ex-petite-amie / supporté(e)
Bonjour,
J’ai quelques phrases à soumettre.
A. Larousse suggère de lier le préfixe « ex » au nom qui le suit. Par exemple « ex-ami, ex-copine, ex-ministre etc. » Mais dans un exemple comme la phrase suivante, faut-il lier les trois noms ? Sachant que « petite amie » s’écrit sans trait d’union en principe.
– Il aurait injurié, avec son ami Paul, l’ex-petite-amie (ou l’ex-petite amie) de ce dernier
B. J’ai lu la première phrase dans un livre. J’ai un doute, l’auteur accorde le participe « supporté » avec « dommage général ». Pour ma part, je l’aurais accordé avec « charge publique ». Qu’en pensez-vous ?
Quant à la seconde, sa construction est-elle correcte ?
– Un dommage général concernant l’ensemble des individus est une charge publique et doit être supporté(e) en tant que telle
– Il est certaines fois difficile de ne pas succomber
Merci pour vos réponses
Bonjour Tony, pour préciser la réponse de Jean Bordes à votre première question, il faut bien lier ex- au premier mot de la locution qui le suit (en général au nom mais ici à l’adjectif) avec un trait d’union, mais il n’y a pas propagation (j’allais dire contagion 😉) du trait d’union aux autres mots. On écrit simplement ex-petite amie comme ex-Premier ministre. Vous trouverez ici un article très complet sur l’utilisation du trait d’union (avec notamment d’autres exemples du même type comme ex-homme de gauche, ex-meilleure amie, etc.).
Et pour la seconde question, le sujet de doit être supporté ne peut pas être une charge publique (en raison de la conjonction et qui les sépare, ainsi que l’a dit Prince), c’est donc nécessairement un dommage général, donc supporté au masculin. En revanche, on ne peut pas être aussi catégorique sur l’accord de en tant que tel(le) que le semblent les deux précédents contributeurs, qui décident de l’accorder avec un dommage. C’est leur choix, mais telle pourrait tout aussi logiquement s’accorder avec une charge publique (puisque c’est bien ce nom qu’il remplace) : Un dommage […] est une charge publique et doit être supporté en tant que telle (en tant que charge publique). Le champion du monde d’orthographe Bruno Dewaele avoue dans son blog ne pas pouvoir/vouloir prendre parti sur ce cas, et cite Girodet et Hanse qui sont d’avis opposés sur la question (pour ma part, j’accorderais en tant que telle au féminin).
Bonjour Christian,
Merci pour cette article, vraiment très très intéressant ! De ce fait vous vous rangez du côté de Girodet. J’avoue que j’aurais tendance à vous rejoindre finalement après avoir lu l’article.
L’exemple de Hanse me semble fautif :
– Cette maison n’est pas un bâtiment public, mais certains la considèrent comme telle
J’écrirais pour ma part :
– Cette maison n’est pas un bâtiment public, mais certains la considèrent comme tel (comme un bâtiment public)
C’est ce qu’applique Girodet finalement dans son exemple :
– Ces populations forment un peuple unique et doivent être traitées comme tel (comme un peuple unique)
En conclusion, pour faire référence à l’article, vous écririez, si je comprends bien :
– Il n’y a pas d’activité sportive, sauf si l’apéro peut être considéré en tant que telle (comme activité sportive)
Est-ce bien cela ?
Tout à fait, Tony, c’est comme ça que je l’écrirais, telle s’accordant avec le nom auquel il se rapporte, donc ici l’activité sportive. Et il me semble avoir compris, bien qu’il ne se prononce pas explicitement, que c’est aussi l’avis de Bruno Dewaele (qui « mettrait bien une piécette sur Girodet »…).
Je partage votre analyse Christian ! Bruno Dewaele ne veut pas trop se mouiller mais en effet, il semble miser un peu sur Girodet. Je vais tout de même soumettre ce cas à l’Académie. Simplement pour savoir de quel côté elle se range. Je vous tiendrai informé 🙂
A) ex se joint au nom qui suit par un trait d’union.
« petite amie » ne prend pas de trait d’union.
B) C’est le dommage général qui doit être supporté en tant que tel ».
La construction de la deuxième phrase est tout à fait correcte.
Bonjour Jean Bordes,
Merci pour votre réponse.
Pour « en tant que tel » les deux accords semblent possibles. Référez-vous à l’article qu’a cité Christian
Tony, du fait de la coordination par et, Un dommage général à la fois est une charge publique et doit être supporté en tant que tel. ==>
Un dommage général concernant l’ensemble des individus est une charge publique ET doit être supporté en tant que tel.
Il en irait autrement si la conj. de coordination et était remplacée par le pronom relatif qui (par ex.) :
Un dommage général concernant l’ensemble des individus est une charge publique qui doit être supportée en tant que telle.
Bonjour Prince,
Merci pour votre réponse.
Pas mal l’astuce des conjonctions, je n’y ai même pas fait attention ..
Quant à « en tant que tel », les deux accords semblent possibles. Référez-vous à l’article qu’a cité Christian
Tony,
Inutile, ma religion est faite.
La phrase signifie :
« Un dommage général concernant l’ensemble des individus est une charge publique et doit être supporté en tant que charge publique (= en tant que telle). »
… et non :
« Un dommage général concernant l’ensemble des individus est une charge publique et doit être supporté en tant que dommage général. » Au demeurant, si le sens était celui-là, on n’aperçoit pas pourquoi l’auteur aurait écrit « est une charge publique et ». Il aurait suffit qu’il écrive :Un dommage général concernant l’ensemble des individus doit être supporté en tant que tel (= « en tant que dommage général ») !
Tony,
A mon sens, il appert que la phrase est à écrire ainsi : Un dommage général concernant l’ensemble des individus est une charge publique et doit être supporté en tant que telle. Voyez, SVP, mon commentaire.
Bonjour Prince,
Je viens de lire votre commentaire ! Nous sommes de ce fait d’accord. Je partage votre avis et notamment celui de Christian. Vous vous rangez donc également du côté de Girodet
N.B. 1 Je ne partage pas la manière de voir de Joseph Hanse quand il écrit : Cette maison n’est pas un bâtiment public, mais certains la considèrent comme telle. En effet, cette phrase signifierait : « Cette maison n’est pas un bâtiment public, mais certains la considèrent comme une maison » !
Alors que la phrase de cet éminent grammairien ne prend du sens que si on la comprend comme suit : « Cette maison n’est pas un bâtiment public, mais certains la considèrent [tout de même] ainsi (= comme un bâtiment public » ==> comme tel).
N.B. 2 En tant que tel est un synonyme de comme tel (voir éventuellement les dict.).