RE: Un Dieu ou un dieu
Bonjour,
Dans la phrase « Y avait-il un Dieu qui tirait les ficelles? » faut-il mettre une majuscule à Dieu? Personnellement, je pencherais pour la majuscule, car il est bien question ici d’un Dieu unique, mais l’adjectif numéral « un » placé devant donne un aspect plus familier au mot, et m’induit donc dans le doute.
Avec la minuscule, on a un nom commun qui désigne un concept / une classe d’individus ; avec la majuscule on a un nom propre qui désigne une personne (ici d’un genre très particulier).
Dans « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob / Le Dieu des Chrétiens. », les deux graphies sont possibles. Osons une comparaison entre Dieu et Roger, le fils des Dupont :
Avec une minuscule > le dieu = la divinité des chrétiens / le fils des Dupont.
Avec une majuscule > le Dieu = le (la personne appelée) Dieu des chrétiens / Le Roger des Dupont.
Idem pour « Les chrétiens adorent un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui forment la Trinité. »
Minuscule : il y a une seule divinité chez les chrétiens / il y a un seul fils dans la famille Dupont.
Majuscule : il y a un seul Dieu chez les chrétiens / il y a un seul Roger dans la famille Dupont > une seule personne du nom de Dieu / une seule personne du nom de Roger.
Dans votre phrase, cette double possibilité me semble plus difficile à envisager, et la forme avec majuscule me parait difficile à défendre.
??? Y avait-t-il un Roger qui tirait les ficelles ? > Y avait-il un Dieu qui tirait les ficelles ? – problématique à mon avis. (Avec Roger, à la rigueur, puisque les Roger sont multiples sur terre, mais Dieu est unique, alors…)
Y avait-il quelqu’un / une personne / un individu / une entité > Y avait-il un dieu qui tirait les ficelles ? – non problématique (à mon avis).
(Sans doute, parce qu’ici la question porte moins sur le tirage de ficelles que sur l’existence d’un X qui tirerait ces ficelles (il y a = locution existentielle), difficile dès lors de désigner par un nom propre une entité dont on interroge l’existence même. Si la question portait uniquement sur le tirage de ficelles, elle aurait été formulée ainsi : Dieu tirait-il les ficelles ?). Ou alors, il faudrait le faire en deux questions (mais sans la locution existentielle + l’article indéfini me paraitrait toujours douteux) : Dieu existe-t-il et tire-t-il les ficelles ? — ???? Un Dieu existe-t-il et tire-t-il les ficelles ?)