Analyse littéraire
Bonjour,
Je ne pose pas ici une question d’orthographe mais de compréhension de texte. Je ne suis pas certain que ce soit l’endroit adéquat mais chacun partage ici un semblable amour pour la langue française et, cela va de soit, de la littérature. Que comprenez-vous des vers suivants d’Aragon (issus du poème ci-dessous) : « Et comme on ne sait plus parler dans la nuit le langage ancien des rames Au-dessus des eaux suspendues » ?
Voici le poème entier :
On ne veut pas me croire J’ai beau
L’écrire avec mon sang mes violons mes rimes
Et comme on ne sait plus parler dans la nuit le langage ancien des rames
Au-dessus des eaux suspendues
Parler le dialecte noir de l’homme et de la femme
Parler comme l’autre à l’une deux mains prises
Comme l’affolement du bonheur
Comme la bouche qui a perdu tous les mots dissemblables au baiser
Comme le gémir de n’y pas croire
Comme le refus d’être comblé
O parole parfaite au delà des paroles
Altitude du chant tessiture du cri Un moment vient où la note atteint les régions inouïes
L’oreille n’entend plus la musique si haute
On ne veut pas me croire on ne veut pas J’ai beau
Le dire avec le printemps et les orgues
Le dire avec toutes les syllabes du ciel
Avec l’orchestre singulier des choses ordinaires
Et la banalité des alexandrins sourds
J’ai beau le dire avec des instruments barbares
J’ai beau le dire avec le poing dans les cloisons
J’ai beau le dire comme on met le feu aux forêts domaniales
J’ai beau le dire comme une guerre déclarée
Comme l’enfer qui sort de l’avaleur d’étoupe
On ne veut pas me croire Ils se sont fait
Une image de moi peut-être à leur image
Ils m’habillent de leurs surplus
Ils me promènent avec eux et vont jusqu’à citer mes vers
De telle façon qu’ils leur servent
Ou deviennent pour eux de charmantes chansons
Je suis un peu de leur commerce
En attendant d’être une rue
Je suis dans les dictionnaires
Et dans les livres des écoles
Le scandale m’est interdit
J’ai beau crier que je t’adore
Et ne suis rien que ton amant
« Mais, au vu de la fin de sa vie, et de ce qui s’est dit depuis sa mort, bref, des ses attirances sexuelles, et en sachant quel dragon stalinien était Elsa (lui venait du surréalisme), je me demande toujours: il le pensait, ça? Il le pensait, lui ce magicien du rythme, ce faiseur hors pair, ce virtuose, ce chantre de Staline, il y croyait, à tout ça ? Ou bien… le mentir-vrai ? Le jeu? Le « je », même dans son cas, en raison de son origine ».
Et comme on ne sait plus parler dans la nuit le langage ancien des rames
Au-dessus des eaux suspendues
——————————–
Ce langage ancien des rames, ou des branches suspendues au-dessus des eaux, c’est peut-être le bruit des branches des arbres riverains, dans l’eau courante. Ce bruit simple et naturel est entendu comme un langage auquel l’humain n’a plus accès en même temps qu’il a perdu le « dialecte noir »; noir parce qu’encore indifférencié, non articulé, un langage d’avant le langage.
Et cet état premier où la communication, l’échange entre les êtres était facile, sans effort, le poète le regrette.
Impossible de rajouter ceci sur mon message : le « modifier » ne fonctionne pas :
—>
C’est ainsi que j’entends ces vers.
Quel érudition ! Je ne savais pas que « rame » était synonyme de « branche » dans un français vieilli. Merci beaucoup Tara !
Quelle*
En poésie, tout est permis, même d’employer un mot pour un autre.
Voici ce que j’ai trouvé (dictionnaire de l’Académie) :
I. RAME nom féminin
Étymologie :xiie siècle, rain, ram. Issu du latin ramus, « branche ».
Petit branchage ou mince étai que l’on fiche en terre pour que s’y enroulent les plantes grimpantes (on dit aussi Perche). Mettre des rames à des haricots. Des pois à rames.
RAMURE
nom féminin
Ensemble des branches et des rameaux d’un arbre. Ce tilleul présente une belle, une épaisse ramure.
Et puis surtout, j’avais entendu parler du « noir parler » et je me dis que cela peut avoir un rapport avec « Parler le dialecte noir de l’homme et de la femme ».
J’ai trouvé ceci, sur Wikipédia : ICI
Le noir parler, parler noir ou langue noire (en anglais Black Speech) est l’une des langues construites conçues par l’écrivain et philologue J. R. R. Tolkien dans le cadre des récits de la Terre du Milieu.
Il s’agit de la langue de Sauron, le Seigneur des Ténèbres, et de ses serviteurs. La quasi-totalité du corpus connu de cette langue apparaît dans Le Seigneur des anneaux : il se compose d’une phrase, l’inscription gravée sur l’Anneau unique, et de quelques mots et noms isolés.
« Noir parler » est la traduction de Black Speech adoptée par Francis Ledoux dans Le Seigneur des anneaux, « parler noir » celle choisie par Delphine Martin et Vincent Ferré pour les Lettres. Édouard Kloczko préfère « langue noire » dans son Dictionnaire des langues des Hobbits, des Nains, des Orques, sans expliquer les raisons de son choix.
J’ai entendu parler du« noir parler »… L’emploi de deux fois « parler» côte à côte n’est pas très heureux. On pourrait essayer « j’avais entendu évoquer le « noir parler », et je me dis…
Prince, (je ne peux pas répondre en commentaire de votre « œuvre »)
Vous exagérez vraiment de venir poster ici le sentiment très personnel et présentant très peu d’intérêt d’un quidam pêché sur un forum ICI , et vous attribuer par-dessus le marché encore une fois un vote positif pour cette intervention misérable, et qui ne vient pas répondre à la question posée ici par DBUDLA.
Vous devenez vraiment lassant, avec votre course aux points si infantile !
Vous n’avez pas encore atteint votre adolescence intellectuelle, au moins, depuis le temps ?
Jean Bordes m’écrit :
J’ai entendu parler du« noir parler »… L’emploi de deux fois « parler» côte à côte n’est pas très heureux. On pourrait essayer « j’avais entendu évoquer le « noir parler », et je me dis…
Désolée Jean, je ne peux pas vous répondre dans « commentaires ».
Jean,
Vous savez que j’ai toujours eu beaucoup d’affection pour vous.
Mais cette fois je vous trouve assez mal venu de venir me titiller sur un tel détail, (quelle mouche vous a piqué ? Je suis très déçue….) alors que je donne une réponse sans prétention, mais surtout une réponse sans erreurs……………………..
De votre côté, ces derniers temps vous avez à plusieurs reprises donné des réponses tout à fait erronées (en faisant des fautes très gênantes !), ce qui m’a bien étonnée de votre part, mais je me suis abstenue de la moindre remarque, par égard pour votre sensibilité.
Oui, le « noir parler » c’est son nom, et j’en avais entendu parler. Cela vous chiffonne à ce point ? Dommage, mais tant pis.