Accord des verbes « s’entretenir et se converser » dans le sens de « se parler »
Bonjour,
J’ai deux questions à soumettre.
1) Dans cette tournure, s’agit-il de la voix pronominale ? J’ai le doute de savoir si le PP s’accorde.
– Après nous être parlé(s), nous sommes allés manger
2) Dans les deuxième et troisième phrases, accorde-t-on les PP s’ils sont utilisés dans le sens de « se parler ». J’ai un doute car on dit s’entretenir et converser avec quelqu’un.
– Ils se sont parlé à la Maison-Blanche
– Ils se sont entretenu(s) à la Maison-Blanche
– Ils se sont conversé(s) à la Maison-Blanche
Merci pour vos réponses
Bonjour Tony,
1) ici se parler est la forme réciproque (chacun de nous a parlé à l’autre), donc il ne faut pas faire l’accord ; après nous être parlé.
2) la première phrase est correcte ; pour la deuxième, s’entretenir peut être considéré dans ce sens comme essentiellement pronominal donc ils se sont entretenus (contrairement au Petit Larousse, le Petit Robert ne mentionne pas le verbe s’entretenir comme un verbe pronominal à part entière, mais seulement entretenir (quelqu’un de quelque chose) — ce qui revient au même puisque dans ce cas on a aussi réciprocité mais avec un verbe transitif : chacun a entretenu l’autre) ; enfin se converser n’existe pas.
Merci Christian.
Je ne savais pas que « se converser » n’existait pas. Reverso le donne pourtant, c’est pour cela que je l’avais repris
1) le participe passé parlé est toujours invariable (on parle à quelqu’un).
2) Ils se sont parlé à la Maison Blanche.
Ils se sont entretenus à la Maison Blanche.
« Ils se sont conversés » est incorrect, on dit :
« Ils ont conversé à la Maison Blanche ».
Une petite remarque : parler est certes intransitif dans le sens de s’exprimer par la parole donc son participe passé est invariable, par contre il existe une forme transitive (parler une langue) pour laquelle le participe passé s’accorde normalement : on ne sait combien de langues se sont parlées depuis l’aube de l’humanité.
Merci pour votre réponse Jean Bordes.
Christian@
En effet, vous avez raison, bonne remarque ! En ce sens, vous utiliser « se parler » à la voix passive, ce qui justifie l’accord me semble-t-il. C’est comme, par exemple, « dormir » à la voix passive.
– Cette nuit ne valait pas la peine d’être dormie
En général, le PP du verbe « dormir » est invariable, mais employé passivement on accorde. J’avais déjà vu ce genre d’exemple dans le Bon Usage
PS : Je me permets de vous taquiner Christian. On évitera d’employer « par contre » dans un registre soutenu. L’Académie y est plutôt contre, bien qu’il soit imprégné dans le langage courant ! 🙂
Deux petites remarques à mon tour :
Tony, relisez vous lorsque vous écrivez une question ou un commentaire. Il est fréquent que vous laissiez passer quelques fautes, sans doute d’inattention j’imagine, vous qui êtes si prompt à interroger sur le parfait français.
Ici par exemple : « En ce sens, vous utiliseZ … »
Quant à l’expression « par contre », certes on ne devrait pas l’utiliser, mais la langue évolue d’une part, d’autre part ici, dans ce site, nous ne sommes pas dans la rédaction d’un livre ! Donc nous pouvons aussi tenter d’évoluer avec la langue… De plus, personnellement, je suis toujours un peu réticente à utiliser l’expression « en revanche » qui remplace « par contre » car la notion de « revanche » me gène et je trouve que cela introduit du négatif.
Bonjour Clic,
En effet, vous avez raison, je fais quelques fautes d’inattention parfois. Une encore dans mon précédent commentaire comme vous avez pu le constater.
Quant à ma remarque concernant « par contre » c’était une petite dose d’ironIe .. Cela ne fait pas de mal parfois ! D’ailleurs, je suis persuadé que Christian le prendra ainsi.
Par contre « 🙂 », certes la langue évolue mais ce n’est pas une raison pour la transformer. Si demain des gens n’accordent plus le PP avec l’auxiliaire avoir, on ne va pas en faire de même. Ce n’est pas parce que des millions de gens font une faute que c’en est pas une ..
De plus, il n’y a pas que « en revanche » qui peut substituer à « par contre ». Il y a aussi « cependant, néanmoins, toutefois etc. »
Mais j’avoue utiliser « par contre » parfois donc .. J’ai même entendu Emmanuel Macron l’utiliser lors du débat face aux deux journalistes, ce qui légitime en quelque sorte cette locution.
