⚠ PP des verbes pris impersonnellement
Bonjour à toutes et à tous !
Me revoici avec une question plus compliquée qu’en temps temps normal.
Le sujet abordé est : les verbes pris impersonnellement.
Dans la phrase :
« Elles m’ont donné toutes les informations que j’ai voulu. »
→ Voulu demeure invariable car il a pour C.O.D sous-entendu un verbe à l’infinitif.
En effet, on peut tout aussi bien dire :
« Elles m’ont donné toutes les informations que j’ai voulu avoir/obtenir/etc. »
Quelle est la règle ici ? Pourquoi ne dit-on pas voulues ? Pourquoi les informations n’est-il pas C.O.D ?
Voici la règle que j’ai inventée :
Si je pars du principe qu’à partir du moment où je peux ajouter une proposition subordonnée complétive après le participe passé, celui-ci sera nécessairement invariable.
Ex : « J’ai voulu qu’elles me donnent toutes les informations (dont j’avais besoin). »
Ma règle est-elle correcte ?
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Dans la phrase :
« Les pluies diluviennes ont été moins longues que prévu. » Même exemple.
On ne peut pas dire prévues ; pourtant c’est ce choix que l’on est tenté de faire. Aux yeux du novice, les pluies diluviennes est C.O.D.
Et pourtant, si l’on ajoute une subordonnée complétive, on remarque aisément que le PP doit rester invariable :
« On avait prévu / ils avaient prévu que les pluies diluviennes dureraient longtemps. »
Quelqu’un peut-il me donner une bonne fois pour toutes la règle pour ne pas se laisser abuser ?
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Pouvez-vous corriger les phrases suivantes :
« En allant au magasin tout à l’heure avec mon mari, j’ai vu des fleurs avec de très belles couleurs. En rentrant à la maison, mon mari m’a offert un bouquet : c’était les fleurs que j’avais voulues. »
Voulues ou voulu ?
Dans la phrase : « Ce sont là les conditions que j’ai voulues. » Pourquoi écrit-on voulues alors qu’on peut tout aussi bien dire « Ce sont là les conditions que j’ai voulu obtenir » ou bien encore « J’ai voulu que ce soit là les conditions. »
Merci à toutes et à tous, et navré pour le pavé !
1)« Elles m’ont donné toutes les informations que j’ai voulu. » La règle ici est celle de l’infinitif sous-entendu.
Les participes passés de certains verbes (cru, dit, dû, désiré, osé, pensé, permis, prévu, promis, pu, su, voulu, etc.) peuvent avoir un infinitif sous-entendu. Si l’infinitif est sous-entendu, le participe passé est toujours invariable.
Exemples :
– J’ai tenu toutes les promesses que j’ai pu. (sous-entendu tenir)
– Maria a donné à son fils toute l’affection qu’elle a voulu. (sous-entendu donner)
– Ce sont là les conditions que j’ai voulu (obtenir)
En allant au magasin tout à l’heure avec mon mari, j’ai vu des fleurs avec de très belles couleurs. En rentrant à la maison, mon mari m’a offert un bouquet : c’étaient les fleurs que j’avais voulues. On ne pourrait pas vous en vouloir si vous accordez « voulues » avec « fleurs » : j’ai voulu quoi ? des fleurs. Néanmoins, la formulation est maladroite … c’étaient les fleurs qui me plaisaient, que je voulais, qui me plaisaient. Je préfère l’imparfait ici pour décrire une situation.
2) Les pluies diluviennes ont été moins longues que prévu : = que ce qui était prévu. En aucun cas, prévu ne peut avoir de COD et prévu ne se réfère pas aux pluies mais à leur durée.
Comme ici : Elle est plus autonome que je ne l’avais pensé.
l’ représente une idée exprimée par une proposition ou une phrase, le participe passé est invariable.
Comme je vous comprends GD !
Allez, pour ajouter à la confusion, je vous propose ceci :
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- « En allant au magasin tout à l’heure avec mon mari, j’ai vu des fleurs avec de très belles couleurs. En rentrant à la maison, que vois-je ? Sur la table du salon, des fleurs dans un vase : ce sont les fleurs que j’avais voulues. »
Avec cette formulation on comprend que vous avez vu des fleurs que vous avez trouvées magnifiques et que votre mari vous les a offertes. Les fleurs ont le premier rôle, . Bingo ! on accorde avec les fleurs.
