ambages
Dans le livre de Louis-Ferninand Céline « Voyage au bout de la nuit » j’ai lu la phrase suivante :
Les fonctionnaires présents accusaient sans ambage les militaires…
Or, j’ai toujours lu le féminin pluriel pour le nom « ambages ».
Ce livre a été publié en 1952. Le nom « ambages » a-t-il évolué ?
Le CNRTL reprend la phrase du livre (sans « s ») et le dictionnaire Larousse mentionne que le nom féminin pluriel.
Pouvez m’expliquer la petite différence s’il vous plaît ?
Le CNTRL donne l’explication = ambage (s) = circonlocution…détour(s) et embarras de paroles (moi aussi, j’aurais mis un « s » sans y penser….)
MAIS il précise qu’il est usité le plus souvent au pluriel, ce qui ne rend pas fautive l’utilisation au singulier.
Il est logique que ce soit plutôt du pluriel car d’après le sens concret du lat. ambages, il s’agit de « sinuosités (d’un parcours) », d’où « détours », et l’on suppose qu’il y a plusieurs sinuosités sur un parcours. Toutefois, au sens figuré, tel que Céline l’emploie (et il n’est pas le seul), on peut envisager qu’il n’y ait qu’un seul détour ou une seule circonlocution dans le cas précis de cette accusation :
Les fonctionnaires présents accusaient sans ambage les militaires de se vautrer dans la concussion et l’abus d’autorité, mais les militaires le leur rendaient bien. L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 184.
Bonjour Yves,
Un élément de réponse, peut-être, pour faire avancer le « schmilblick » et sous toutes réserves : extrait du site : PARLER FRANCAIS
Conformément à son étymologie latine (ambages, « sinuosités, détours », de amb, « autour, de chaque côté », et de agere, « pousser ; agir »), ambages fait partie de ces mots toujours employés au pluriel, à l’instar de fiançailles, frais, affres, etc.
Toujours ? Force est de constater que certains écrivains ne se sont pas privés d’accommoder le bougre au singulier (« L’ambage de ses discours », Saint-Simon ; « par un ambage équivoque, et une difficulté de distinction », Marie de Gournay), mais cet emploi reste rare et n’est pas à conseiller, si l’on en croit l’Académie qui précise, sans circonlocutions inutiles, que ledit substantif féminin ne se rencontre plus de nos jours qu’au pluriel, dans la locution adverbiale sans ambages, « sans détours, directement » : Parlez sans ambages… mais de préférence avec un s !
Source : http://parler-francais.eklablog.com/sans-ambage-s-a95980139
Pygmalion
Bonjour,
Ambages – nom féminin pluriel. Vient du latin ambages (sinuosités) et signifie, en français, depuis le quatorzième siècle, «détour dans les paroles», autrement dit « circonlocution»
Ambages figure bien au pluriel sur ce site:
https://fr.wiktionary.org/wiki/sans_ambages
Le Mariage forcé, comédie-ballet de Molière fut représenté pour la première fois le 29 janvier 1664, au Louvre, dans l’appartement de la reine mère.
Voici ce que l’on peut lire au milieu de la scène 4 de l’acte I.
Pancrace
Tranchez-moi votre discours d’un apophtegme* à la laconienne.**
Sganarelle
Je vous…
Pancrace
Point d’ambages, de circonlocution.
(Sganarelle, de dépit de ne pouvoir parler, ramasse des pierres pour en casser la tête du docteur.)
* Formule concise sur un sujet considéré comme important par celui qui parle, mais en réalité banal.
**À la laconienne, de façon laconique, aussi brièvement que les Lacédémoniens.
Dans le dictionnaire Gaffiot latin -français, il y a deux entrées distinctes à ambages( ambäges ; ambägës).
Il apparaît clairement que ambägës (f. pl.) signifie détours, circonlocutions, ambages.
http://www.prima-elementa.fr/Gaffiot/Gaffiot-0110.html