« aucun(s) » s’accorde-t-il en nombre ?
Bonsoir,
Doit-on accorder (en nombre) le nom qui suit « aucun ». Et « aucun(s) » s’accorde t-il en nom- bre ?
Par exemple: « aucune date », « aucun moment », « aucune radio », etc.
Merci
Le commentaire de Cathy est abracadabrantesque et ne remet aucune pendule à l’heure, bien au contraire ! D’ailleurs ces exemples ne sont même pas pertinents. Lorsque notre chère Cathy nous dit qu’on dit un après-midi parce qu’on dit un matin ou un après. Il n’y a rien de pertinent là-dedans, on dit aussi bien une matinée qu’un matin, une soirée qu’un soir donc on dit aussi bien une après-midi qu’un après-midi. L’Académie accepte d’ailleurs les deux tournures.
Ensuite, avant de donner une leçon de français sur aucun, il faudrait peut-être se renseigner pourquoi ces remarquables auteurs l’écrivent au pluriel en littérature. La raison est qu’ en ancien français, l’usage était d’écrire aucun au pluriel tout simplement quand le rédacteur pensait à la multiplicité et ce, jusqu’au XVIIIe siècle (Réf Bon usage 16e édition § 630 petit H). Donc les auteurs écrivant au pluriel ne sont pas du tout incohérents, pas plus que vos remarques si je puis dire.
De surcroit, André Gosse, suppléant de Grevisse, précise dans le Bon usage : » Aucun et nul s’écrivent le plus souvent au singulier, mais le pluriel est loin d’être rare dans la langue écrite. » (§ 630). Il continue : »La langue écrite, surtout littéraire, continue à utiliser le pluriel devant d’autres noms que ceux prévus ci-dessus (funérailles, frais, etc.). Je me passe des exemples d’auteurs, il en cite tout un paragraphe.
In fine, n’en déplaise à certains, le pluriel est tout aussi logique que le singulier. Donc le commentaire de Numeric est fondé en droit et en fait. Seulement il ne plaît pas aux conservateurs, cela va de soi.
Pour conclure, je vais prendre un exemple pertinent. Pourquoi serait-il cohérent de mettre le pluriel après pas et que ce ne serait pas cohérent après aucun ? A ce sujet, André Gosse précise que certains auteurs et grammairiens se refusent d’utiliser le pluriel après pas, quelle que soit la situation. Ils ont une vision mathématique, c’est plaidable. Pour eux, lorsqu’il n’y a pas, c’est qu’il y a zéro donc le singulier se justifie. En effet, est-il logique d’écrire : un pull sans manches ; une femme sans enfants ? Non, ce n’est pas logique non plus. S’il n’y a pas de manche, c’est qu’il n’y en a ZERO. Alors pourquoi utiliser le pluriel ? Certes l’usage actuel accepte les deux (singulier et pluriel) selon le sens.
Alors ok, cejourd’hui, aucun ne s’accorde au pluriel (ainsi que le verbe auquel le nom se rapporte) que si le nom n’existe qu’au pluriel. Mais il est tout à fait possible de recourir au pluriel quand on le souhaite et quand l’auteur souhaite insister sur la multiplicité qu’il aurait pu y avoir.
Je vous adjure, très chers contributeurs, de ne pas être sectaires. Tout le monde n’ont (accord sylleptique) pas la même interprétation. C’est ce qui fait par ailleurs la richesse de notre si majestueuse langue.
Have a good day ! 🙂
Bonjour Tony,
Vous qui êtes en relation avec M. Vannier, pourriez-vous lui demander son avis sur le sujet.
Bonjour Czardas,
Je vais lui demander. Mais sur ce point je suis persuadé qu’il va me dire qu’il est d’accord avec vous malheureusement .. Il va suivre la règle admise par l’Académie à mon regret.
Êtes-vous conscient de ce que vous écrivez ?
Le commentaire de Cathy n’est pas abracadabrantesque car il est tout à fait conforme aux règles prescrites par l’Académie.
Vous lui reprochez aussi d’écrire un après-midi, et vous ajoutez l’Académie accepte les deux genres en omettant de mentionner que cette institution privilégie le singulier.
