poser une question
Bonjour,
Je pensais avoir maîtrisé suffisamment les règles de l’accord des participes passés sur toutes ses formes jusqu’à ce que la correction d’un exercice sur aidnet vienne semer la confusion dans mon esprit .
En effet,dans la phrase « ces moutons que nous avons vu rentrer à l’étable », « vu » reste invariable. Selon la règle je pense que « »vu » doit s’accorder parce que « ces moutons »(COD) placé avant le verbe fait l’action. QUI rentre à l’étable ?ce sont les moutons ;je ne peux donc comprendre l’invariabilité de « vu »
Autre préoccupation dans le même, exercice :
Que sont devenues les lettres que je vous ai données à mettre à la poste ,si je comprends l’accord de « devenues » ,en revanche celui de « données » me paraît incorrecte parce qu’en suivant la même règle, »les lettres » ne fait pas l’action,autrement dit ,les lettres ne peuvent pas se mettre elles-mêmes à la poste .
Aidez-moi à éteindre cette boule de feu qui commence à consumer ma tête.
Bonjour,
Pour apaiser le débat, voici ce que je peux lire dans le livre d’exercices de grammaire de Grevisse : l’accord du participe passé 7e édition , chapitre 7 page 118.
D- Cas des participes passés eu, donné, laissé, suivis d’un infinitif introduit par la préposition à.
On peut laisser ces participes passés invariables, soit les accorder avec le complément d’objet direct qui précède.
Suivent des exemples:
La leçon que je lui ai donnée à étudier.
C’est la région qu’on m’a donné à cartographier.
Voici le lien auquel vous faites référence:
http://www.aidenet.eu/conjugaison37.htm#solutions
Autre exemple:
Dans la collection profil pratique (Hatier) : l’accord du participe passé, on trouve l’exemple suivant:
Il a envoyé les lettres que tu lui as donné(es) à poster.
On m’a donné quoi ? des lettres, et je les ai postées. Le COD (lettres) est placé avant donc accord possible.
Le plus souvent il y a ambiguïté, si bien que le double usage est admis.
Vous rappelez vous-même fort bien la règle à suivre !
Deux raisons différentes peuvent expliquer les réponses divergentes données par le site (est-ce bien www.aidenet.eu ? ).
1 – Une subtilité sémantique sur le verbe rentrer : l’auteur de la phrase avait en tête l’action faite par le berger (on rentre ses bêtes le soir), et non celle des moutons (qui entrent dans la bergerie). À mon sens, les deux sont corrects, mais l’exemple est mal choisi pour illustrer une règle !
2 – Dans le deuxième exemple, le trouble vient du fait que « donner » n’est pas immédiatement suivi de l’infinitif, mais que « à » a été intercalé. « Donner » n’agit donc plus systématiquement comme un auxiliaire de « mettre » et permet l’accord avec le COD antécédent. On aurait pu écrire : …que je vous ai données à l’affranchissement .
Règle subtile…
Pour ma part, j’écris, en vertu de la règle (en tant que telle il faut la respecter) : « ces moutons que nous avons vus rentrer à l’étable ».
Cet exemple se rapproche de celui bien connu : « ces acteurs que j’ai vus jouer ».
Ainsi, je ne comprends pas la correction qui vous a été proposée.
L’accord, dans la deuxième phrase, « je vous ai données », n’est pas lié à ce que « les lettres » font l’action ou pas, on n’appliquera pas la même règle.
Il faut simplement poser les questions « je vous ai donné quoi ? » ou « je vous ai donné à mettre quoi ? ».
Pour ma part, j’estime que je n’ai pas donné les lettres mais plutôt je les ai donné à mettre à la poste.
Ainsi, à mon sens, il n’y a pas lieu de faire l’accord et j’écrirais : « Que sont devenues les lettres que je vous ai donné à mettre à la poste ».
A Chambaron.
Analyse très, très subtile ! Vous avez raison de signaler que le premier exemple est mal choisi pour illustrer une règle.
Je pense avoir raison pour le deuxième exemple, la règle est différente et celle à appliquer est toute bête : je donne quoi ?
Or, je ne lui donne pas les lettres.
Que pensez-vous alors,, de ma réponse, s’il vous plaît ?
Là, je ne comprends plus : vous avez pourtant bien donné physiquement les lettres pour un envoi postal ?
