a priori/à priori
Bonjour,
Ma question se résume dans le titre : peut-on écrire la locution latine a priori de manière francisée à priori ? Existe-il une règle interdisant l’un ou l’autre emploi dans les textes modernes ?
Je l’ai aussi vu sous la forme apriori, savez-vous si c’est correct également ?
Merci d’avance !
Lors des rectifications de 1990, l’Académie a francisé officiellement une série de mots ou locutions dont celle qui vous intéresse. On peut donc écrire, au choix mais sans panachage ni mélange :
Locution adverbiale
— à priori en romain ;
— a priori en italique, sans accent (latin).
Nom masculin
— un apriori, des aprioris en romain ;
— un a priori, des a priori en italique, sans accent (latin).
Sauf si vous êtes un tenant des latinismes, il semble donc plus fiable d’utiliser la forme francisée.
Cette approche vaut pour les autres locutions adverbiales du même type : à postériori (a posteriori ). à contrario (a contrario ), à fortiori (a fortiori ) et quelques autres plus rares. Il n’y a pas de nom formé d’après ces locutions.
Ah super, merci beaucoup ! Je vais opter pour la forme francisée, cela sonne plus fluide dans le texte et un peu moins pédant je l’avoue.
Si l’on considère qu’il s’agit d’une expression latine, on l’écrira sans accent et en italique : a priori.
Si l’on considère qu’il s’agit d’une expression francisée, on l’écrira avec un accent et en romain : à priori.
La nouvelle orthographe préconise « à priori ».
On peut trouver dans un discours d’Émile Henriot, de l’Académie française :
« … par récompense, contre l’imposture, le mensonge et l’à-priori ; c’est-à-dire éventuellement contre d’autres critiques, … » (Émile Henriot, Académie française, réponse au discours de réception de Robert Kemp, le 27 mars 1958).
Pour ce qui est de « apriori », le Trésor de la langue française précise : substantif invariable généralemment au pluriel, et cite les exemples suivants :
Les apriori mathématiques (P. SCHAEFFER, 1952).
«…. la philosophie de l’absolu n’était pas au fond sans emprunter à l’expérience et à l’induction des notions fort reconnaissables dans leur plus extrême généralisation, et que de purs aproris ne donneraient pas. » (Renouvier, Essais de crit. gén., 1864).
Enfin, la IX e édition du Dictionnaire de l’Académie (1992) écrit a priori, que ce soit comme locution adverbiale ou comme nom : un a priori, des apriori.
Merci beaucoup pour toutes ces sources Jean Bordes ! Cela me donne un bon aperçu des différents emplois.