Accords
Bonjour
Elle s’est sentie tomber ( c’est elle qui tombe , accord ).
Elle s’est senti inonder par des remords , inonder ne fait pas l action n’est -ce pas ?
Elle s’est senti piquer par un moustique ( elle se fait, piquer► par un moustique ).
Elle s’est senti entraîner par les flots ( qui l’entraîne► les flots , non ? ).
Cordialement.
Bonjour Estudiantin35.
Vous vous posez en effet les bonnes questions.
Elle s’est sentie tomber : vous avez raison, c’est bien elle qui tombe, donc accord.
Elle s’est senti inonder par des remords : ce sont les remords qui l’inondent, donc COD de inonder, pas d’accord
Elle s’est senti piquer par un moustique : c’est le moustique qui la pique effectivement.
Elle s’est senti entraîner par les flots : ce sont les flots qui l’entrainent
Remarquez que pour les trois derniers exemples, l’infinitif est suivi d’un complément introduit par la préposition « par ». Dans ce cas, le participe ne s’accorde pas, car c’est le complément qui fait l’action exprimée par l’infinitif : les remords inondent…, un moustique pique…, les flots entrainent…
Cordialement.
Ces formules avec des verbes à l’infinitif me donnent le tournis… Que faites-vous avec des verbes d’autres groupes ? Diriez-vous ou écririez-vous vraiment :
– Elle s’est senti(e) envahir par des remords.
– Elle s’est senti(e) mordre par un moustique.
– Elle s’est senti(e) prendre par les flots ?
Le participe passé s’impose.
Bonjour Chambaron,
Vous n’avez pas tort mais, en tout cas, dans les exemples que vous donnez, je n’accorderais pas « senti ».
Et, sans vouloir m’abriter derrière un auteur, « elle s’est senti piquer par un moustique » semble attesté par Fromentin (Un été dans le Sahara).
J’ai l’impression que la balance penche
quelque part mais je ne sais pas où. L’explication de Phl a l’air
pertinente celle d’Evinrude aussi ?
À force de torturer de pauvres phrases pour leur faire avouer des nuances nébuleuses, on en vient à ne plus rien y comprendre.
Je n’arrive pas à trouver une seule citation allant dans le sens des réponses du type : « Elle s’est senti(e) + infinitif de l’action subie par le sujet ».
En revanche, on peut écrire : « Elle s’est senti(e) + infinitif de l’action exercée par le sujet ». Pourquoi pas : « Elle s’est sentie appuyer sur la détente » ? Tortueux mais correct…
Il faut encore noter que le verbe « se sentir » est une belle saleté : il n’est pas qu’un pronominal réfléchi ! Lorsqu’on « se sent » une âme d’enfant, le pronom est clairement COI et non COD. De quoi schmilbliquoter encore la question…
Evinrude, vous êtes adorable !
Quelle vista pour défendre le petit pré carré dans lequel se love l’accord de ce participe… En appeler à Eugène, c’est génial !
Quel régal…
Moi je me suis senti devenir maboul à chercher qui dit vrai.
Estudiantin,
Ne soyez pas froissé. Votre question a tout son sens, mais les réponses sont … variables. La langue n’est pas de l’arithmétique, et c’est pour cela qu’on la chérit.
Les passes d’armes sont courantes dans la corporation. À l’image de Cyrano, nous sommes tous un peu Gascons, nous adorons sortir nos rapières de leur fourreau : cela fait tant de brillantes étincelles !
Les seuls exemples que j’ai trouvés de mon côté sont dans Le Bon Usage (en ligne), §953 b) 2° la citation de Fromentin (voir plus haut) et §812 a) 1° : Elle s’est senti mordre.
Je ne suis pas froissé , bien au contraire ,ça grouille de vie et d’idée
surtout quand vous êtes là , vous dégainez les mots comme zorro son épée,
c’est toujours classe de vous lire .
Ajoutons à cela que, dans le Dictionnaire des difficultés de la langue française de Larousse, il est dit que senti suivi d’un infinitif, à l’instar de fait et laissé, fait corps avec l’infinitif et reste invariable.
Eh, la soirée s’éternise…
On va finir avec les tirs au but !
Estudiantin, le dernier mot est pour vous : ça grouille !
Avec la signature du renard…
Eh bien, le mot de la fin sera merci à vous tous pour vos
contributions ! pour ma part ce fût une très belle soirée.
Bonjour Estudiantin,
Bravo !
