action racontée au passé avec une notion de futur intervenant , quel temps employer ?
Bonjour,
le temps employé pour conjuguer ce verbe est-il correct ?
« (…) plus tard, c’est eux qui possédèrent le plus. »
Merci,
Virginie
Mes suggestions, en fonction du contexte :
Cela fut prouvé plus tard, ce sont eux qui possédèrent le plus de richesses.
Dans un premier temps les Romains dominèrent. Plus tard, ce furent d’autres qui possédèrent le plus de richesses.
Une autre suggestion : le futur antérieur.
On s’en apercevra plus tard, ce sont eux qui auront possédé le plus de richesses.
Plus tard, ces personnes posséderont le plus de…
Avec plus tard : futur
« Plus tard, c’est lui qui posséda cette maison. »
Le temps du présentatif.
Si votre récit est au présent, indépendamment du temps de l’action, vous utiliserez le présentatif au présent. Le présentatif ne suit pas le temps de l’action mais généralement le temps du discours, c’est la personne qui raconte, et non le temps des faits, qui impose le temps.
— Hier c’est Paul qui parlait. Aujourd’hui c’est Pierre qui parle. Demain c’est Jacques qui parlera.
Si votre présentatif n’introduit pas un verbe, alors on le conjugue quand même :
— Hier c’était Paul le héros. Aujourd’hui c’est Pierre le héros. Demain ce sera Jacques le héros.
Mais le simple fait qu’un passé simple apparaisse dans votre texte montre que vous rédigez un récit au passé simple, et vous devez alors conjuguer même les présentatifs au passé.
— Ce fut Pierre qui parla le premier, pour une action ponctuelle.
— C’était Pierre qui parlait, qui avait parlé, qui allait devenir… pour un état, une action durable ou un état.
Garder un présentatif au présent dans un récit au passé, ce n’est pas la règle. On peut le faire avec un sens absolu, intemporel, mais ici rien ne l’indique. Donc si vous écrivez un récit au passé simple, commencez par mettre « c’est » au passé.
Vous pouvez mettre « c’est » au présent, mais alors ce sera une intrusion du présent dans le passé, on verra à cet instant l’auteur du récit, on quittera un instant le temps du récit. Ce sera introduire un rapport entre l’auteur et son lecteur. Si c’est une vieille histoire dans laquelle on doit se plonger, mettez les présentatifs au passé. Si vous assumez d’être un auteur du présent parlant à un lecteur du présent d’une histoire ancienne, vous pouvez vous permettre le présent, mais alors c’est le passé simple dans le reste de vos phrases qui ne sonnera pas juste.
Le présentatif au présent fonctionne très bien avec le passé composé : je te dis que c’est lui qui a parlé le premier. Mais avec du passé simple, mettez les présentatifs au passé. Si ça vous dérange, c’est que vous n’auriez pas dû raconter votre histoire au passé simple : ce fut Pierre qui parla le premier.
« C’est Pierre qui parla le premier » est un mélange très créatif : le temps du discours au présent et le temps de l’action au passé simple donnent un mélange qu’on peut trouver dans les contes qui font des allers-retours entre l’action racontée et l’auditoire. Mais est-ce vraiment votre intention ?
Réglez d’abord cette question, non pas à l’échelle d’une phrase, mais à l’échelle du livre dans son ensemble. Déterminez le temps du discours : est-ce que votre livre commence par « écoutez mon histoire… » ou est-ce qu’il commence par « en ce temps-là… » ? C’est totalement différent.
Si vous tenez vraiment à des présentatifs au présent dans une histoire au passé simple, écrivez à votre façon en mélangeant tout, on est au-delà de la grammaire. « C’est lui qui plus tard posséda cette maison », ne peut pas être interdit. C’est au présent que vous dites que c’est, ou que ce sera plus tard, et au passé simple que vous racontez une histoire. Mais ne cherchez pas de raison à ce paradoxe dans une grammaire, cherchez plutôt dans un livre de composition littéraire. « Je vous affirme que c’est lui qui vint » n’obéit à aucune concordance des temps et n’est en principe pas valide, c’est une dislocation entre le temps du récit et le temps de l’action, et c’est probablement un choix défendable.
Avec un présentatif au présent, vous pouvez écrire à la manière de l’historien actuel parlant à un public contemporain :
— Plus tard, c’est lui qui possédera cette maison (futur historique).
Mais c’est raisonner à très courte vue que de dire que puisque ça viendra après c’est donc du futur.
Avec un présentatif au présent, vous pouvez écrire à la manière du conteur parlant à un auditoire :
— Chers amis, je vous affirme que c’est lui qui posséda plus tard cette maison (allers-retours entre le présent pour l’auditoire et le passé simple pour le récit).
Note sur : il posséda.
Vous savez qu’un verbe d’action peut se mettre au passé simple : il prit possession de la maison.
Vous savez qu’un verbe à réalité continue demande plutôt l’imparfait : il possédait cette maison.
