RE: Question de FLE

Répondu

Bonjour les amis,
pour les non-francophones, il est surprenant de devoir dire :
Le Président de la France : préposition + article
mais
Les vins de France : préposition sans article
C’est peut-être « c’est comme ça » mais y aurait-il un pourquoi ?

joelle Grand maître Demandé le 20 novembre 2022 dans Question de langue
6 Réponses

Si la cause était aussi subtile que la représente Tara, (déterminatif vs appartenance) l’usage serait très hésitant entre « Président de la France » et « Président de France », et tous les Francophones ou presque « feraient la faute ». Mais ce n’est pas le cas, il y a donc une autre cause, moins sémantique et beaucoup plus immédiate. On observe que le substantif dans les exemples donnés par Tara comme illustrant la valeur de « déterminatif » des compléments du nom sont tous, sans exception, des indéterminés non singularisés, à savoir des pluriels (LES VINS de France) ou un nom singulier introduit par « un/une » (UN VISAGE d’ange, UN AMOUR de mère, etc.). Tandis quand « LE Président de la France, LE Représentant du Pérou, sont introduits par un article déterminant (LE) , ce qui distingue ce cas des précédents (UN amour, LES VINS, lesquels étant plusieurs sont exempts de détermination dans cette expression.).

Donc et pour résumer la « règle »: lorsque le nom est introduit par un déterminant singulier (le/la), le complément de nom est lui aussi introduit par un article déterminant singulier. Dans tous les autres cas, ce dernier est absent.

La question des vins de France ou des thés de Chine (alors qu’on désigne « LES amis DE LA Chine ») se double d’autres considérations sur la valeur de provenance et « de terroir » de ces compléments du nom. Qui plus est, et pour compliquer un peu la chose, certains pays n’ont pas de déterminant, par exemple, Israël, on dit donc « Les dattes d’Israël », alors qu’on dit « les dattes DU Maroc »;  « le thé de Ceylan », quand le Sri Lanka s’appelait ainsi, parce que le nom Ceylan n’avait pas de déterminant, on dirait aujourd’hui « le thé DU Sri Lanka », mais je crois qu’on ne le dit pas !

Les cas « Roi de France », « Roi de Prusse », etc. ne composent pas vraiment une exception à cette règle; en effet, « le roi est mort, vive le roi », signifie que, ontologiquement, les individus porteurs de ce titre s’engendrent les uns les autres, se succèdent ainsi et composent une pluralité, où s’efface la singularité de chacun; s’il est vrai que les présidents et les délégués se succèdent eux aussi, ils le font néanmoins sans lignée d’engendrement et l’unicité de chacun est absolue, puisque chacun est élu sans prise en considération de la nature de son prédécesseur. Du moins peut-on le voir ainsi.

Waysoftheworld Débutant Répondu le 29 octobre 2024
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