- « En allant au magasin tout à l’heure avec mon mari, j’ai vu des fleurs avec de très belles couleurs. En rentrant à la maison, que vois-je ? Sur la table du salon, des fleurs dans un vase : ce sont les fleurs que j’avais voulues. »
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- « En allant au magasin j’ai vu des fleurs avec de très belles couleurs. J’ai eu immédiatement une furieuse envie d’en avoir chez moi . En rentrant à la maison, que vois-je ? Sur la table du salon, des fleurs dans un vase , un cadeau de mon mari : ce sont les fleurs que j’avais voulu. »
Dans ce cas-là, le premier rôle est tenu par l’envie d’avoir des fleurs. et je n’accorde pas : J’ai voulu (avoir).
- « En allant au magasin j’ai vu des fleurs avec de très belles couleurs. J’ai eu immédiatement une furieuse envie d’en avoir chez moi . En rentrant à la maison, que vois-je ? Sur la table du salon, des fleurs dans un vase , un cadeau de mon mari : ce sont les fleurs que j’avais voulu. »
Ce petit exercice confirme ce que dit Benezet : « Accordez selon le sens que vous êtes seul à pouvoir choisir. »
Et en cas de réel dilemme, la proposition de Joëlle d’utiliser l’imparfait en lieu et place du passé composé sera votre meilleure alliée.
C’est finalement simple : Il n’y a jamais accord lorsque les sujets des deux propositions sont différents. Sinon on peut faire l’accord avec le nom.
Dans certains cas, les deux sont possibles (deux lectures différentes)
– Il m’a offert les fleurs que j’ai voulues
Peut-on vouloir des fleurs ? oui : accord
Peut-on dire : il m’a offert les fleurs que j’ai voulu offrir ? non.
==> le sujet de la proposition 2 n’est pas le même que celui de la 1
– J’ai tenu toutes les promesses que j’ai pu
Peut-on pouvoir des promesses ? non
Peut-on dire : j’ai tenu toutes les promesses que j’ai pu tenir ? oui
==> le sujet de la proposition 2 est le même que celui de la 1
– Maria a donné à son fils toute l’affection qu’elle a voulue/voulu
peut-on vouloir une affection ? oui
Peut-on dire : Maria a donné à son fils toute l’affection qu’elle a voulu donner ? oui.
==> on a les deux possibilités
– Ce sont là les conditions que j’ai voulues
Peut on vouloir des conditions ? oui
On a des sujets différents
Bonvoir,
j’avoue humblement ne pas comprendre en quoi des sujets différents interdisent l’accord.
@Ouatitm C’est normal de ne pas comprendre ce principe, qui n’aurait pas beaucoup de sens. Et d’ailleurs son premier exemple dément cette règle : « Il m’a offert les fleurs que j’ai voulues ».
Merci Benezet pour votre réponse.
Je me permets de me montrer honnête : j’ai lu et je me suis imprégné de chacune des réponses des intervenants, mais je suis toujours autant perdu par rapport à cette règle.
Compliqué tout ça… Je n’ai pas le réflexe de savoir si un infinitif peut venir après le participe passé ou non.
Je fais toujours au plus simple, je me réfère aux éléments antécédents et pars toujours du principe que le C.O.D est contenu dedans…
Ah ! je suis bien d’accord !
Il faut parfois se creuser la cervelle et malgré cela, le doute subsiste.
L’explication de Joëlle est toutefois parfaite.
Bonsoir,
1. Si le PP peut être suivi d’un infinitif sous-entendu, et alors le PP est toujours invariable. Il s’agit surtout des PP cru, dû, pensé, permis, pu, voulu. Je lui ai rendu tous les services que j’ai pu, voulu (sous-entendu : lui rendre).
2. PP suivi d’un infinitif : L’accord a lieu si le C.O.D. étant placé avant le participe, fait l’action exprimée par le participe. La femme que j’ai entendue chanter. Au contraire : La chanson que j’ai entendu chanter.
3. Verbes pris impersonnellement. L’orage a été plus long que prévu.
Merci à toutes et à tous pour vos réponses !
J’espère que ça ira mieux à partir de maintenant…