Plongée Etymologie orthographique du e
Bonjour à tous,
Enseignante, un élève m’a demandé pourquoi il y avait un e muet à la fin du mot plongée alors que la fierté n’en a pas.
Je vous remercie par avance de me permettre d’apporter une réponse à cet élève dont la curiosité est à encourager.
Cordialement,
Pour les mots en ‘té’, c’est l’évolution d’un mot latin, il se trouve simplement qu’il a évolué ainsi (‘libertas’ est devenu ‘liberté’), la dernière syllabe n’est pas un suffixe. On prend le mot dans son ensemble. C’est à la fois une évolution de la langue et une normalisation de l’orthographe. Ainsi ‘feritas’ est devenu ‘fiertet’ puis ‘fierté’.
Pour les mots dérivés d’un verbe, il s’agit de l’utilisation d’une des nombreuses méthodes de substantivation, ici sur la base d’un participe passé féminin. On peut considérer ‘ée’ comme un suffixe. Ainsi ‘plonger’ donne ‘plongée’, ‘geler’ donne ‘gelée’, comme ‘voir’ donne ‘vue’.
(On voit au passage que l’orthographe de ‘montée’ est tout le contraire d’une exception à la règle, mais c’est l’application de la règle de substantivation d’un participe passé féminin.)
Excellente pêche que votre extrait : cette grammaire Hachette de 1875 ( pour l’alphabétisation de masse) a été rédigée par un homme qui était un linguiste et non un froid grammairien. La lecture des deux préfaces est à mon sens des plus intéressantes. C’est une vision riche et ouverte, à l’opposé des scléroses qui ont ensuite anesthésié les grammairiens et conduit à l’incompréhension contemporaine de la grammaire. Dans les débats actuels sur le participe passé, un universitaire a rappelé qu’il n’y avait plus de linguiste depuis longtemps sous la coupole de l’Académie. Cela donne à réfléchir…
Alors là, c’est difficile d’expliquer toutes les lettres muettes à la fin des mots, et même au milieu, sauf à rechercher l’étymologie de chaque mot en particulier.
Toutefois, il faut expliquer à cet élève que la règle existe pour les noms communs féminins en « té » ou « tié »
Les noms féminins terminés par -té ou -tié ne prennent pas d’ e
Exemple : la clarté, la charité.
sauf :
-> les noms indiquant un contenu (l’assiettée), la nuitéé
-> les professions féminisées (députée),
-> les noms qui sont dérivés de verbes en -ter (buter -> butée, révolter -> révoltée),
-> et les cinq noms suivants : la dictée, la jetée, la montée, la pâtée, la portée.
La plupart des autres noms féminins terminés par ‘é’ prennent un ‘e’ muet final.
Ex. : une mosquée – une rangée.
Sauf : la clé.
Voici d’autres idées d’observation de la langue : les noms masculins qui finissent en « ée » – avec une recours à l’étymologie – comme le lycée, le gynécée, ici
Bonjour.
I ─Les noms féminins terminés par té ou tié s’écrivent plutôt é sauf:
• Les noms exprimant le contenu d’une chose : une charretée, une brouettée , une pelletée …
• Et les six noms usuels suivants:
la butée, la dictée, la jetée, la montée, la pâtée, la portée.
amitié, moitié, aspérité, acuité, ébriété, fierté , satiété , fatuité, homogénéité , spontanéité…
II─ Quand aux noms féminins en é qui ne se terminent pas par la syllabe té ou tié, ils s’écrivent ée, sauf psyché, acné, clé.
Une flambée, une embardée, une lampée, une denrée, une traînée , une plongée , une ruée…
Et voilà pourquoi on écrit plongée et fierté, à condition de connaître ces deux règles
czardas
Étymologie : science qui a pour objet la recherche de l’origine des mots en suivant leur évolution à partir de l’état le plus anciennement attesté.
Quel rapport avec l’orthographe des mots plongée et fierté ?