Adjectifs de couleur : bleu noir ou bleu-noir ?
Bonjour,
Dans cette phrase doit-on écrire bleu noir ou bleu-noir ? :
« La mer déserte d’un bleu-noir d’hirondelle ».
Merci par avance,
Bonjour,
Lorsqu’une même couleur est désignée par deux adjectifs de couleur, les deux éléments sont invariables et sont habituellement liés par un trait d’union.
gris-bleu, bleu-vert… => Ici, bleu-noir est la forme correcte.
Vous trouvez la règle et pouvez vous exercer ici.
Assez finement on pourrait rajouter ceci.
Si la couleur est bleue et noire, alors elle est bleu-noir.
Si en revanche la couleur est d’un bleu allant ou « tirant » vers le noir (à nuance noire), on écrira : une mer bleue noir (c’est le bleu qui « est » noir).
Ah ? Vous m’étonnez un peu Jean Bordes, je croyais que bleu-noir signifiait justement, bleu tirant vers le noir. De même gris-bleu, gris tirant sur le bleu, etc. Vous écririez vraiment « la mer bleue noir » ?
Vous m’étonnez aussi.
Pour décrire votre vision, j’emploierais plutôt un adjectif comme « la mer bleu noirâtre » . Cela laisse la prééminence au bleu. On retrouve cela dans « jaune orangé » ou « rouge violacé » par exemple.
Dans le cas de deux purs adjectifs de couleur, associés par un trait d’union, il n’y a pas de priorité ou de rang.
Mais si vous avez une analyse externe différente, je suis très preneur…
J’ai cherché, cherché et je me rends compte que j’ai interprété, peut-être abusivement, les définitions des adjectifs de couleur composés que j’ai trouvées ici ou là, rédigées sous la forme :
« Lorsqu’un adjectif de couleur est modifié par un autre adjectif de couleur… », ici, ou « nuancé par une autre » là.
Au vu de cette palette, je n’ai pas le sentiment d’être très loin de la vérité.
Néanmoins, ce « mer bleue noir » me laisse perplexe.
PS : Je viens de dénicher cela : la science semble me conforter.
Arrêtez de vous prendre le cabochon avec cela !
La caractéristique d’un adjectif de couleur « pur », c’est de préexister historiquement à tous les autres mots qui en dérivent. Banal ? Pas tant que cela…
Prenons les sept fameuses « exceptions » (fauve, pourpre, rose, incarnat, bla, bla…) : ce ne sont pas des exceptions : c’est juste que l’on a inversé le sens d’apparition.
Le « rose », la plus commune, est assez typique : on pense que la couleur dérive de la fleur. Faux. La couleur, classée rouge pâle, précède (début XIIe siècle) l’ introduction généralisée de la fleur en Europe. On ne la connaît des anciens que par des textes, c’est une espèce de couleur idéale. Lorsque Thibaud IV, comte de Champagne, revint de croisade en 1240 et ramena à Provins le fameux plant, je doute qu’il fût vraiment de couleur rose : sans doute blanc, jaune ou rouge. Qu’importe, les hybridations ont fait le reste.
Je me suis fait un immense plaisir en écrivant cette année une nouvelle pour un concours (thème imposé : Rouge Noir). C’est une histoire dans laquelle un camaïeu de plus de quarante nuances du rouge affronte sauvagement le noir absolu. Publication en recueil de nouvelles fin août.
Qui se prend le cabochon ? 😀 Je cherchais juste, comme vous le demandiez, des liens externes attestant de mon idée reçue. Ça m’a amusée de chercher.
Je serai ravie de lire votre nouvelle et de découvrir qui, du Rouge ou du Noir, sera le vainqueur de ce combat de Titans !
Désolé pour quelques mots qui ont légèrement dépassé ma pensée.
Merci de votre intérêt pour le livre : je vous tiendrai au courant…