Bjr, dans la phrase suivante, comment qualifier le futur, puisque cette action a eu lieu dans le passé
En 1911, Einstein publiera sa théorie sur la relativité.
Comment qualifier l emploi du futur pour cette action passée ?
Bonjour Sergei32.
Vaste sujet ! Ce type de formulation ne peut s’envisager que dans un récit au présent de narration puisque vous ne pourrez évoquer au futur un événement ayant eu lieu en 1911 que si vous vous placez à une époque antérieure – évoquée, donc, au présent.
Le présent de narration est une forme extrêmement délicate à manier. Il est, normalement, destiné à donner un sentiment de précipitation, de vivacité dans le récit. La difficulté provient alors des transitions et c’est souvent dans ces transitions que se situent les emplois fautifs.
Voici un exemple donné sur un site d’enseignants :
En dehors de cela, le présent de narration est prisé dans les exposés pédagogiques mais, encore une fois, il convient de maîtriser parfaitement la concordance des temps. C’est si vrai que, personnellement, j’en déconseille tout simplement l’emploi : mieux vaut un récit convenablement construit au passé qu’une utilisation fautive du présent de narration.
Enfin, une simple remarque. Einstein est à l’origine de deux théories de la relativité : la relativité restreinte – sur laquelle il a publié en 1905 -, et la relativité générale – pour laquelle il a publié en 1915. S’il a publié en 1911, – ce que je ne sais pas -, ce n’est en tout cas pas un écrit majeur sur l’une ou l’autre de ces théories.
Bonjour,
Vous entrez là dans un débat qui n’a pas d’épilogue. Le présent et le futur dits « historiques » sont très souvent employés dans certains récits historiques et tout à fait répertoriés, mais leur emploi est contesté par certains historiens ou linguistes. Pourtant les exemples abondent.
« Victor Hugo naquit à Besançon en 1802. Ce fils d’un général d’empire deviendra l’un des plus grands écrivains français. »
« La multitude triomphante pénètre dans le palais désert à cette heure, sous l’œil stupéfait des huissiers. Ne sachant bientôt qu’y faire, elle abandonne les lieux et se répand à nouveau sur l’immense place. Elle y demeurera une partie de l’après-midi. » (J. Bertaut, 1937)…
« Victor Hugo naquit à Besançon en 1802. Ce fils d’un général d’empire deviendra l’un des plus grands écrivains français. »
De qui est cette citation ? Sans doute d’un maître de la langue française qui me confondra (bien qu’une dédicace de Baudelaire ait été rectifiée par un correcteur !) … Mais il me semble que c’est justement ce que j’appelle une transition fautive… La logique veut que le futur employé ici figure dans un texte au présent de narration (autre appellation, plus large, du présent historique, puisqu’il peut être utilisé dans une simple narration d’un événement précipité). Dans ces conditions, il me semble qu’il aurait fallu : « Victor Hugo naît à Besançon en 1802. Ce fils d’un général d’empire deviendra l’un des plus grands écrivains français. »
Par contre (… si, si !), votre seconde citation correspond tout à fait à ce qui constitue, selon moi, un bon emploi du présent de narration (description d’événements précipités).
Intéressante discussion dans laquelle je n’ai pas le loisir de m’insérer. Je voudrais juste souligner que ces délicates questions de concordance des temps doivent souvent s’apprécier à l’échelle d’extraits plus longs tant les auteurs ont le goût de naviguer dans l’enchainement des évènements. Une phrase isolée est peu parlante.
En correction, c’est souvent un véritable casse-tête et cela nécessite des reformulations lourdes.