« ses » / verbe essentiellement pronominal
Bonsoir,
J’ai à nouveau deux questions à soumettre.
A) J’ai lu cette phrase sur un blog. Elle me semble fautive car la personne a utilisé l’adjectif possessif pluriel de la troisième personne du singulier et a écrit « connus » au pluriel. « ses » s’applique à une personne, elle aurait dû écrire « nos » si elle s’adressent à plusieurs personnes me semble-t-il. Qu’en pensez-vous ?
– On augmente ses chances d’être connus si on fait ses études à l’étranger
B) J’ai lu que « se moquer » était un verbe essentiellement pronominal. Mais je ne comprends pas pourquoi on dit qu’il l’est alors que le verbe « moquer » existe. Un verbe est-il essentiellement pronominal aussi quand il n’a pas le même sens à la voix normale qu’à la pronominale ?
Merci de nouveau pour vos réponses
Bonsoir Tony,
A) vous avez raison, il n’est pas justifié ici d’accorder connu au pluriel. On le fait en général par syllepse lorsque on est employé au sens de nous mais ici ce n’est pas le cas. Pour moi, il faut bien écrire : on augmente ses chance d’être connu si on fait ses études à l’étranger. On pourrait objecter que cette phrase peut être prise au sens collectif (nous augmentons nos chances d’être connus si…) mais cela est contredit par le possessif ses qui indique clairement qu’il s’agit ici du pronom impersonnel (singulier).
B) oui, un verbe essentiellement pronominal est bien soit un verbe qui n’existe qu’à la forme pronominale (comme s’évanouir), soit un verbe qui a un sens différent lorsqu’il est employé à la forme pronominale (comme s’apercevoir). Ce dernier cas est bien celui de se moquer qui n’a pas le sens de moquer soi-même (récemment avait été évoqué ici se rire, qui est dans le même cas — mais qui cependant échappe à la règle de l’accord des verbes essentiellement pronominaux).
Bonsoir Christian,
Merci de nouveau 🙂
Oui pour la première l’auteur aurait dû rester cohérent jusqu’au bout. Soit il utilise « ses » et il écrit « connu », soit il utilise « nos » et il écrit « connus ».
Nous sommes d’accord.
Quant à la question B, merci pour vos éclaircissements, je comprends mieux à présent
« On » est un pronom personnel qui correspond soit à l’homme (en général) soit à nous (usage moderne) ; donc la question est en effet de savoir qui est « on ».
– si vous entendez « en général », alors « ses » est cohérent et pour rester au singulier, on accordera « connu » au singulier.
– si vous employez « on » à la place de « nous », ce qui est peu désirable à l’écrit, restez cohérent jusqu’au bout et alors « nos »+ « connus » au pluriel.
Alors « moquer » existe à la forme non pronominale : il est sous cette forme donné comme vieux et littéraire.
Aujourd’hui, l’emploi est essentiellement pronominal et d’après le Cnrtl : « d’apr. Fur. 1690 moquer ,,ne se dit qu’avec le pronom personnel »…
Furetière était un lexicographe dont le dictionnaire célèbre a pris de vitesse celui de l’Académie. Il est connu sous le nom, le « Furetière » et toujours édité.
Bonsoir Joëlle,
Merci de nouveau pour vos précisions.
Très intéressant l’article de crntl ! Il est vrai que moi-même je n’ai jamais utilisé le verbe « moquer » ..
Par ailleurs, j’ai accepté la réponse de Christian parce que sa réponse est complète et qu’il a répondu en premier. Mais votre réponse est tout aussi claire et tout aussi complète, je l’aurais acceptée sans hésiter ! Pour accepter une réponse quand toutes sont excellentes, j’accepte la première venue 🙂
Tony
Je corrige ma propre faute ! 🙂
– si elle s’adresse à plusieurs personnes