PS : Clic@, vous aussi vous avez fait une faute, d’inattention nul doute. C’est une petite faute, mais c’en est une :
« relisez-vous »
Comme quoi, cela arrive à tout le monde. Nous sommes d’accord .. 🙂
Ne vous méprenez pas, Cher Tony, mon message n’était pas un reproche, juste un trait pour attirer votre attention sur la maîtrise de la langue à l’écrit. Avant de vous interroger sur ce que vous pouvez entendre ou lire, interrogez-vous sur ce que vous écrivez, cela sera bénéfique pour tout le monde.
Ainsi, dans votre commentaire, plusieurs petites erreurs :
« ironIe » : inonie
« …que c’en est pas une » : il s’agit d’une négation qui nécessite NE : …que CE N’en est pas une
« il n’y a pas que « en revanche » qui peut SE substituer à « par contre » », sinon il aurait fallu utiliser « remplacer » à la place de « substituer«
« Mais j’avoue utiliser « par contre » parfois donc .. » : virgule après parfois et TROIS points de suspension collés au mot qui précède.
Quant à l’évolution de la langue, je parle bien de ce qui ne contredit pas les règles élémentaires. Il est bien évident que le respect des conjugaisons et autres accords, par exemple, est impératif. Je parle juste de ce qui évolue normalement et que certains censeurs se plaisent à retoquer systématiquement, comme si le temps était figé. Mais c’est un autre débat.
Et mon erreur de tiret entre interrogez et vous est en effet un oubli d’inattention. Pardon, mille fois pardon ! Sinon, il m’arrive aussi de corriger une réponse ou un commentaire que j’ai posté (le mot vous choque-t-il dans sa nouveauté ? 🙂) car je constate, après re-relecture, une erreur, une faute ou une bêtise de ma part.
Eh oui, sans avoir la notoriété de ses consœurs Murphy ou Godwin, la loi de Skitt n’en est pas moins redoutable et même en la connaissant (et en se méfiant à l’extrême) il est bien difficile d’y échapper… 🤓
Clic@
Je ne l’ai pas mal pris, au contraire ! Il est vrai qu’à l’écrit parfois on fait des erreurs d’inattention. Qui n’en a jamais fait ? Personne me semble-t-il.
Cependant, j’aurais plutôt écrit « une réponse ou un commentaire que j’ai postés » (le PP s’applique aux deux ce qui évite toute ambiguïté)
Voilà, mais en tout cas je vous remercie de me reprendre quand je fais des fautes Clic. Je ne demande qu’à me perfectionner 🙂
La plus grosse faute est quand même l’exemple donné : cette nuit ne vaut pas la peine d’être dormie…
Joëlle, vous irez expliquer cela à André Gosse, le rédacteur du Bon Usage. Je ne pense pas qu’il écrirait des choses fausses, ne croyez-vous pas ? Cet exemple vient de lui-même ..
Merci à Christian qui m’a permis de découvrir la loi de Skitt et les autres lois de la même série. J’ignorais totalement cela.
Et je constate que nous sommes entre gens de bonne compagnie, ce qui donne envie de continuer à fréquenter ce site et à y collaborer.
Et pour finir, je dirai que nous sommes tous perfectibles, même les meilleurs. Tant mieux car cela signifie que nous pouvons tous « grandir » encore et encore.
Merci de me donner la référence (le paragraphe du bon usage) pour que je puisse le consulter quand je rentrerai chez moi. Dormir reste un verbe intransitif alors qu’en effet, dans le cas de « parler une langue », parler admet un COD.
Oui. C’est le paragraphe 947, dans le titre « Compléments de mesure sans préposition » chapitre V. C’est comme ça dans la seizième édition.
Si vous ne trouvez pas, dites-le-moi et je vous enverrai une photo du paragraphe.
Je veux bien la photo du § 947 ! Le tour « Cette nuit ne valait pas la peine d’être dormie » est assez rare. Je ne l’ai jamais entendu, ni lu.
Sur le « par contre », il était en effet proscrit il y a encore trente ans. Littré le jugeait commercial, l’Académie était contre.
Un fil en a fait une synthèse (http://www.languefrancaise.net/forum/viewtopic.php?id=1476
Grevisse est pour, l’Académie l’accepte, Littré fait toujours la fine bouche.