Bonsoir, je suis curieuse de savoir comment vous interprétez précisément « se formaliser » dans ce passage issu d’un roman
Bonsoir, je suis curieuse de savoir comment vous interprétez précisément « se formaliser » dans ce passage issu d’un roman (d’une auteure que j’adore): « Alice ouvre la gourde. L’eau est tiède, mais elle a trop soif pour s’en formaliser ».
Sachant que: « se formaliser=se vexer, être choqué d’une chose faite contre les formes, contre les règles établies. »
-On ne peut pas dire que cette situation la « vexe »;
-La température de l’eau n’est pas une « règle établie ».
Elle l’utilise par extension, c’est étonnant et intéressant, je m’en formalise presque lol, donc j’aimerais en savoir plus.
Merci 🙂
Bonjour.
On peut comprendre le sens de la formule, même si, effectivement, elle ne parait pas bien adaptée.
En effet si on prend la définition habituelle de « se formaliser », cela signifierait qu’Alice « n’est pas choquée d’un manquement aux règles », la règle ici étant de ne boire que de l’eau fraîche ! On aurait pu accepter l’utilisation de « se formaliser », si cette eau lui avait été offerte par une autre personne, et qu’elle en était vexée, car proposer de l’eau tiède ne fait pas partie des « bonnes manières ».
Il en est ici autrement puisque l’eau s’est réchauffée sans une intervention humaine, mais en raison de la chaleur ambiante. Alice « dégoutée », « écoeurée », aurait pu « la refuser », « la rejeter », « ne pas l’accepter » ou « ne pas s’en satisfaire ».
Cordialement
Bonjour,
Il y a dans cette phrase des extensions de sens abusives.
En dehors de certains tours figés, on évitera systématiquement de substituer trop à très et, plus encore, de faire de trop un adjectif signalant une qualité si incroyable qu’il semble impossible de l’énoncer.
Très s’emploie avec avoir faim , avoir soif.
J’ai très faim , vous avez très soif.
Trop a plutôt une valeur négative
Ce thé est trop chaud, je ne peux pas le boire.
Il fait trop froid, je resterai chez moi.
Le verbe se formaliser qui signifie : être personnellement choqué par un manquement aux formes, aux règles, a pris le sens de contrarier quelqu’un en heurtant ses goûts ou ses habitudes.
Il aurait été plus correct et plus simple d’écrire :
Alice ouvre la gourde. L’eau est tiède, mais elle a très soif et cela ne la gêne pas.
Merci pour cette citation, quel est le roman ?
« S’en formaliser » est évidemment à prendre au sens figuré.
On peut y voir une figure se style attribuée à la liberté légitime de l’auteur(e), qu’il est dommage de ne pas dévoiler dans votre question.
Je penche pour une personnification de l’eau considérée comme un être humain qui commet une offense ou une indélicatesse à l’endroit du personnage ou alors une relation personnelle entre le personnage et un élément naturel…
Dans ce cas précis, « trop » est très bien employé : suivi de « pour » , il exprime la conséquence, avec un élément considéré comme négatif ou pas.
Voici un exemple correct exprimant la conséquence :
« Il faisait trop chaud pour que nous puissions travailler. »
« Il est très délicat, et bien que je sois en retard, il est trop bien élevé pour me le faire remarquer. »
Le moins que l’on puisse dire est que la reformulation hors du contexte de l’écriture littéraire ne fait pas rêver ! Faut-il vraiment corriger les auteurs dans ce cas d’utilisation manifeste de sens figuré non violent pour la langue ?
Merci pour vos réponses lumineuses qui m’apportent de bonnes pistes:)
Ce passage est extrait du roman ´Labyrinth´ de Kate Mosse (thriller se déroulant à Carcassonne).