Passer un savon
Dans un roman, un personnage se fait passer un savon et ensuite il dit : « J’avalai le savon ».
Je connais bien « passer un savon » qui veut dire semoncer quelqu’un, mais « avaler le savon » pour » recevoir une semonce » me semble bizarre. J’ai cherché en vain une explication.
Pourriez-vous m’éclairer ?
On dit bien « avaler une couleuvre ». Et donc, une fois le savon passé, le personnage en question a avalé la couleuvre qu’avait manifestement représenté ce savon. L’auteur a ironiquement mêlé les deux expressions. En tout cas, c’est ainsi que je le comprends.
Quel est l’auteur en question ?
Bonjour,
Selon A. Rey , l’expression avaler des couleuvres signifie : « supporter des affronts, des avanies, sans pouvoir se plaindre».
Il cite Mme de Sévigné(1676) qui écrit : « Le goût qu’il a pris pour elle, lui fait avaler toutes sortes de couleuvres».
Passer un savon est une expression familière qui signifie « réprimander»
On peut alors se demander si l’on peut être humilié lorsque l’on est tancé, et conséquemment on pourrait avaler le savon comme on avale les couleuvres.
Cela dépend peut-être des goûts et des couleuvres !
Au fait, quel est le titre du roman que vous lisez.
Bonjour,
Selon le CNRTL, au sens d’ « accepter avec résignation », on peut « avaler » tout un tas de choses :
Avaler des couleuvres ou un crapaud. Avaler le calice, le morceau, la pilule. Avaler un bouillon.
Alors, pourquoi pas un savon ?
Bon, je crois comprendre que vous accepteriez, par extension, « avaler un savon ». Czardas, vous aussi ? Dans le livre en question, je viens de retrouver le passage, le personnage « encaisse le savon avec résignation ». Je suis navrée de vous avoir fourvoyés avec « avaler ». Est-ce que vous cautionnez toujours ?
Je vous présente mes excuses, d’habitude, j’ai un crayon à côté des livres que je lis pour le cas où… Cette fois, pas et j’ai mis du temps à retrouver le passage.
Cela semble maintenant davantage plausible.
encaisser a le sens de accepter, admettre, supporter.
On encaisse le savon comme on encaisse des provocations, un outrage ou le coup.
Je vous remercie, Czardas, de votre compréhension et de votre explication. Le titre du livre en question est « La Table du roi Salomon », de Luis Montero Manglano. C’est une traduction de l’espagnol. J’ai été attirée par le titre et la présentation du contenu ; si j’avais fait attention à l’auteur, j’aurais acheté la version originale.