A noter que, pour les trois dernières phrases, on pourrait utiliser un participe passé plutôt qu’un infinitif. Et, dans ce cas, l’accord de « senti » se ferait.
Elle s’est sentie inondée par des remords.
Elle s’est sentie piquée par un moustique.
Elle s’est sentie entraînée par les flots.
A une nuance près, peut-être, dans la formule avec participe : l’action est terminée, accomplie et on insiste sur l’état dans laquelle elle se trouve.
Bonjour Evinrude
À donc , j’ai aussi le droit de mettre .
Elle s’est sentie inondée par des remords ? mais laquelle vous préféreriez
Evinrude (sentie inondée ) ou ( senti inonder ) avec votre règle j’ai peur de
perdre le fil …et pourquoi deux règles égals ?
Désolée de vous embrouiller, ce n’était pas mon but. Les phrases que vous voulez retenir sont justes, et c’est le principal.
L’emploi du participe (inondé) plutôt que de l’infinitif (inonder) ne fait que renforcer le sens passif de la formule,
Exemples :
Elle s’est senti inonder par des remords = Elle a senti les remords l’inonder.
Elle s’est sentie inondée par des remords = Elle a senti que des remords l’avaient inondée. L’inondation est terminée et, désormais, « elle est inondée ».
Non Evinrude c’est pertinent , je suivrai d’abord mon premier exemple comme avec Phl, et essaierai la vôtre une fois bien assimilé.
Extra PhL mes quatre exemples sont bons , je vais les lire et relire ,pendant plusieurs jours
pour bien cerner les nuances de qui fait l’action , et bien enregistrer le► PAR (préposition ► par quelque chose )
Merci
Elle s’est sentie inondée par le remords : on insiste sur le résultat de l’action (d’inonder).
contrairement à « elle s’est senti inonder » (on insiste sur l’action.
Elle a senti « elle », donc accord avec le COD « S' » et elle est inondée donc accord.
Rebonjour Estudiantin,
La remarque de Chambaron m’a donné à réfléchir.
Après avoir essayé le participe passé avec les verbes proposés (« elle s’est sentie envahie par des remords »,
« elle s’est sentie mordue par un moustique », « elle s’est sentie prise par les flots »), je constate que je dirais vraiment :
« Elle a senti les remords l’envahir. » « Elle a senti qu’un moustique la mordait. » « Elle a senti les flots la prendre. »
Mais, puisque telle était votre question, je pense toujours que vos accords sont justes.
Oui et d’après PhL aussi j’ai raison , il y a une action terminée et une action renforcée , une nuance d’état ou d’esprit assez difficile à classer et en même
temps qui a l’air simple, pour ma part moi qui ne suis pas un génie en grammaire
ça m’a un peu décontenancé . Mille merci Evinrude .
« Senti, tout comme fait et laissé, vu ou regardé, entendu ou écouté, est le plus souvent considéré comme faisant corps avec l’infinitif qui le suit et reste invariable :
La balle que j’ai senti passer.
Je l’ai senti (ou sentie) passer à ce moment.
Cette enfant, je l’ai senti partir dans mes bras.
Elle était dans mes bras quand je l’ai senti (ou sentie) partir.
Ils se sont senti attirer (ou sentis attirés) par cette femme. »
Source : Dictionnaire des difficultés de la langue française de Larousse ( ou leThomas pour les habitués !)
Si l’on suit cette source, cela donne pour les exemples d’Estudiantin35 :
Elle s’est senti (ou sentie) tomber.
Elle s’est senti inonder (ou sentie inondée) par des remords.
Elle s’est senti piquer (ou sentie piquée) par un moustique .
Elle s’est senti entraîner (ou sentie entraînée) par les flots.
J’avoue que les propositions entre parenthèses ont plutôt ma préférence. Comme Chambaron, l’infinitif me gêne dans les trois dernières phrases, et l’accord dans la première phrase me semble de bon sens.
Merci Reikja .
Alors dans ce cas p
Alors que je me sens manipulée comme une marionnette et engluer par ce système.
manipulée : état dans lequel je me trouve
engluer: par l’action de ce système
Peut-on dans une même phrase utiliser 2 accords différents? quid de « manipulé-e
En fait, j’écrirai plutôt :
Alors que je me sens manipulée comme une marionnette et engluée dans ce système.
joelle
Inonder ne fait pas l’action !!! C’est l’action…
Il faut trouver celui ou celle qui inonde : ce n’est pas elle, même si « s' » est le COD. (c’est le remords)
Donc elle s’est senti inonder (ou inondée) par le remords.