Mener/conduire
A priori, mener ou amener, c’est conduire en tenant par la main. On peut « mener un cheval » : si ce dernier n’a pas de main, celui qui le conduit en a au moins une. Mais le verbe est souvent employé dans des situations où il n’y a pas de main, par exemple :
« Le nombre d’élèves par classe dans cette école a amené l’éducation nationale à y créer un poste de maître des écoles ».
Un nombre n’ayant pas de main, pas plus qu’une institution, un tel usage est-il correct dans un langage soutenu ?
Bonjour,
Au sens propre amener, c’est mener en quelque lieu ou vers quelqu’un.
J’ai amené mon fils à l’école.
Je l’ai fait amener devant moi.
Le Lion, pour bien gouverner,
Voulant apprendre la morale,
Se fit un beau jour amener
Le Singe maître ès arts chez la gent animale. ─ Le lion, le singe et les deux ânes ─ La Fontaine
Mais au figuré on l’emploie avec le sens de : « entraîner telle suite ; produire telle conséquence.»
Chaque jour amène son pain. ─ La Fontaine
Une méchante vie amène une méchante mort. ─ Don Juan ─Molière
La vertu n’amène pas le bonheur… ─ Victor Hugo.
À lire
Je m’interdisais cet usage pensant que, dans mener, il y avait « main ». Mais vous citez des auteurs incontestables…. Voilà qui va bien m’arranger ! Merci pour votre réponse.