RE: Bien que (quoique)
Quel temps doit-on utiliser pour la subordonnée précédée de « bien que » quand la proposition principale est au futur ? Si l’emploi du subjonctif est obligatoire, alors cela donne :
– Je devrai marcher seule bien que (quoique) j’aie préféré être accompagnée.
Pourtant, il me semble que :
– Je devrai marcher seule bien que (quoique) j’aurais préféré être accompagnée.
corresponde davantage à l’idée d’espérance.
Votre question est pertinente.
Le subjonctif ne marque que très peu le temps. Il n’existe d’ailleurs pas de subjonctif futur.
Le temps est essentiellement rendu par le verbe de la principale.
Ce qui est important de comprendre, c’est qu’il n’est jamais pertinent d’appliquer une règle les yeux fermés. C’est bien ce que vous soulignez ici. Dire qu’après « bien que » on a toujours le subjonctif, c’est méconnaître les faits de langue.
Il faut prendre ici le temps de l’analyse.
Nous allons remplacer préférer par vouloir pour éviter les homophonies
Dans cette phrase en fait que voulez-vous dire exactement ?
Je devrai marcher seule : le verbe devoir est au futur : l’exigence porte sur le futur
bien que je (préférer/vouloir) être accompagné : le fait de préférer/vouloir, où se situe-t-il sur l’échelle du temps ?
– dans le présent de l’énonciateur ? => bien que je préfère/veuille (subjonctif présent)
– dans le passé de l’énonciateur ? illogique ici. Il faut alors avoir un passé en principale. Ce qui donne :
Je devais marcher seule : l’exigence a eu lieu dans le passé.
bien que je préférasse/voulusse être accompagnée -comme l’imparfait du subjonctif est plus ou moins obsolète, je doute de son emploi.
– dans le futur de l’énonciateur ?
Je devrai marcher seule
Bien que je préfèrerai /voudrai être accompagnée : Si on veut vraiment marquer le futur pour le deuxième verbe, on ne peut ici qu’employer le futur de l’indicatif
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Mais attention ! on peut choisir d’exprimer l’irréel dans la subordonnée : cette fois-ci on abandonne le subjonctif pour le conditionnel
-Dans une phrase au présent :
Je devrai marcher seule
bien que je préfèrerais être accompagnée : le conditionnel est de politesse (moins direct que le présent)
ou
Je devrai marcher seule
bien que j’aurais préféré/j’aurais voulu* : conditionnel passé avec antériorité = regret
– Dans une phrase au passé
Je devais marcher seule
bien que j’aurais préféré/j’aurais voulu* être accompagnée : conditionnel passé = regret
*pour encore complexifier les choses : on peut ici employer le conditionnel passé 2e forme : j’eusse préféré/voulu : de même sens
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