Dans quelle mesure se rapporte un complément circonstanciel à l’action de son verbe ?
Le cas d’une phrase simple avec un seul CC.
– La nuit, tous les chats sont gris.
« tous les chats sont gris (sujet+verbe+COD) » est l’action du verbe qui se rapporte à un seul CC de temps.
J’ai un cas un peu plus complexe pour ma micro-critique du film Silence de Martin Scorsese.
– La beauté de la nature tranche avec la cruauté de l’Homme, reflet d’une foi mise à l’épreuve, mais le feu de la croyance brûlera toujours.
Est-ce que la syntaxe est correcte ? J’aimerai comprendre comment les différents CC se rapportent à l’action de leurs verbes.
« La beauté de la nature », sujet 1.
« tranche », verbe 1.
« avec la cruauté de l’Homme », CC de manière 1
« reflet d’une foi mise à l’épreuve », CC de manière 2 ou autre ?
« le feu de la croyance », sujet 2.
« brûlera », verbe 2.
« toujours », CC de temps 1.
1) Le CC de temps 1 se rapporte à l’action exprimée par le sujet 2 et le verbe 2.
2) Le CC de manière 1 se rapporte à l’action exprimée par le sujet 1 et le verbe 1.
3) Le CC de manière 2 peut-il se rapporter aux 2 actions malgré la conjonction « mais » ?
– Reflet d’une foi mise à l’épreuve, le feu de la croyance brûlera. Cela semble fonctionner.
Ce CC devrait tout de même surtout se rapporter à l’autre action et c’est là que j’ai un doute. En effet, la mise à l’épreuve est dû à la cruauté de l’homme qui est un autre CC de manière. Est-ce qu’il n’aurait pas fallu avoir « la cruauté de l’homme » comme sujet et « avec la beauté de la nature » en tant que CC de manière, ou bien cela fonctionne dans les 2 sens ?
– Reflet d’une foi mise à l’épreuve, la beauté de la nature tranche. L’action de cette phrase n’est rien si on ne la rapporte pas également à l’autre CC de manière. Est-ce que l’action du verbe peut englober un CC, pour lui rapporter un autre CC ?
Bonjour Juliano, pour moi il n’y a aucune ambiguïté dans la phrase initiale (par ailleurs parfaitement correcte syntaxiquement). Comme Jean Bordes, je pense que vous avez tendance à voir des compléments circonstanciels partout (à la manière d’une certaine Blanche-Neige 😉 ) ce qui vous amène à des interrogations et complications inutiles. Dans la première partie, je ne sais pas si on peut vraiment considérer la cruauté de l’Homme comme complément circonstanciel car il est quand même un complément essentiel de tranche (« la beauté de la nature tranche » tout seul n’a pas grand sens). Ensuite le groupe reflet d’une foi mise à l’épreuve n’est pas complément (circonstanciel) d’un verbe mais complément (apposé) du nom cruauté (ou éventuellement de la beauté, mais le sens s’y oppose — en tout cas pas de quoi que ce soit dans la dernière partie de la phrase). Et enfin, mais le feu brûlera toujours est une proposition coordonnée dans laquelle toujours est un simple adverbe.
1) La nuit, tous les chats sont gris.
La construction n’est pas sujet, verbe, COD, mais sujet, verbe, attribut.
2) Vous compliquez bien les choses.
Il n’y a aucun complément circonstanciel dans cette phrase.
Pourquoi vous poser toutes ces questions ?
1) Oui, effectivement attribut plutôt.
2) Je crois que c’est parce que j’ai quelques lacunes. En fait, je pense tout de même que la phrase est correcte en syntaxe.
Sinon, pour moi l’adverbe de temps « toujours » répond à la question quand ou comment, donc je vois bien un CC. Je serai tenter de dire que c’est la même chose pour « avec la cruauté de l’homme » qui répond à la question comment, je vois un CC de manière.
« Reflet d’une foi mise à l’épreuve » me semble être un groupe nominal.
Bonjour, ChristianF.
C’est ce qu’il me semblait pour la syntaxe, je la pense correcte depuis le début, mais oui je me pose parfois trop de questions.
J’ai lu ceci, il peut donc y’avoir des CC obligatoires pour le sens d’une phrase.
Beaucoup de compléments circonstanciels peuvent être supprimés ou déplacés, mais ce n’est pas toujours le cas, notamment avec les compléments circonstanciels de quantité.
Exemples :
– Ce soir, Marie a dansé merveilleusement bien. -> Marie a dansé. -> Compléments circonstanciels facultatifs.
– Ces pommes pèsent 500 grammes et coûtent trois euros. -> Compléments circonstanciels obligatoires
Je pense conserver ma critique initiale, mais j’ai presque envie de reformuler ainsi :
– Reflet d’une foi mise à l’épreuve, la cruauté de l’Homme tranche avec la beauté de la nature ; mais le feu de la croyance brûlera toujours.
Si je comprend bien l’apposition se fait seulement au nom « cruauté » et non au sujet entièrement « La cruauté de l’Homme » ? C’est plus un complément du nom qu’une véritable apposition, j’ai l’impression.
Je pense qu’on peut considérer indifféremment que reflet d’une foi est complément du nom cruauté ou du groupe nominal la cruauté de l’Homme (où de l’Homme est lui-même complément du nom cruauté). Et effectivement, du point de vue de l’analyse grammaticale la cruauté de l’Homme est bien un complément circonstanciel stricto sensu dans la mesure où trancher est considéré comme intransitif dans ce sens, mais je trouve que ce cas particulier de « complément circonstanciel obligatoire » n’est pas très heureux, pour moi cela s’apparenterait plus à un complément d’objet indirect, peut-être serait-il judicieux d’introduire une dénomination particulière pour ce type de complément…
ChristianF, oui tout à fait certains compléments circonstanciels s’apparentent plus à des complément d’objets.
Je pense « cruauté » ou « cruauté de l’homme » est la même chose, c’est surtout que « reflet d’une foi mise à l’épreuve » suivant directement « Homme », il me semble judicieux de séparer par une virgule pour que l’on rapporte le complément à « cruauté ».
Merci pour votre réponse.