À moins que ce ne soit
Bonjour,
Faut-il un point d’interrogation après « à moins que ce ne soit » :
Il se renferme automatiquement dès que quelqu’un s’oppose à lui. À moins que ce ne soit une nouvelle façon de communiquer ?
Merci bien.
À moins que est une conjonction de subordination, elle introduit une proposition subordonnée circonstancielle de condition. Elle est utilisée lorsqu’un fait ou une action est nécessaire avant de réaliser un autre fait ou une autre action. Par exemple, dans la phrase «j’irai me promener, à moins qu’il pleuve», il est possible de se promener à la condition qu’il ne pleuve pas.
Si à l’écrit, vous avez envie de formuler cette condition sous forme de question, libre à vous, mais il me semble que c’est une hypothèse que vous émettez et qui n’appelle pas vraiment de réponse. Il est très difficile de questionner directement son interlocuteur à l’écrit…
Permettez-moi Joëlle. Les interrogations à l’écrit sont nombreuses. D’ailleurs je ne vous l’apprends évidemment pas.
Par exemple :
Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D’abord, – parce qu’il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. – S’il ne s’agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. À quoi bon la mort ? Vous objectez qu’on peut s’échapper d’une prison ? Faites mieux votre ronde. Si vous ne croyez pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des ménageries ?
Certes, ces interrogations ont une valeur stylistique. Et oui, la réponse du lecteur est attendue ; une réponse qui ne s’exprime pas, qui est intérieure, mais qui permet au raisonnement d’avancer.
Et puis il y a les lettres, les courriels, les textos, qui questionnent par écrit et attendent une réponse effective.
Merci pour ces nuances.
En effet, dans le texte de Victor Hugo la question est rhétorique, elle n’appelle pas de réponse.
Dans la correspondance administrative classique, il a souvent été conseillé de ne pas poser de question mais de formuler une interrogation indirectement.
Je vous prie de m’informer ….je souhaite savoir si….
Bien sûr, les mails ont tout changé, ils sont plus directs et s’assimilent à une conversation orale, bientôt, on pourra même y trouver une intonation…
Pas une intonation mais une nouvelle ponctuation. C’est déjà le cas avec les émoticônes :
Tout cela est bien compliqué – Tout cela est bien compliqué.
Mais :
Dans les lettres de Mme de Sévigné à sa fille, de véritables questions au style direct (et elle n’avait pas besoin d’émoticônes… ) :
– Adieu, ma bonne. M. de Grignan veut-il bien que je lui rende une visite dans son beau château ?
– Comment notre poitrine se porte-t-elle ? Le sang court-il toujours trop vite dans notre cœur ? Avons-nous de la chaleur ? Sommes-nous oppressée ? Le ton de notre voix est-il étouffé ? Dormons-nous ? Mangeons-nous ? N’amaigrissons-nous point ?
– Le pauvre petit et son rhume ? Je ne cesse de penser à vous
tous.