Accord dans la phrase suivante
Je voudrais savoir quel est l’accord de » se sont déroulés » dans la phrase suivante:
« Dans cette troisième partie, nous allons voir comment se sont déroulés ces 2 séances »
Merci par avance
Se dérouler a ici un sens (médio)passif, dans ce cas l’accord se fait avec le sujet ;
le sujet est ces deux séances >>> se sont déroulées ces deux séances.
EDIT, à la suite du commentaire de CParlotte
Se dérouler est un verbe pronominal autonome (le verbe existe à la forme non pronominale, mais le sens est distinct), dans ce cas le pronom réfléchi est inanalysable et l’accord se fait avec le sujet ; ici, le sujet est ces deux séances>>> se sont déroulées ces deux séances.
Note à Chambaron : vous voyez ce n’est pas compliqué de reconnaitre que l’on s’est trompé. 🙂
Je ne comprends absolument pas en quoi consiste ce médio- passif, mais j’aimerais savoir s’il y a une règle général qui me permettrait de savoir à coup sûr quel est l’accord pour un verbe pronominal.
D’ailleurs, je me suis trompé, c’est plutôt un anticausatif (une forme de passif, également).
Disons que ce qu’il faut retenir, c’est que quand le sujet n’est pas l’agent de l’action = ne la réalise pas, on est en présence d’une forme passive, auquel cas, le participe passé s’accorde avec le sujet. C’est bien le cas avec la séance se déroule, puisque la séance ne fait pas l’action de dérouler elle-même.
Pour les autres cas de verbes pronominaux, cet article très succinct me semble assez clair. Celui-là est plus développé et propose deux stratégies pour débrouiller cet écheveau parfois un peu casse-tête, il est vrai (mais c’est plutôt marrant, je trouve !).
Vous avez bien raison de ne pas vous embarquer dans ces histoires.
* Il n’y a dans votre phrase aucun médiopassif :
— le thé se boit chaud, on boit le thé chaud
— les séances se sont déroulées, on a déroulé les séances
* Il n’y a dans votre phrase, non plus, aucun anticausatif :
— la branche s’est cassée, on ne sait pas pourquoi (elle est l’agent du verbe sans être la cause, mais un agent-cause serait possible : le vent a cassé la branche)
— les séances se sont déroulées hier (on construit au passif comme s’il pouvait y avoir une cause extérieure au déroulement, un agent extérieur au verbe dérouler, alors que non)
* Quand bien même, dans telle ou telle phrase, il y aurait un sens passif, sans agent exprimé, sans cause exprimée, cette seule raison ne suffirait pas en soi pas à commander l’accord avec le sujet (c’est-à-dire qu’il n’est écrit nulle part que l’anticausatif demande l’accord avec le sujet) :
— elle s’est cassé une jambe, mis pour elle a eu une jambe cassée
* Le verbe transitif « dérouler » ne peut de toute façon pas avoir « des séances » comme COD ; rien ni personne ne déroule une séance. Il est donc vain de chercher quelque nuance passive que ce soit dans votre phrase.
Attendez une autre réponse, en l’espérant plus claire, qui ne s’attardera pas sur des considérations sur le sens passif de votre phrase, dans la mesure où il est clair que votre phrase n’en comporte pas.
Dans La branche s’est cassée, la branche n’est pas l’agent de l’action/du procès, elle en est le siège (= là où le procès se produit) et le patient (= subit le procès).
Dans Julie s’est cassé une jambe, il n’y a pas de sens passif, puisque ce qui subit l’action = ce qui est cassé (= le patient, ici la jambe) n’est pas en position de sujet, mais d’objet > La jambe de Julie a été cassée ; et non Julie a été cassée.
Quant à se dérouler, ce n’est effectivement pas un anticausatif, simplement un verbe pronominal autonome.