Accord du participe passé « qu’il ne l’avait imaginé/e »
Bonjour,
Dans la phrase « Cette épreuve s’avéra plus facile qu’il ne l’avait imaginé », est-ce que « imaginé » est bien accordé, et si oui pourriez-vous expliquer pourquoi ?
Merci d’avance !
Il n’y a pas d’accord du participe avec épreuve car ce que le sujet imagine n’est pas l’épreuve mais le fait que ce soit plus facile. Cela équivaut à « … que je n’avais imaginé qu’elle serait ».
Donc : « Cette épreuve s’avéra plus facile qu’il ne l’avait imaginé (cru, pensé, estimé). »
On perçoit peut-être mieux la nuance sous une autre forme. Vous diriez : Cette épreuve est plus facile que je ne le crois. (et non … la crois)
1Cette épreuve s’avéra plus facile qu’il ne l’avait imaginé .
2Cette épreuve s’avéra plus facile que la façon dont l’avait imaginée.
3Cette épreuve s’avéra plus facile que l’épreuve qu’il avait imaginée .
Nous avons là trois formulations.
Les phrases 1 et 2 disent à peu près la même chose mais :
– phrase 1: le pronom |le| reprend le fait comme l’a dit Chambaron
– phrase 2 le pronom |la|reprend « l’épreuve »
La phrase 3 dit autre chose : on a un deuxième nom « épreuve » . –> il y a l’épreuve réelle (le premier nom ) et l’épreuve imaginée (le deuxième nom)
On ne peut avoir : Cette épreuve s’avéra plus facile qu’il l’avait imaginée– en effet, si on remplace le pronom personnel par un pronom relatif, on voit bien que la phrase est incomplète : cette épreuve qu’il avait imaginée s’avéra plus facile que>>> plus facile que quoi ? que ce qu’il avait imaginé.
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Ou alors :
Cette épreuve s’avéra facile ; il l’ avait imaginée plus difficile –> cette épreuve qu’il avait imaginée plus difficile s’avéra plus facile
Bonsoir,
Identifions le dilemme : le pronom l’ vaut-il pour le (=une situation considérée dans sa globalité) ou pour la (= le nom épreuve en particulier) ?
Reformulons pour supprimer l’élision : Cette épreuve s’avéra plus facile qu’il le pensait.
Aucun doute n’est permis, c’est le fait dans sa globalité qui est comparé : Cette épreuve s’avéra plus facile qu’il l’avait imaginé.
Bonsoir Bruno,
pour que le doute ne soit pas permis ( et je sais que Voltaire est de votre avis), la formulation existe :
« Cette épreuve s’avéra plus facile que ce qu’il avait imaginé »

Grevisse indique que l’accord est plus souvent fait avec imaginer qu’avec d’autres verbes a priori de fonctionnement/structure équivalent(e). De fait, en prenant le pronom pluriel qui n’entraîne pas l’élision, on trouve des occurrences.
Merci à tous et à toutes pour vos réponses et vos exemples. Je comprends bien mieux maintenant ce « pronom neutre » !
Bonjour,
je ne suis pas vraiment d’accord avec Chambaron : le COD antéposé est bien l’ avec pour antécédent épreuve et plus facile est ici un comparatif dont le comparé est sous- entendu.
La signification de la phrase est « Cette épreuve s’avéra plus facile que l’épreuve qu’il avait imaginée » et non « Cette épreuve s’avéra plus facile que la facilité qu’il avait imaginée. »
J’accorderais donc.