accord adjectifs de couleur

Répondu

Bonjour,

La question des accords de couleur a été plusieurs fois posée sur ce site, pourtant, je ne trouve pas réponse à ma question.

Comment écrire :

Des parures roses dorées

?

Comme ci-dessus si j’en crois ce que j’ai lu et pourtant je trouve que cela ne va pas. D’autant que c’est le rose qui est doré. J’aurais envie d’écrire :

Des parures rose doré

Merci pour vos lumières !

 

Soann Maître Demandé le 17 août 2021 dans Accords

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4 réponse(s)
 
Meilleure réponse

Eh bien vous avez raison : c’est bien le rose qui est doré. « Rose » est ici un nom, « doré » son adjectif.
« Rose doré » est donc un GN (groupe nominal) apposé à parures (et, contrairement aux adjectifs, les noms ne s’accordent jamais avec un autre nom).
L’appellation « adjectif de couleur » ne fait qu’apporter de la confusion : pour parler de couleurs, on utilise des adjectifs (jaune, rouge, noir, bleu…) mais aussi des noms [(le) rouge, (le) noir, (le bleu), (le) blanc, (le) caramel, (la) vanille, (l’)émeraude, etc.].
—> les adjectifs se comportent comme tous les adjectifs. Jamais ils ne peuvent être qualifiés par un autre adjectif.
—> les noms comme tous les noms et peuvent donc être mis en apposition à un autre nom : des yeux émeraude. Ils peuvent aussi bien sûr, être qualifiés par un adjectif : des yeux vert pâle.

La seule « difficulté » est parfois de savoir si tel ou tel mot, à l’origine un nom – comme pourpre ou mauve – est aussi devenu adjectif et peut donc être employé comme tel. Le dictionnaire nous renseigne.

Tara Grand maître Répondu le 17 août 2021

Quand deux adjectifs qualifient une couleur, ils sont invariables’

jean bordes Grand maître Répondu le 17 août 2021

Relisez attentivement mon message Jean. Quand il y a deux MOTS indiquant une couleur:
– le premier est un NOM (et pas un adjectif) qui n’a pas, en tant que NOM, à s’accorder avec le nom qui le précède et avec lequel il est est apposition (= complément du nom et posé à côté sans article en général et sans préposition).
– le second est un ADJECTIF qui se rapporte au MOT précédent qui est, comme nous venons de le dire un NOM et s’accorde avec lui (comme ce nom est au singulier, l’adjectif l’est aussi);
Il n’y a pas d’invariabilité : exemples
Les bleus de ce tableau sont vibrants.
Et puis,à l’inverse,  en exemple , un cas assez rare où le nom (de couleur) en apposition est, lui au pluriel, en apposition à un nom singulier :
Le patchwork bleus fondus était une merveille
. (= le patchwork aux bleus fondus)

POUR MA PART JE NE PARLERAI PAS D’ADJECTIFS DE COULEUR MAIS DE MOTS DE COULEUR, MOTS QUI SE COMPORTENT COMME TOUT AUTRES MOTS SELON LEUR NATURE.

le 18 août 2021.

@Tara

Vous demandez à jean bordes de relire votre réponse alors qu’il a répondu avant vous.
Si vous pensez ne pas avoir été clair, rectifiez, complétez ou commentez votre réponse, et non celle d’un autre contributeur, surtout avec des majuscules.

Il faut bien reconnaître que les adjectifs de couleurs, même flanqués d’une nuance, continuent à être utilisés comme des adjectifs, et peuvent être nommés adjectifs.
On explique, pour la syntaxe, que si l’adjectif de couleur est complété, alors il devient un substantif, et qu’on a donc une apposition, ok. Mais si on s’en tient au sens, inutile d’asséner qu’un mot change de catégorie dès qu’on le précise : « — c’est bleu — c’est bleu comment ? — c’est bleu clair » ; comment prétendre qu’on n’a pas le même mot « bleu » dans ces trois propositions ? Par quel principe de sens récusez-vous que c’est l’adjectif « bleu » qui est ici nuancé ?

@Soann

Au cas où vous repassez par ici, je vous confirme que la réponse de jean bordes est bonne, enseignée, efficace.
Quand un adjectif est nuancé par un autre mot,
* jean bordes utilise la notion pragmatique d’adjectif invariable ;
* Tara utilise la notion de transformation magique de l’adjectif en substantif singulier apposé.
Aucun n’a plus raison que l’autre. Les deux raisonnements comportent leurs limites.

le 18 août 2021.