Le fait d’introduire « à » devant un infinitif le transforme en groupe nominal : « à mettre à la poste » devient équivalent à « à l’envoi » ou à « à l’expédition ». Ce n’est plus qu’un complément circonstanciel.
Merci infiniment pour votre réponse claire et convaincante.
Cependant, le Certificat Voltaire semble vouloir accepter les non-accords.
La conclusion que je tire de tout cela, c’est que c’est, néanmoins, source d’ambiguïté, car les choix ne sont pas toujours évidents.
Voici un exemple : « La somme qu’elle m’a laissé à débourser me paraît considérable. » (Certificat Voltaire. Dominique Dumas).
Analyse du Certificat Voltaire : « elle ne m’a pas laissé la somme, elle m’a confié le soin de la débourser. »
Ainsi, mon analyse était : j’ai confié les lettres car je prenais donner au sens littéral de léguer, céder. Ainsi, je ne les donne pas, je les confie.
Mais il est vrai que votre analyse est impeccable.
Il est vrai que la suppression du complément peut laisser une phrase logique, mais totalement à contre-sens. Je reconnais caler devant ce cas et ne sais arbitrer entre les solutions.
Comme dans nombre de sujets, on peut accepter les deux, mais je n’aime personnellement pas beaucoup cela, car ce n’est pas pédagogique et crée des chapelles et des confrontations.
Mais il faut vivre avec : la langue n’est pas une science, c’est un art.
Je reconnais avoir « chipoté » un petit peu.
Merci pour votre élégance et l’ensemble de vos apports, ici ou ailleurs.
Merci pour vos remerciements. Nous œuvrons tous à la même cause…
merci , Chambaron pour votre réponse
c’est bien www.aidenet.eu,
le feu est à moitié éteint dans ma tête,des foyers y démeurent.
merci de me rassurer que je n’avais pas tord ,moi aussi ,d’accorder vus, en revanche pour le deuxième cas les choses sont encore floues,veuillez m’expliquer clairement la règle,surtout avec ce « à » qui en se mettant entre le participe passé et l’infinitif change les choses
comment dois-je écrire « les chemises que je vous ai donné es à coudre », »les limites que je vous ai donné es à ne pas franchir »
Ce complément tient compte des autres apports publiés précédemment et devrait permettre une synthèse complète.
– La présence du « à » devant l’infinitif autorise l’accord mais ne l’impose pas. C’est le sens qui permettra un choix plus ou moins judicieux, mais sans erreur de toute façon. Si l’on supprime le complément ( à + infinitif ) et que la phrase tient toujours debout, alors l’accord se justifie. Sinon, pas d’accord. À défaut de règle absolue, cela a le mérite de la simplicité.
– Les chemises que je vous ai données (à coudre)
– La leçon que je lui ai laissée (à étudier)
Mais :
– Les paroissiens que j’ai eu (à confesser) : ça ne se dit pas sans complément !
– C’est la région qu’on m’a donné (à cartographier) : on ne donne pas une région !
Bonjour je remercie tout le monde pour sa contribution à l’échange, merci à vous chabaron pour votre analyse impeccable ,merci également à vous Czardas,d’avoir apaiser le débat selon vos propres termes en étayant votre argumentaire à l’aide d’exemples précis et compréhensibles .
FINALEMENT JE RETIENS QUE les différentes règles donnent raison à tout le monde, pour ma part j’estime que c’est un peu malheureux. Pourquoi favoriser une confrontation des règles au lieu d’en imposer une à tous ? NOUS avons affaire à l’orthographe et non à la philosophie. Ce n’est vraiment pas pédagogique comme vous le dites chabaron MAIS au même moment, vous dites que la langue n’est pas une science ,c’est un art,je suis d(accord avec vous, et peut-être que c’est cette complexité qui fait le charme de notre langue ;
Merci à tous , caché au fond de l’Afrique francophone ,j’avoue que je suis un laudateur inconditionnel de la langue française mais, je demande pardon pour mon niveau de langue qui est encore balbutiant et pour ma non bonne maitrise de l’outil informatique. Je viens de decouvrir le site et j’avoue que je suis émerveillé par tout ce qui s’y passe. Merci particulier à avous chabaron ,j’ai été profondement émerveillé par vos différentes analyses.
Merci encore à tous et n’oubliez surtout pas de relever et de me signaler les éventuelles incorrections de mon texte.