Avait ou aurait ?
Doit-on écrire: imagine que ce soit des jeunes qui avaient fait cela ou qui auraient fait cela ?
Bien que le verbe « imaginer » s’utilise de différentes façons, suivi parfois de l’indicatif (j’imagine qu’il viendra), et parfois du subjonctif (imagine qu’il vienne), ici, vous avez clairement choisi un sens appelant le subjonctif.
— Imagine qu’ils fassent cela…
— Imagine qu’ils aient fait cela…
Dans la construction en « c’est… qui… », on utilise deux subjonctifs ou deux indicatifs. Le deuxième verbe n’est en aucun cas indépendant du verbe introducteur « être ».
— Je sais que c’est Paul qui finit, qui finira, qui a fini, qui avait fini… le premier.
— Je crains que ce soit Paul qui finisse, qui ait fini… le premier.
Notez aussi que dans la construction en « c’est… qui… », on utilise le pluriel pour introduire un sujet réel pluriel : je crois que ce sont des jeunes qui… Préférez donc : imagine que ce soient des jeunes qui…
Le conditionnel n’a aucune raison d’apparaître sans prévenir dans votre phrase.
Enfin, tandis qu’à l’indicatif il y a une différence entre « je sais que des jeunes ont fait cela » et « je sais des jeunes avaient fait cela », ce double niveau n’existe pas au subjonctif, et on écrit pour les deux sens : je crains que des jeunes aient fait cela.
Pour votre phrase, vous devez donc écrire :
— Imagine que ce soient des jeunes qui aient fait cela.
Il existe bien des cas où deux verbes liés par un pronom relatif sujet peuvent avoir des modes (indicatif, subjonctif, conditionnel) différents, quand ils sont indépendants l’un de l’autre, et même parfois quand le premier est le verbe « être », mais pas avec la simple formule d’introducteur du sujet réel « c’est… qui… ».
Bonsoir,
je suis du même avis que CParlotte quant aux deux subjonctifs ou aux deux indicatifs dans la construction « c’est … qui… ».
En revanche je ne vois pas ce qui lui permet d’affirmer que l’indicatif, sans plus de contexte, est impossible, l’usage de l’indicatif donnant à *imagine » le sens de « rend-toi compte » :
« Imagine que ce sont des jeunes qui ont fait cela. »
« Imagine que ce sont des jeunes qui font cela. »
« Imagine que c’étaient des jeunes qui faisaient cela. »
Votre objection, j’en ai fait le premier de mes cinq arguments. J’ai hiérarchisé les cinq arguments pour que chacun d’entre eux s’insère dans le cadre de l’argument précédent. L’argument 1 dit que nous sommes ici dans une situation où le « imagine » demande un subjonctif. Cela vous pouvez le contester si vous le voulez (imagine qu’il est venu / imagine qu’il soit venu). Mais alors l’approbation que vous donnez à des arguments de niveau hiérarchiquement inférieur perd tout son sens, car ils dépendent de celui que vous contestez. J’ai inscrit mes arguments dans le cadre de la compréhension que j’avais de la phrase.
Vous devez refuser l’ensemble de la démonstration, au motif que vous estimez que « imagine que » signifie ici « rends-toi compte que » (il faut demander à Minouche), ou choisir de contester un autre point de la démonstration. Mais vous ne pouvez pas à la fois invalider un argument de niveau n et valider une conséquence de niveau n+1. Cela n’a pas de sens, il ne sortira jamais de conclusion valide d’un résultat intermédiaire invalide.
Ce que j’approuve n’a pas de rapport avec l’intention de Minouche : « Que ce …qui … » implique soit deux indicatifs soit deux subjonctifs, le mode de la relative conditionnant ici le mode du présentatif.
La seule chose qui permette de déterminer le mode a utiliser est de savoir si cela a été fait ou si l’on considère que cela a été envisagé.
Et pour ma part entre les deux syntaxes proposées par Minouche, je suis bien en peine de décider pour l’indicatif
« Imagine que ce soit des jeunes qui avaient fait cela. » (avéré : donc soit doit devenir c’étaient. )
ou pour le subjonctif
« Imagine que ce soit des jeunes qui auraient fait cela. » (doute syntaxiquement mal exprimé et dans ce cas votre proposition est parfaite. )
1 imagine que ce soit des jeunes qui avaient fait cela
2 imagine que ce soit des jeunes qui auraient fait cela
3 imagine que ce soit des jeunes qui aient fait cela
Justement le fait 2, celui de la relative, n’est pas réalisé mais à imaginer.
Trois modes sont possibles avec des implications différentes :
Si on utilise l’indicatif plus que parfait (1), c’est pour donner plus de relief au fait imaginé
Si on utilise le conditionnel passé (2) on se place délibérément dans l’irréel
Si on utilise le subjonctif passé (3) on se place dans l’optique de la conjecture de façon plus nette encore.
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Intéressant de noter qu’on peut aussi changer le mode du verbe être :
imagine que c’étaient des jeunes qui avaient fait cela (!)
En ce cas, si on utilise l’indicatif, le verbe « imaginer » change de sens : il signifie : te rends-tu compte …>> te rends-tu compte que c’étaient des jeunes qui avaient fait cela !
Et en ce cas, seul l’indicatif est possible dans la relative.