Merci à vous deux.
Une bonne soirée.

Soann Maître Répondu le 17 août 2021

Je vois que vous vous êtes attribué un rôle d’arbitre et de redresseur de torts Politburo !
Sans doute vous détenez une vérité absolue….
Ceci dit sans malignité aucune. 😉

le 18 août 2021.

Jean Bordès excusez-moi : je ne sais pas pour quelle raison (lecture trop rapide) j’avais pris le contenu de votre message pour une question.🤭

le 18 août 2021.

Je fais juste ici une remarque sur l’abus massif en français moderne des « noms en apposition » en substitution aux constructions avec une proposition. Non seulement cela crée d’interminables débats sur les accords, mais cela finit par faire aussi oublier le sens et la précision recherchée. Si certains sont fondés, beaucoup sont des simplifications inspirées par l’anglais qui se passe souvent de prépositions.
Dans toutes ces affaires de couleur(s), remettre la préposition remet souvent de la clarté : des yeux d’un brun noisette est plus explicite que des yeux brun noisette.

Chambaron Grand maître Répondu le 18 août 2021

Vous voulez donc supprimer une apposition, mais vous en introduisez une dans votre exemple, et vous la conservez finalement.
L’apposition qu’on trouve dans « brun noisette » ne disparaît pas en ajoutant « d’un » devant l’ensemble. On la ferait disparaître en écrivant « brun de noisette », mais on ne peut pas. On le fait avec « noir de jais » et « noir d’encre », mais les centaines de noms qu’on trouve dans les nuanciers sont souvent construits par apposition, et « bleu ciel » a plusieurs siècles, signe que la méthode est bien conforme au français. Il fallait mettre « brun clair » dans votre exemple, pour éviter de dénoncer une apposition très naturelle en en introduisant une seconde, bien plus visible.

Vous parlez donc de l’apposition de « bruns » à « yeux ». Pour mieux dénoncer cette apposition, puisque « yeux bruns » est valide, vous la créez artificiellement en faisant de l’adjectif « brun » un nom, par ajout d’une nuance. On peut en effet raisonner comme ça, dire que « brun » devient un nom dès que nuancé, c’est ce que développe ci-dessus Tara.
Mais si vous ne voulez pas de « yeux brun noisette » au motif d’une apposition, alors il faut refuser également la couleur qui est déjà un substantif en apposition (autrement nommé adjectif invariable) « des cheveux orange », et il faut s’étonner que « bleu clair » et « bleu ciel » soient utilisés en apposition (ou comme adjectifs composés donc invariables) depuis plusieurs siècles.
Autant il y a bien des cas où l’apposition est artificielle, autant pour les couleurs elle est généralisée.

Je conteste carrément qu’il soit préférable de dire « elle a les yeux d’un bleu clair » plutôt que « elle a les yeux bleu clair ».
Qu’il soit préférable de dire « elle a les yeux d’un bleu ciel » plutôt que « elle a les yeux bleu ciel ».
Pour exprimer une couleur, l’apposition est la norme.

le 18 août 2021.

Votre remarque est fondée et mon exemple n’était effectivement pas totalement pertinent puisque dans des yeux brun noisette, il y a deux noms successifs en apposition et je n’en ai supprimé qu’un. L’exemple de base avec doré était plus parlant, doré n’étant pas un substantif.
Je ne visais pas spécialement les questions de couleur mais la prolifération de tournures (dites parataxes en linguistique) comme Relation client (perte du avec), Impression papier ou Taxe carbone (perte du sur) et des centaines d’autres sur ce modèle.
Ces formes se sont tellement insinuées dans la langue qu’on finit par trouver la préposition superflue, alors qu’elle était classique auparavant. C’est une évolution linguistique lourde qu’on ne pourra éviter car elle reflète une manière de penser moderne qui procède par juxtaposition plus que par articulation.
Mais tout cela est un autre sujet de débat et n’avait pas vraiment sa place ici…

le 18 août 2021.

Je trouve que ces réflexions sur l’emploi abusif (en tout cas abondant) de ce que j’appellerai pour aller vite des mises en apposition sont vraiment  importantes. Il faut bien qu’on entende de temps en temps quelques mises en garde sur les dérives langagières les plus fréquentes et qui  appauvrissent notre langue.
Ce fil en était l’occasion.

le 19 août 2021.

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