Accepter que + subjonctif ou indicatif
Bonjour ! 🙂
J’ai besoin de vos lumières…
Dans la phrase suivante :
Acceptons tout simplement que nous sommes/soyons des espèces sensibles distinctes dont les capacités cognitives s’expriment sous des formes singulières.
Faut-il obligatoirement mettre le subjonctif après « accepter que » ?
Merci !
Malys
La réponse est non.
J’accepte que tu n’es pas d’accord avec moi.
Bonjour,
Le subjonctif est requis.
Le fait d’accepter quelque chose implique qu’il est possible de ne pas l’accepter : rien n’est donc certain.
Merci à tous les deux, même si vous n’êtes pas d’accord 😉
Prince, pouvez-vous développer davantage votre réponse s’il vous plaît ?
Le TLFi : II.− [L’obj. est un verbe à l’inf. ou une prop. sub.]
Bonsoir PhL,
C’est en effet la règle.
J’aime toutefois faire en sorte que la logique qui prévaut à la règle soit mentionnée.
Vous avez raison de le faire Ouatim.
Je donnais cette référence pour Prince qui propose également l’indicatif.
Il y a des discussions nombreuses à ce sujet (et intéressantes, de spécialistes).
Le français est ma langue maternelle. Je sais que je peux dire* : Il accepte que son frère est l’aîné. Et même, sans doute en raccourci de : il n’accepte pas de reconnaître que son frère a deux ans de plus que lui. => il n’accepte pas que son frère a deux ans de plus que lui.
Mais je peux dire aussi* : il accepte que son frère soit l’aîné et il n’accepte pas que son frère ait deux ans de plus.
Je suis alors très consciente de ne pas dire la même chose. Ou plutôt de présenter la chose différemment.
Si j’hésiterais à l’écrire, c’est que j’ai « appris » qu’il ne le fallait pas.
Bonsoir,
je suis désolé Tara, mais :
Il accepte que son frère est l’aîné. Et
Il n’accepte pas que son frère a deux ans de plus que lui.
ne sont pas des phrases grammaticalement correctes.
Je n’ai jamais dit le contraire. Selon la grammaire normative, elles sont incorrectes. C’est d’ailleurs pour cela que, sous son « œil » je ne l’écrirais pas. Cependant, la grammaire descriptive dit tout autre chose. La preuve en est : les question récurrentes à ce sujet.
Parce que l’indicatif présente le fait de la subordonnée comme une information au même plan que celui de la principale :
Son frère a deux ans de plus que lui – il n’accepte pas que son frère a deux ans de plus
et le subjonctif place le fait sous celui de la principale, en fait le contenu du fait précédent qui est l’information. il n’accepte pas qu’il ait…
Ainsi, on voit mieux pourquoi la grammaire normative veut l’indicatif après « espérer » : il espère qu’il est en bonne santé, et pourquoi on entend quand même parfois : il espère qu’il soit.
On peut essayer de trouver des arguments pour justifier qu’il faut l’indicatif, les mêmes arguments vaudraient évidemment pour « souhaiter ».
Je conclus ainsi : observons ce qui se dit. On verra que le subjonctif et l’indicatif sont des options que présente la langue pour des nuances différentes.
Je me suis déjà fait rabrouer ici de façon assez virulente pour ce que j’ose exposer ci-dessus. Mais tant pis. Ceux que cela intéresse n’ont qu’à fureter dans les ouvrages spécialisés à ce sujet. Je n’ai pas sorti cela de sous mon chapeau.
En tous cas, merci Ouatitm de vos interventions toujours civiles.
Nous traquons ceux qui vous rabrouent. Merci pour ces réflexions toujours argumentées.
Bonsoir,
Merci à toutes et à tous pour vos réponses ! J’aime lorsqu’une simple question se transforme en débat orthographique, c’est toujours intéressant 😉
À bientôt !
Malys