Accord d’un participe passé d’un verbe pronominal
Bonjour.
En rédigeant une dictée, je me suis trompé quant à l’accord d’un participe passé d’un verbe pronominal. Dans la mesure où je n’arrive pas à expliquer concrètement ma faute, j’aurais voulu avoir votre avis.
Voici la phrase qui comporte le participe passé ; « Nous nous sommes aussi gardé en tête les reportages très crus qu’on nous avait matraqués à la télé, les scènes d’une brutalité extrême qui dénonçaient le massacre des bébés phoques sur la banquise, il y a quelque quarante années « .
Lorsque j’ai rédigé cette dictée, j’ai accordé gardé au masculin pluriel donc gardés. Mon raisonnement était le suivant : se garder est un verbe occasionnellement pronominal (on peut employer le verbe garder à la voix non pronominale) mais de sens différent du verbe garder. Se garder a en effet le sens de s’abstenir alors que garder a le sens de surveiller. Dans un tel cas, le participe passé s’accorde avec le sujet (à l’instar du verbe s’apercevoir par exemple) donc j’ai accordé le participe passé gardé avec le sujet nous d’où gardés.
Mais le texte de la dictée (qui n’est pas le corrigé officiel) considère qu’au contraire, le participe passé demeure invariable.
Qu’en pensez-vous ?
C’est finalement assez simple :
Le complément d’objet n’est pas nous, mais les reportages (placé après le verbe).
Se garder n’est donc pas ici pronominal, on ne peut pas dire nous nous sommes gardés nous-mêmes.
On peut faire la même remarque avec » se demander » :
‘Nous sommes demandé quelle était la raison de son attitude.
Le complément d’objet est quelle était la raison de son attitude.
« Les reportages très crus qu’on nous avait matraqués à la télé » =
Je doute de la correction syntaxique de cette phrase et aussi de l’emploi de « télé » pour « télévision ».
En effet, le verbe « matraquer » a recours à une métaphore…un peu facile (on nous matraque : peu élégant).
==>Les reportages très crus diffusés régulièrement par la télévision.
Il y a un télescopage fâcheux entre deux tournures :
– Nous nous sommes bien gardés (= retenus) de le leur dire : pronominal réfléchi, le participe s’accorde.
– Nous avions aussi gardé en tête les reportages très crus … : pas d’accord.
Le mélange « Nous nous sommes aussi gardé en tête… » est un peu lou-bébé-phoque…
Excellente remarque, en effet. La phrase est globalement mal rédigée, mais je n’en avais pas fait l’objet de ma réponse.