« Buis bénit par le prêtre », est-ce un pléonasme ?
Dans un livre que je lis en ce moment, j’ai cette phrase : « Laure revoit sa mère disposer dans la maison les branches de buis bénies par le prêtre. »
Alors que j’aurais plutôt fait l’accord avec « buis » et écrit : « … buis bénit par le prêtre », l’auteur a fait l’accord avec « branches » ; je pense que ce dernier n’a pas fait erreur, car « buis bénit par le prêtre » me semble être un pléonasme.
En effet, dans le livre de Dominique Dumas « Le grand livre de l’orthographe, Certificat Voltaire », je trouve la phrase suivante : « Ils m’envoient chaque année un rameau de buis bénit. »
Qu’en pensez-vous ? La phrase aurait-elle pu s’écrire, tout simplement : « Laure revoit sa mère disposer dans la maison les branches de buis bénit. » La phrase de l’auteur comporte-t-elle une erreur ?
D’avance merci pour votre retour.
Non, ce n’est pas un pléonasme, car le prêtre n’est pas le seul à bénir : Dieu, le Christ, le Pape, un archevêque, un prêtre, etc. les dieux.
Béni(e) : le peuple béni des dieux, un jour béni des dieux.
Eau bénite, pain bénite, buis bénit…
Le grand Robert, tome 1, p. 934.
Péchoin, Dauphin, Le dictionnaire du français d’aujourd’hui, Larousse.
Le verbe bénir a deux participes passés et adjectifs : béni et bénit, qui, au féminin, donnent bénie et bénite. Comment choisir entre les deux ? Avec un « t », bénit(e) se dit de certaines choses (pain, eau), qui ont reçu la bénédiction d’un prêtre. L’adjectif est tiré du latin benedictum, qui a donné « benoît ». On écrit donc : pain bénit, eau bénite. Dans tous les autres cas, même s’il s’agit de la bénédiction de Dieu, c’est béni(e) qui convient. Exemples : un enfant béni, un jour béni, une maison bénie…
Astuces pour distinguer les deux formes :
« L’eau bénite, c’est un rite ! » ;
Le « t » final de bénit est contenu dans le nom prêtre.
Dans votre phrase, buis bénit ou branches bénites.
Et… la phrase d’origine dans le livre (« Laure revoit sa mère disposer dans la maison les branches de buis bénies par le prêtre. ») est-elle correcte ?
Comme toute redondance, c’est surtout inutile et donc stylistiquement mauvais dans un ouvrage littéraire. Comme correcteur, je fais souvent « sauter » ce type de lourdeur qui ne fait souvent que refléter l’incertitude d’un auteur sur son propre vocabulaire.