Accords (mais pas que…)
Bonjour,
J’ai quelques interrogations concernant les points suivants :
1. La moindre allumette, ampoule ou le branchement d’une prise électrique pouvait (pouvaient ?) déclencher une explosion.
2. Cette étudiante, le lycée l’a laissée diriger l’affaire mais l’a aussi laissé se faire arnaquer. (Dans le premier cas, l’étudiante est sujet de « diriger », donc l’accord peut se faire. Dans le deuxième cas, elle ne l’est pas, donc pas d’accord (?)
3. Peut-être craignaient-ils de changer d’avis.
Faudrait-il un point d’interrogation ou pas forcément à la fin de cette phrase ? (Par exemple, des points de suspension.)
4. Si, dans l’écriture d’un long texte, on choisit de féminiser certains métiers (ex. l’officière de police, la juge d’instruction), est-on obligé de féminiser (pour uniformisation) tous les autres métiers dont on parle dans ce même texte (ex. la lieutenante, la commandante, la docteure…) ou peut-on laisser d’autres métiers écrits « au masculin » : ex. le lieutenant Jeanne Dupont, le docteur Sylvie Durand, le commandant Line Martin) ?
Merci pour vos éclaircissements.
1. La moindre allumette, ampoule ou le branchement d’une prise électrique pouvait déclencher une explosion. Il y a une gradation et il me semble que les différents éléments peuvent être pris isolément.
2. Cette étudiante, le lycée l’a laissée diriger l’affaire mais l’a aussi laissé se faire arnaquer.
Règle avant les rectifications :
Si le complément d’objet de laisser est placé avant le verbe et qu’il n’est pas le sujet du verbe à l’infinitif, laissé est invariable.
Exemples :
– Je les ai laissé gronder par leur père. (ce n’est pas le COD « les » qui gronde)
– Elle s’est laissé convaincre de participer à l’activité.
Il est cependant de plus en plus admis de considérer laissé comme invariable, par analogie avec le participe passé fait utilisé dans des emplois semblables. C’est d’ailleurs ce que propose le Conseil supérieur de la langue française de France dans ses Rectifications de l’orthographe.
Exemples :
– Ses confrères ayant plus d’expérience, Louise les a laissé diriger la recherche.
– Épuisée, je me suis laissé tomber sur le lit.
3. Peut-être craignaient-ils de changer d’avis ? C’est une interrogation.
4. Si, dans l’écriture d’un long texte, on choisit de féminiser certains métiers (ex. l’officière de police, la juge d’instruction), est-on obligé de féminiser (pour uniformisation) tous les autres métiers dont on parle dans ce même texte (ex. la lieutenante, la commandante, la docteure…) ou peut-on laisser d’autres métiers écrits « au masculin » : ex. le lieutenant Jeanne Dupont, le docteur Sylvie Durand, le commandant Line Martin) ?
Cette question est assez épineuse et dépend des usages. .. et de certaines options « politiques » au sens de idéologiques. Regardez plutôt dans les écrits concernant les métiers en question.
Dan s u texte long, le mieux est :
– choisir une conduite et de s’y tenir ;
– choisir entre l’usage dominant (il est indiqué dans certains documents) et les recommandations des R.O. de 1990. On y viendra, en général, à toutes (vous verrez !), comme par ex. au Québec. Et puis l’usage, lui, est changeant (regardez ce qui c’est passé après le moyen âge !).
Un des derniers changements sera peut-être la chef de l’Etat, puis la cheffe de l’Etat…
C’est surtout une question d’évolution de la société et d’habitude. (Bien sûr, il y aura toujours quelques « résistants » !)
Article intéressant de Projet Voltaire : « A trancher une bonne fois pour toutes : la féminisation des noms de métiers. »
Mars 2019, Sandrine Campese.
Je vous remercie pour toutes ces précisions.