Et en guise de conclusion vous osez écrire :
«Je vous adjure, très chers contributeurs, de ne pas être sectaires. Tout le monde n’ont (accord sylleptique) pas la même interprétation. C’est ce qui fait par ailleurs la richesse de notre si majestueuse langue. »
C’est le monde à l’envers !
Je suis très conscient de ce que j’écris, et je précise même que le monde à l’envers, c’est dans votre tête, cher monsieur.
Arrêtez sans arrêt de lire à côté de la plaque et de relever sans cesse ce qui vous arrange. J’ai juste dit à votre AMIE Cathy que une après-midi était tout aussi justifié que un après-midi car elle disait que ça venait de la littérature et que c’était incohérent. Alors que c’est tout le contraire, je lui explique que ce n’est pas incohérent car l’Académie recense les deux.
Ensuite, je ne reproche pas à votre AMIE Cathy de respecter la règle traditionnelle, je lui reproche de dire que ceux qui accordent au pluriel sont des incapables. Voilà tout, donc cessez votre petit jeu.
Sincèrement, je pense que votre comportement est d’une bassesse inouïe cher monsieur. Bref, on ne sera jamais d’accord et tant mieux. Je vous conseille cependant d’acheter des lunettes, elles vous aideront à ne plus lire entre les lignes !
Une dernière chose, je n’ai pas de leçons de français à recevoir d’une personne comme vous, qui ne sait pas différencier un sujet d’un attribut du sujet. Bref, c’est un débat sans fin avec vous, c’est un amusement de galerie.
Bonjour Soleil,
Le mot « aucun » peut être adjectif ou pronom indéfini et il s’accorde dans les cas que vous avez mentionnés, soit :
aucune date (n’a été retenue) ; (à) aucun moment (il ne l’a dit) ; aucune radio (n’en a fait mention). On peut aussi dire : d’aucuns diront, dans le sens « certains diront ». Et si vous l’employez comme adjectif : il a parlé sans mouvement aucun ; il a fait son discours dans mention aucune de l’affaire.
J’espère que cela vous rend servie.
Bonjour,
Aucun ne s’accorde en nombre que s’il est suivi d’un nom qui ne s’emploie qu’au pluriel.
Aucuns frais
Aucunes funérailles
Ce que dit l’Académie.
Je vous remercie, Czardas, j’avais l’intention de le dire et me suis perdue dans d’autres explications.
L’adjectif « aucun » s’accorde toujours en nombre. Mais son sens fait qu’on l’utilise rarement au pluriel.
On trouve pourtant de nombreux exemples de pluriel en littérature.
— Ma faim qui d’aucuns fruits ici ne se régale – Mallarmé
— aucuns conseils, aucuns maîtres, aucuns livres, aucuns talents n’avaient été refusés ni à l’une ni à l’autre de ces deux sœurs – Sade
— Qu’un agneau bêlant n’éveille en nous aucuns reproches – Verlaine
— ce que n’avaient pu obtenir les persécutions d’aucuns barbares chrétiens – Péguy
— Aucuns monuments, aucuns souvenirs… – Verne
— et la trouva fermée sans aucunes traces de fracture – Balzac
Dans ces sens, les auteurs disent qu’il n’y en a pas, mais que s’il y en avait, il y en aurait forcément plusieurs, ou encore qu’ils étaient réellement plusieurs à avoir essayé, dont tous ont échoué (et pour les barbares qu’on les considère en groupe et non pas chaque barbare l’un après l’autre).
Aucuns conseils ne lui furent refusés = elle a eu tous les conseils, dont on peut dresser une liste. Il n’y a pas de sens négatif dans « aucuns conseils », au contraire. L’adjectif « aucuns » sert ici de déterminant pluriel, assumant la réalité du pluriel, au sens premier du mot, et introduisant un verbe à la forme négative.
Dans un contexte littéraire, le pluriel est donc très acceptable si les choses ont existé et qu’on les considère toutes :
— Aucuns moments n’ont jamais égalé celui-ci.
Mais si on peut concevoir la chose au singulier et qu’elle n’est qu’une éventualité, alors on utilise le singulier :
— Je ne le demanderai à aucun moment. Aucune date ne me convient. Aucune radio n’en parle.
