Accords de substantifs qui sont des infinitifs de verbe
Bonjour!
Y a-t-il une règle particulière pour le pluriel des noms issus de verbes?
Je sais que dans les noms composés, le verbe ne s’accorde pas (des gardE-robes), mais lorsque le verbe est utilisé comme substantif simple, qu’en est-il?
Ex: Ecrit-on des lancer(s?) de ballons, des jeter(s?) de jambes? Et du coup, dans le nom composé « lancer-franc », le lancer est-il considéré comme verbe ou comme substantif, et faut-il l’accorder ? des lancer(s?)-francs?
Merci!
La règle est que les noms communs s’accordent au pluriel. Donc, un lancer ==>des lancers.
La seule solution – la plus fiable – est de vérifier que le mot est bien un nom commun en vous référant à un bon dictionnaire.
Par exemple, pour lancer franc, Larousse le donne comme un nom commun et sans trait d’union. Donc, vous pourrez sans crainte l’écrire avec un « s » aux deux entités, puisque « franc » est un adjectif.
De même, garde est donné comme un nom ==> une / un garde, des gardes.
Merci pour votre réponse.
C’est aussi ce que j’aurais pensé a priori, mais en jouant sur l’appli de scrabble aworded, on m’a refusé « lancers » avec un S! Donc je voulais vérifier!
Ceci dit, pour garde-robes, j’aurais juré qu’il ne fallait pas de S à garde au pluriel, puisque c’est clairement le verbe garder conjugué qui est utilisé dans le nom composé, et non le substantif (c’est une armoire qui garde des robes, ce n’est pas un garde -> la personne, qui garde les robes). Et d’ailleurs, dans cet exemple, robes reste au pluriel même dans le singulier de garde-robes.
Quoi qu’il en soit, je viens de faire la découverte de ce forum, et c’est chouette de pouvoir discuter de telles questions.
Bonjour,
Bien que l’on mette plusieurs robes dans une garde-robe il faut écrire au singulier robe sans s.
Une garde-robe ; des garde- robes.
Dans les composés de garde- , ce mot varie au pluriel s’il désigne une personne.
Un garde-chasse ; des gardes-chasse.
Un garde-pêche ; des gardes-pêche.
Un garde-barrière ; des gardes-barrières (ces deux noms portent la marque du pluriel)
Bonjour,
Lancer est un substantif.
Un lancer ; des lancers.
Un lancer franc ; des lancers francs. (basket-ball)
En chorégraphie ou en haltérophilie on écrit jeté.
• un jeté simple ; un grand jeté
• jeté ; épaulé-jeté.
Je me bornerai à indiquer qu’il y a, au moins, de l’hésitation pour le pluriel de lancer franc (désolé Joëlle, Czardas) :
Par ex.,le Gand Robert de la langue française, version électronique, 2017, entrée lancer franc, précise que le pluriel est lancer francs (lancer sans s) alors que Le Guichet du Savoir écrit « on écrira donc des lancers francs. »
Cela m’apparaît particulièrement illustratif du fait qu’il convient d’éviter d’être catégorique en ce qui concerne la langue française (sauf dans certains cas ou après avoir vérifié dans les meilleurs dictionnaires et grammaires notamment) ou, dit autrement, du fait que l’on n’est (presque) jamais trop prudent en la matière.
N.B. Je ne dis pas que le GR a nécessairement raison ou que des lancers francs est fautif…
C’est pour cela que j’ai précisé Larousse (avec la référence)…Ce qui n’est en rien catégorique mais apporte un éclairage loin d’être hasardeux. Si le Grand Robert n’accorde pas « lancer » au pluriel, c’est qu’il estime que le verbe lancer n’est pas substantivé ?
Un lancer franc est un mot composé du substantif lancer et de l’adjectif franc qui signifie libre.
Un lancer franc est une pénalité consistant en un tir arrêté, comme un coup franc au football.
C’est pourquoi on écrit des lancers francs et des coups francs.
Considérer lancer comme un verbe conduirait à traiter franc comme un adverbe, ce qui interdirait la mise au pluriel de franc ; dans ce cas lancer franc serait invariable !
Sur le journal L’équipe on écrit avec juste raison des lancers francs.
À toutes fins utile(s), rappelons que l’Académie a émis en 1990 une recommendation générale pour rationaliser l’accord des noms composés, interminable source d’hésitations :
B1. Les noms composés, avec trait d’union, formés à l’origine soit d’une forme verbale et d’un nom, soit d’une préposition et d’un nom, perçus comme des mots simples, prennent la marque du pluriel au second élément, seulement et toujours lorsqu’ils sont au pluriel (ex. : un essuie-main, des essuie-mains, un cure-ongle, des cure-ongles, un garde-meuble, des garde-meubles – qu’il s’agisse de personnes ou de choses -, un après-midi, des après-midis).
C’est simple et clair, notamment pour nombre d’exemples donnés dans les échanges ici même.
Pour ce qui est des verbes substantivés (comme lancer ), ils prennent la marque normale du pluriel. On se demande où sont les justifications pour d’éventuelles exceptions…
« On se demande où sont les justifications pour d’éventuelles exceptions… » (Chambaron, ci-dessus)
Las ! si seulement les exceptions avaient toujours des justifications…:-)