2 incertitudes dans une phrase
Bonjour Mesdames et Messieurs
J’ai lu
Une intervention russe en Biélorussie serait «le pire» qui puisse arriver, estime Emmanuel Macron. (source)
Pourquoi y a-t-il 2 incertitudes dans cette phrase?
Ne suffit-il pas d’écrire
1) 《est « le pire » qui puisse》, ou
2) 《serait « le pire » qui peut》?
Elles (1 et 2 au-dessus) envoyent le même sens d’incertitude que la phrase en question, n’est-ce pas?
Moi, j’ai tendance à écrire la (1), parce qu’elle est un superlatif jugé par Macron, selon le point de vue de Macron.
Merci beaucoup.
Edwin
Bonjour Edwin,
Une intervention russe en Biélorussie serait «le pire» qui puisse arriver,
Eh bien justement on a ici trois couches d’incertitude.
– le verbe (semi-auxiliaire) pouvoir
– le subjonctif sur ce verbe (on aurait aussi pu avoir le conditionnel)
– le conditionnel du verbe de la principale (serait).
C’est une façon de mettre à distance un fait redouté : l’intervention russe. Notez aussi le terme très prudent de « intervention » qui n’est rien moins qu’un euphémisme ; c’est une façon d’atténuer l’énoncer en l’édulcorant.
Le procédé est très courant dans le domaine de la diplomatie, des discours ou prises de paroles politiques. Il s’agit d’être prudent et de ne pas heurter.
On trouve le même type de procédé dans les énoncés marqués de politesse : voudriez-vous avoir la gentillesse d’ouvrir cette fenêtre, si cela ne vous dérange pas, s’il vous plaît ?
– injonction maquillée en interrogation
– semi-auxiliaire « vouloir »
– conditionnel de ce verbe
– ajouts : « avoir la gentillesse » (l’injonction est repoussée et présentée comme une demande de faveur)- « si cela ne ne vous dérange pas » (restriction) – « s’il vous plaît » (restriction – formule de politesse)
Les échanges de paroles entre les personnes qui ne se connaissent pas, sont ressentis comme potentiellement « dangereux »; on ignore quelles peuvent être les réactions, on essaie d’éviter les quiproquos, d’atténuer les injonctions, d’édulcorer les affirmations …
Merci Maman
Edwin