élision de l’article.
si l’on écrit un bébé de un an (pas d’élision de l’article), comment écrit-on :
un bébé (de) un an et demi ? faut-il là-aussi faire l’élision?
merci d’avance de vos avis.
La règle à appliquer est celle de la non-élision de l’article devant un numéral, ordinal ou cardinal. Cette disposition dérogatoire vise à bien identifier ces adjectifs dans leur rôle et éviter des confusions oralement car il s’agit de chiffres précis qui doivent être bien compris. Il faut empêcher l’hésitation que peut engendrer l’élision, surtout avec un mot court. À ce titre, les cas de huit (huitième) et onze (onzième) sont bien connus : hors quelques expressions folkloriques (comme le bouillon-d’onze-heures), on ne fait pas l’élision.
Le cas de un est plus particulier car il se confond avec l’article indéfini. Mais la philosophie est la même : on élide l’article, mais pas un numéral. On écrit donc bien : un enfant de un an. On peut facilement le vérifier dans nombre de tournures : compter de un à cent (cardinal) ; à notre loterie du jour, c’est le un qui gagne (ordinal).
La distinction entre article et adjectif peut néanmoins s’avérer délicate : Deux précautions valent mieux qu’une. Dans ce proverbe, la langue populaire a favorisé l’article, sous-entendant « qu’une seule précaution ». On constate, facilité de prononciation aidant, que la langue orale privilégie alors systématiquement l’élision…
Bonjour dufresne,
Je ne sais pas à quoi vous faites allusion dans « de un an », car on dit et on écrit « d’un an ». Vous avez la préposition de qui précède une voyelle.
Il en ira de même pour : un bébé d’un an et demi alors qu’il en ira ainsi pour « un bébé de cinq mois » (cinq commençant par un consonne).
J’espère que cela vous sera utile.
Zully a raison.
En effet, vous pouvez compléter votre approche avec cet article.
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=1745
Si l’on suit la règle donnée par Thomas pour « un » adjectif numéral : « On ne fait généralement pas l’élision devant un adjectif numéral non suivi de décimales : Une longueur de un centimètre (mais un homme d’un mètre quatre-vingt-cinq [Acad.]). Une pièce de un franc. Compter de un à vingt. Des enfants de un à douze ans (Littré). Le un de telle rue (Acad.). »
J’ai l’impression que cette règle n’est plus du tout suivie (Thomas date un peu, certes). D’ailleurs chez Girodet on trouve :
« Devant un(e), la préposition de s’élide (Un poids d’un kilogramme, d’une tonne. Une distance d’un kilomètre), sauf si l’on veut insister sur le caractère numérique, dans un texte scientifique ou commercial. Par exemple : Une vitesse de un mètre à la seconde. Une somme de un million huit cent cinquante-deux mille francs. »
À l’oral on ne fait pas l’élision (spontanément on dit « un bébé de un an »), pour une raison de clarté. (J’ai tendance à ne pas la faire non plus à l’écrit, pour une raison de clarté…)
J’ai lu les autres réponses et je comprends, bien que mon orielle ne soit pas dérangée par « d’un an /d’une tonne » . Il est quand même évident que je ne dirais jamais « d’huit mètres ! ». Mais, je vais lire autrement les textes qui feront allusion à de telles tournures et donc, je vais garder la règle mentionnée par Chambaron.
En tous les cas, je vous remercie tous, tant pour la question que pour les recherches.