Apprendre pour désapprendre ?

Répondu

Bonsoir,

Un jour j’ai lu  » J’ai mis des années à apprendre mais bien plus à désapprendre (sous-entendu pour que le naturel soit réellement  »naturel » et pas  »réflexion).
C’est un peintre qui a prononcé ces mots. (Picasso ou Dali de mémoire, sans certitude) Le sujet était sur l’art de sa peinture.
Ce ne sont pas franchement non plus les termes précis que ce peintre a employés (excusez-m ‘en) mais cela rejoint un peu ma réflexion.

Je n’étais pas trop nulle dans la langue française quand elle me venait  »naturellement » sans réfléchir.
Depuis que je souhaite m’améliorer, j’apprends multitude de règles que j’avais oubliées ou bien d’autres que je ne connaissais pas vraiment. Mais…. replonger dans les explications basiques (respectueusement parlant)  de certaines (la plupart)  m’enlève ce qui m’était jusqu’alors purement naturel, sans même y réfléchir une seconde.

Mon but était/est de m’améliorer…pas de perdre.
Certes je m’améliore sur ce que je ne connaissais pas MAIS je perds et me surprends à réfléchir sur ce que je connaissais naturellement ….sans avoir besoin auparavant d’y réfléchir une seule seconde. (comme si c’était inné)

Donc c’est assez bizarre.

Vous en pensez quoi de tout cela ?

Merci pour vos ressentis et retours…

Cocojade Grand maître Demandé le 2 juin 2022 dans Général

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3 réponse(s)
 
Meilleure réponse

Ce que vous décrivez Cocojade est assez courant, et peut-être en tous les domaines.
En tous cas en langue, cela donne les hypercorrections qui fleurissent ici ou là.

C’est ainsi qu’une personne qui, sans réfléchir disait : cette chambre, je l’ai fait repeindre en blanc, se corrige, après avoir bien intégré la règle du participe passé et choisit : Je l’ai faite repeindre en blanc.

Qui aurait répondu spontanément à la question pourquoi n’étiez-vous pas là ? : parce que j’étais malade,  préfère : puisque j’étais malade. L’erreur est cette fois lexicale. « Puisque » est jugé plus soutenu que « parce que » alors que simplement il est moins employé parce qu’il a un autre sens, dont on a moins fréquemment besoin.
Et puis on multiplie les « l’on » inutilement, jugeant que le |l’| est une recherche de langage alors qu’il ne sert que l’euphonie.
Nous obtenons ainsi des phrases difformes du genre : est-ce que le temps va-t-il se mettre au beau? parce qu’on a retenu que l’inversion du sujet est préférable dans l’interrogative, mais oublié d’enlever « est-ce que » devenu inutile.
Parce qu’on sait que le verbe « dire » donne « vous dites », certes, on ne fait plus l’erreur de prononcer « vous disez », mais on en déduit que « médire, contredire, prédire, maudire », fonctionnent de la même façon.
On pourrait accumuler les exemples.
Je suppose que vos erreurs ne sont pas aussi grossières, mais ce que vous soulignez relève bien du même processus, normal, courant. C’est une étape dans l’acquisition. A dépasser. Ce que vous faites.

Tara Grand maître Répondu le 3 juin 2022

Bonjour Tara,

Je vous suis très reconnaissante d’avoir pris le temps de répondre à cette question qui n’était pas liée directement à une correction ou à une règle.
J’avoue que je venais de me *** cter sur le site dans le but de supprimer mon post, pour cette raison.

En regard de votre réponse, je ne le supprime pas. Votre éclairage est parfaitement étayé, constructif, positif et rassurant. Il l’a été pour moi, il peut l’être pour autrui.

Merci Tara

le 3 juin 2022.

Merci à vous Cocojade !

le 3 juin 2022.

D’une manière générale, ce n’est pas votre cas puisque vous persévérez dans votre apprentissage, beaucoup de francophones considèrent que la langue écrite ou parlée devrait leur venir « naturellement », à savoir sans aucun effort d’apprentissage surtout s’il est fastidieux.
Aussi, voit-on de nombreux adultes se plaindre de la grande aridité de la langue française (ce qui est un autre débat reposant sans doute sur un constat fondé…), mais en définitive, c’est l’expression d’une résistance à apprendre les règles de leur propre langue.
Je ne vois pas pourquoi il faudrait parler, écrire, etc. correctement sans réfléchir alors que la langue est un outil complexe de pensée et d’élaboration, cela ne nous viendrait pas à l’idée pour les maths ou la musique, ou même la plomberie…

joelle Grand maître Répondu le 3 juin 2022

Bonsoir Joelle,

Merci pour votre cheminement. Il rejoint le mien. Français ou pas, si nous souhaitons écrire ou parler correctement notre langue, il nous faut en apprendre les règles. Avec plus ou moins de facilité(s ?) selon ses propres aptitudes.
Ce n’est qu’ensuite que le maniement de ces règles devient naturel (pour certains) ou pas (pour d’autres)… Comme pour toutes les disciplines.

Ceci étant dit, en matière de consolidation des acquis, d’autres critères peuvent aussi influer.
Positivement comme la lecture régulière, des mots croisés, etc .L’exercice régulier comme pour un sportif.
D’autres + ou – positivement, comme c’est le cas pour moi. A savoir que décortiquer certaines règles m’en fait parfois perdre la logique acquise et me fait me poser des questions là où il n’y en avait pas.

Cela passera 🙂
Merci pour votre retour Joelle…

le 3 juin 2022.

En ce qui concerne les peintres, c’est naturel que certains veuillent désapprendre pour accéder au naturel sans accéder è la réflexion.

Mais toi comment peux-tu apprendre sans réfléchir ? Le caractère inné de certaines de tes connaissances est très étrange.

Prince (archive) Débutant Répondu le 3 juin 2022

Bonjour Prince,

L’épistolaire ne marque pas toujours les nuances et ne permet pas toujours de bien se faire comprendre.

Je ne peux absolument pas apprendre sans réfléchir. Je ne peux d’ailleurs retenir une règle que si j’en comprends parfaitement le cheminement, et non juste l’énoncé (je crois que vous avez pu le constater)

Je ne vois rien d’inné dans l’apprentissage des règles d’orthographe. On les apprend ou pas, point.

Cependant  je suis convaincue qu’il peut tenir de l’inné de retenir celles-ci avec plus de facilité que d’autres personnes. Il est indéniable que nous ne sommes pas tous égaux en la matière, selon la … matière.

Une règle apprise/comprise/intégrée peut  être ou est utilisée par la suite, de manière simple, naturelle et sans y réfléchir. (En cela ma référence à la phrase du peintre)
Cela a été mon cas, pendant des décennies, sur des règles comprises/intégrées lors de ma scolarité d’enfant.

Il me semblait surprenant, lors de mon apprentissage de ce jour à vouloir améliorer mon français,  d’en arriver à me poser des questions ou de douter sur celles-ci , alors qu’auparavant, je les écrivais  » de manière innée » (dans le sens, sans réfléchir une seule seconde)

C’est ce dernier point que je tentais d’exprimer.

le 3 juin 2022.

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