Bonsoir Numeric,
Vos réponses sont toujours aussi enrichissantes les unes que les autres. Personnellement, j’ai une préférence pour le pluriel que je trouve plus élégant d’une part, et, d’autre part, il est tout aussi logique que le singulier comme l’atteste la littérature. Finalement ça dépendra du sens et de ce qu’on veut exprimer.
Eh bien ! Numeric, c’est une très jolie analyse. Je vais la garder !
Dans la langue écrite, surtout littéraire, certains auteurs ont pris la liberté d’ utiliser le pluriel devant d’autres noms que ceux qui sont prévus par la règle (noms qui n’ont pas de singulier ou qui prennent au pluriel un sens particulier). Le choix qu’ils ont fait n’est cependant pas celui de l’ Académie.
Il suffit d’ouvrir un livre de grammaire pour lire ceci :
Aucun s’accorde en genre avec le nom qu’il détermine, mais il est presque toujours au singulier. Il ne s’emploie au pluriel que devant des noms qui sont héréditairement du pluriel.
Je n’adhère pas du tout à la démonstration de Numéric, qui est erronée et ne repose sur aucune règle cohérente.
Pourtant la règle est très simple et claire :
Aucun ne s’accorde au pluriel (ainsi que le verbe auquel le nom se rapporte) que si le nom n’existe qu’au pluriel !
Aucunes fiançailles n’auront lieu
Aucunes funérailles
Aucunes vacances
Aucuns travaux
Aucuns frais ne seront à la charge du client.
Et pour répondre à votre question Soleil « Aucune date , aucun moment, aucune radio« .
Nous savons tous qu’en littérature et en poésie, tout et son contraire finissent par être trouvés » acceptables » en effet.
Pourtant, citer les auteurs ne sert pas à grand chose en ce qui nous concerne : ici nous devons suivre des règles imposées par les linguistes et l’Académie, et nous référer à elles uniquement.
Il est très facile de trouver des pataquès, voulus ou non, même chez les immenses auteurs.
Par exemple, Victor Hugo sait ce qu’il fait quand il fait chanter Gavroche « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau c’est la faute à Rousseau ».
Le dialoguiste de La guerre des boutons savait également ce qu’il faisait, en faisant dire à petit Gibus « Si j’aurais su, j’aurais pas venu«
Ce n’est pourtant pas une preuve que cette tournure est acceptable, ni même appropriée.
On dit « UN après », et « UN midi », donc il est logique de dire « UN après-midi. »
Pourtant, en poésie et en littérature, « UNE après-midi » est dite « acceptable. »
Pourquoi ? Parce qu’un auteur est seul responsable de ce qu’il écrit, et que ça n’engage que lui.
Malheureusement, ils ne savent pas tous ce qu’ils font, et j’en connais qui sont vraiment des cacographes incorrigibles.
On s’en aperçoit encore mieux depuis qu’il n’y a plus de correcteurs dans les éditions…
Est-il pour autant vraiment nécessaire de faire entrer leurs erreurs de langage et de syntaxe à l’Académie ?
Nous avons tous des arguments valables et les références sont de bon niveau. Toutefois, ce qui manque, c’est le respect, de soi, des autres et des lecteurs.
Je répète que la direction du site vous avait transmis un avertissement pour ces querelles d’égo, publiées à ciel ouvert et non tapies sous des moins un anonymes, qui révulsent certains quand ils leur sont adressés. Triste lecture et tristes sires.
Bon, Cathy, je vous suis ! Je vous remercie de remettre les pendules à l’heure.
Merci Zully à vous aussi, il me semble que nous sommes un peu ici pour ça, non ?
C’est un compliment que j’apprécie, Cathy !
Il est certain que je ne connais pas autant de choses que vous, Cathy et Czardas, dans le domaine de la langue française, mais mon expérience et mon instinct me disent que vous avez raison et j’ai un faible pour les églises au milieu du village !
J’ai voulu effacer le commentaire où je m’embarquais dans le bateau de Numeric, mais j’ai bien fait de ne pas avoir réussi, car cela a permis à Czardas de mettre le sien. Je reste donc à quai et attends un prochain bateau de Numeric, car sa compagnie en a de très bons, pour arriver à bon port !
Tony,
Vous comprendrez plus tard, quand vous serez grand…
Merci Cathy ! 🙂