que tu avais eues« . Le sens est différent.
– « j’avais prévu que les chanteuses viendraient » et non pas « j’avais prévu les chanteuses qui viendraient ». Le sens de la phrase aurait imposé le plus-que-parfait : « j’avais prévu les chanteuses qui étaient venues ».
2- Pour ces deux phrases, l’accord me semble plus facile à analyser.
– J’ai vu cette femme qu’on m’avait dit être superbe » Le COD ne peut pas être « femme » puisqu’on ne peut pas « dire une femme ».
– « Les gamins qu’on avait cru être des voleurs ». Il ne s’agit pas de croire les gamins dans le sens de se fier à eux, mais de croire que les gamins étaient des voleurs. « Les gamins » n’est pas COD.
3- « Nous avons fait les escales que nous avions prévues hier soir. » Cette phrase ne signifie pas : « nous avions prévu de faire les escales hier soir » mais « nous avions prévu les escales à faire, hier soir « . « Escales » est bien le COD.
Merci pour vos nouvelles analyses PHL ! J’ai bien compris les cas 1 et 3.
Quant au cas 2., je suis d’accord avec vous pour :
– J’ai vu cette femme qu’on m’avait dit être superbe
– Les gamins qu’on avait cru être des voleurs
Mais je dis :
– J’ai vu cette femme qu’on m’avait dite superbe
-Les gamins qu’on avait crus voleurs
Dans ces cas, j’accorde le COD avec l’attribut. Est-ce correct ?
Dans ces deux exemples, l’invariabilité n’aurait pas été fautive.
Mais quand le COD a un attribut et que le participe passé est suivi de cet attribut, l’accord se fait le plus souvent.
Encore merci PHL. Je vous souhaite une excellente soirée !
Bonjour,
Règle 1:
Le participe passé précédé du pronom relatif QUE est invariable lorsque que ce pronom est objet direct d’un verbe placé après le participe (qui a alors pour objet direct la proposition qui vient après lui)
Exemples :
La prévision QUE j’ai entendu que vous annonciez.
J’ai entendu que vous annonciez QUOI ? QUE . QUE est C.O.D. donc invariabilité du participe.
C’est une faveur QU’il a espéré qu’on lui accorderai.
Il a espéré qu’on lui accorderait QUOI ? QUE. QUE est C.O.D. donc invariabilité du participe.
Cette règle s’applique à la première phrase que vous citez:
Les difficultés QUE j’avais pressenti que tu aurais.
Remarque :
Le participe passé s’accorde si le pronom relatif est le C.O.D. du participe passé .
Ceux QUE l’on a informés que leur demande était accueillie.
En effet, QUE est ici C.O.D. du participe : on a informé QUI ?─QUE, c’est-à-dire ceux.─ On les a informés de QUOI ? ─ Que leur demande était accueillie : la proposition est C.O.I.
Règle 2:
Pareillement, le participe passé est invariable dans les phrases où il est est précédé de QUE et suivi d’une relative introduite par QUI
Exemples :
Nous subissons les malheurs QU’on avait prévu QUI arriveraient.
Les ouvriers QUE j’avais prévu QUI maçonneraient.
Cette règle s’applique à la seconde phrase que vous citez :
Les chanteuses QUE j’avais prévu QUI viendraient.
Règle 3:
Le participe passé des verbes qui expriment une opinion (cru, espéré, pensé, su…) ou une déclaration (affirmé, dit…) ne varie pas puisque son C.O.D. est la proposition infinitive qui suit.
Exemples
Une éducation que j’ai su depuis longtemps avoir été brillante.
Une petite coupe de porcelaine, vieille et qu’on eût cru venir d’un Orient plus lointain.
Ces lettres que vous m’avez dit être de monsieur Dupont.
Une chose qu’il lui avait dit lui faire si plaisir.
Ces deux phrases entrent dans le cadre de cette règle
– J’ai vu cette femme qu’on m’avait dit être superbe
– Les gamins qu’on avait cru être des voleurs .
Sources :
• Accord du participe passé Grevisse.
• Précis de grammaire française Grevisse.
• Le bon usage Grevisse.
Je vous remercie pour votre réponse bien détaillée Czardas ! 🙂