Accord avec « ce »
Bonjour,
je ne sais pas comment accorder le verbe être dans la situation suivante :
« Ce que j’avais pris pour des antennes étai(en)t en fait des poils rétractables, dont elle se servait sûrement pour s’orienter. »
Savez-vous si le pluriel est défendable ? Si le singulier est de mise ? Merci de porter votre attention éclairée à mon problème ténébreux
Bien à vous
Ce que j’avais pris pour des antennes était en fait des poils rétractables, dont elle se servait sûrement pour s’orienter.
Le sujet est le pronom neutre « ce » : le neutre se marque en français par le masculin singulier.
Poils est l’attribut de ce sujet.
Bonjour,
Vous avez raison de vous poser la question car si le pronom neutre ce est généralement considéré comme neutre et singulier, le présentatif c’est peut néanmoins se tenir au pluriel (ce sont, ce furent, c’étaient) et cela est même considéré par de nombreux linguistes comme relevant d’un langage « soigné ». Vous pouvez donc écrire sans commettre de faute : « C’étaient des poils rétractables. » Est ce que l’adjonction d’une relative après ce oblige à rétablir le verbe être au singulier ? En général, oui, car c’est l’ensemble pronom + proposition ainsi constitué (Ce que j’avais pris pour des antennes) qui devient le sujet et à l’instar d’une proposition sujet est de genre neutre et de nombre singulier. Néanmoins vous trouverez des exceptions, notamment lorsque la relative est courte : Ce que vous dites sont des passions d’ignorance (Rohrbacher) / Ce que vous dites sont tout autant de visions (Grammaire des grammaires, Girault-Duvivier) / Tout ce que vous dites sont des mystères (Laurens). Lorsque la relative est plus longue, on reprend le plus souvent le pronom, ce qui vous laisse alors la liberté de choisir le nombre : Ce que j’avais pris pour des antennes, c’était/ c’étaient en fait des poils rétractables… Sachez en tout cas que le présentatif c’est au singulier devant un attribut pluriel n’est jamais fautif, quoiqu’on en dise.
« c’est au singulier devant un attribut pluriel n’est jamais fautif, quoiqu’on en dise. » : il est important de le rappeler. Merci Bruno.
L’attribut antéposé, la base du langage yodesque :
Magnifique sont vos propos!
Diantre ! Merci à tous pour vos réponses précises et rapides. J’avais le doute effectivement à cause du présentatif, et puis le singulier n’est pas intuitif au milieu de tous ces pluriels ! Il faut une certaine expertise pour traiter des questions qui paraissent si simples en apparence sur le rapport sujet/verbe. Je repars même avec l’ontologie des pâtes au pistou je ne suis donc pas perdant.
Bonne journée 🙂
Il n’y a pas le moindre présentatif dans votre phrase. Il y a deux groupes nominaux, qui sont d’une part [le truc que j’avais pris pour des antennes], ou [ce que j’avais pris pour des antennes], et d’autre part [des poils rétractables], et le seul problème à résoudre est de trouver lequel est le sujet et lequel est l’attribut.
Si on s’était aperçu que le sujet était le groupe au pluriel placé après le verbe, alors on aurait pu conjuguer le verbe selon ce sujet, au pluriel.
Mais dans votre phrase, l’analyse montre que le sujet est le premier groupe nominal, placé avant le verbe, et on conjugue donc obligatoirement le verbe au singulier.