Accord avec « nous »
Bonsoir,
j’ai deux interrogations .
La première concerne l’accord de « capable » et « nous-même » dans les phrases :
« Quand nous sommes capable de donner de notre temps pour les autres, au risque et au péril de notre propre vie, c’est que nous avons une grande sensibilité » et « Nous pouvons faire pour le mieux pour ceux que l’on aime, mais pas au détriment de nous-même . » Comprenez-vous ce « nous » comme un « nous de modestie » ?
Ma seconde question concerne l’accord de « sortie » dans : « Si c’est une fille, elle sera interdite de sortie. » Sortie, sorties ou les deux ?
Merci !
1. Le nous dit de majesté ou de modestie est d’un usage très restreint. De nos jours, en dehors d’écrits universitaires où il perdure, on n’en voit que peu la trace.
Dans votre exemple, il s’agit plutôt d’un simple nous collectif (au nom de tout le monde) qui appelle le pluriel.
2. Grammaticalement, les deux sont acceptables, le pluriel n’apportant ici aucune information particulière. Autrement dit, « pas de sortie » implique nécessairement « pas de sorties ».
Merci beaucoup !
Pour votre premier point, la teneur de l’énoncé nous indique qu’il s’agit vraisemblablement d’un extrait d’ouvrage de psychologie. Dans ce type de textes, cet emploi fort atypique d’un nous qui bien qu’entrainant un accord au singulier de l’adjectif n’est ni de majesté ni de modestie est assez récurrent. Je présume que les auteurs tout en ayant la volonté de s’adresser à un collectif (leurs lecteurs, l’humanité entière), d‘où le nous, veulent subjectiver au maximum leur propos, impliquer chacun de nous individuellement. Ce qui donne ce type d’énoncés non répertoriés dans les dictionnaires ou les grammaires, où le nous n’est clairement ni de modestie, ni de majesté, et où la marque du singulier n’est pas une erreur – pour le moins dans certains cas comme celui ci-dessous, puisqu’il l’adjectif au pluriel irrégulier est bien mis au singulier (et ce nous ne peut-être de modestie, puisque auparavant et par la suite, l’auteur utilise le je).(source)
Je pense qu’on est ici en présence d’une forme de syllepse, qui fait passer les auteurs d’un nous collectif (entrainant les accords au pluriel) à un nous distributif (entrainant – de façon non orthodoxe – les accords au singulier).
Pour votre deuxième point, le choix du nombre est une question de (bon) sens :
La sortie du territoire > X sera interdit de sortie.
La sortie d’un film > Le film a été interdit de sortie.
Si c’est une fille, les sorties lui seront interdites > Elle sera interdite de sorties.
Si c’est une fille, la sortie lui sera interdite.