Alors, posséder au passé simple, vous devez préciser ce que vous entendez par là : il posséda puis il ne posséda plus ? C’est certainement possible, mais il faut garder à l’esprit que ça se dit rarement. C’est sans doute pour dire qu’il a été, parmi d’autres, à un moment de sa vie, propriétaire de cette maison. C’est très bien dans une biographie, la relation d’un parcours, qu’il s’agisse du parcours de la maison ou du parcours d’un de ses propriétaires, mais est-ce bien de cela qu’il s’agit ? Je poursuis avec les deux nuances (mais au futur la nuance disparaît donc ça marche à tous les coups).
Avec un présentatif au passé, celui que je vous conseille (avec des variantes parfois entre verbe d’action « prendre possession » et verbe à réalité continue « posséder »), vous pouvez écrire comme le romancier écrivant un récit au passé simple :
* Concomitance avec verbe d’action : passé simple pour le présentatif comme pour le verbe principal :
— ce jour-là, ce fut Pierre qui prit possession de la maison.
* Concomitance avec verbe à réalité continue : imparfait pour le présentatif comme pour le verbe principal :
— en ce temps-là, c’était Pierre qui possédait cette maison ; il me parla.
* Antériorité, imparfait pour le présentatif, plus-que-parfait pour le verbe principal.
— je savais que c’était Pierre qui avait possédé cette maison.
— je savais que c’était Pierre qui avait pris possession de la maison.
Si on omet le verbe principal, on transfère le plus-que-parfait sur le présentatif :
— je savais que ç’avait été Pierre le premier propriétaire de cette maison.
* Postériorité, imparfait pour le présentatif, conditionnel avec valeur de futur dans le passé pour le verbe principal :
— c’était Pierre qui plus tard prendrait possession de la maison.
— c’était Pierre qui plus tard posséderait cette maison.
Si vous n’avez pas de verbe après le présentatif, conjuguez le présentatif :
— ce serait plus tard Pierre le propriétaire de cette maison.
Vous pouvez aussi tenter la locution « aller + infinitif » au lieu du futur, plus souple, et qui selon moi (ressenti personnel) marque davantage un cheminement, une évolution, un destin :
— c’était Pierre qui plus tard allait prendre possession de cette maison.
— c’était Pierre qui plus tard allait posséder cette maison.
Donc,
* Présentatif au présent, et dans ce cas presque tous les temps sont permis, c’est une affaire de style dans un conte :
— c’est lui qui posséda plus tard la maison (ça va contre les règles mais c’est un mélange de temps qu’on ne peut pas interdire).
* Présentatif au passé simple et verbe principal au passé simple pour dire la concomitance :
— ce fut lui qui prit possession de la maison.
* Présentatif à l’imparfait et verbe principal au plus-que-parfait pour dire l’antériorité :
— c’était lui qui avait possédé, qui avait pris possession, de la maison un an plus tôt.
* Présentatif à l’imparfait et verbe principal au conditionnel présent pour dire le futur dans le passé
— c’était lui qui posséderait, qui prendrait possession, de la maison un an plus tard.
Tout cela pour vous dire qu’on ne peut pas corriger une phrase comme ça. Les temps se déterminent dès la première page du livre. Le présentatif au présent nous rapproche de la biographie ou du conte. Le verbe posséder au passé simple ne se conçoit que sur une durée longue qui envisage déjà qu’il cessera de posséder, un parcours de vie. La concordance des temps n’est utile que pour se plonger dans le récit au passé. Si c’est une biographie au présent, il faut bannir le passé simple… Il y a des temps qui cohabitent mal. Donnez-nous les premières phrases du livre et son esprit général, on vous dira les temps à utiliser. Après lecture de la première page de votre livre, on pourra articuler les temps, mais vous ne devez pas faire corriger vos phrases les unes indépendamment des autres.
Vous gagneriez à être un peu plus synthétique.
Quand on répond en deux lignes à quelqu’un qui écrit son récit au passé simple : « si c’est plus tard il faut remplacer le passé simple par le futur », on peut sans doute éviter de reprocher à un autre contributeur que sa réponse nuancée soit trop longue. Votre réponse était d’une bêtise absolue. Votre commentaire à ma réponse ne vaut pas mieux.
Sans votre première réponse, je n’aurais pas eu besoin de développer cette notion élémentaire de « futur dans le passé » qui devrait être assimilée par n’importe qui. Est-ce par ignorance ou par bravade que vous donnez de telles réponses ? C’est un jeu ? Sans des réponses comme la vôtre, je me serais sans doute contenté de préconiser le conditionnel présent, avec autorisation d’un autre temps quand le présentatif est au présent et ne fait donc pas appel à la concordance des temps. Mais en concurrence avec des trolls, j’ai cru bon de développer, de crainte que votre réponse passe pour crédible.
Par ailleurs, un modérateur n’a rien à faire dans une page sur laquelle il est déjà intervenu personnellement, et je vous remercie d’aller discuter ou épancher vos états d’âme ailleurs que sous ma réponse.
czardas
« (…) plus tard, c’est eux qui possédèrent le plus. »
« (…) plus tard, ce sont eux qui possédèrent le plus. »