Subjonctif présent bien présent
Bonjour, je suis en train d’écrire un roman et je me pose une question concernant l’emploi « abusif » du subjonctif présent.
Ma question fait suite à la lecture de quelques grands auteurs chez de grands éditeurs.
« Elle tremblait tant que les flics préférèrent relâcher la bride avant qu’elle sombre dans une crise de nerfs et se retrouve à l’hôpital. »
Normalement il faudrait écrire : « Elle tremblait tant que les flics préférèrent relâcher la bride avant qu’elle sombrât dans une crise de nerfs et se retrouvât à l’hôpital. »
Je viens de relever également cet emploi « abusif » du subjonctif présent chez d’autres auteurs comme Stephen King ou Dean Koontz.
Ma question est : pourquoi les correcteurs de ces grandes maisons d’édition ne corrigent pas ses « erreurs » ? En plus, Stephen King est traduit par une personne censée maîtriser la langue française, pour Albin Michel ?
Alors, moi, avec mon roman, ne vais-je pas faire « tache » auprès des lecteurs si je respecte à la lettre lesdites règles ?
Ne vaut-il pas mieux aller dans la mouvance de ses grands auteurs (de ses grandes maisons d’édition) ?
Dans le Grevisse, ils disent que c’est effectivement permis de n’utiliser que le subjonctif présent, surtout à la troisième personne du pluriel qui entraîne des « sonorités » assez complexes comme « préférassent, etc. ».
Moi, je me dis : pourquoi utiliser le subjonctif imparfait pour la troisième personne du singulier et le subjonctif présent pour la troisième personne du pluriel, ne vaut-il pas mieux harmoniser le tout pour un « subjonctif présent » ?
Merci beaucoup pour votre avis.
Bonjour Ju,
Pour ce qui est de la phrase citée, il me semble que c’est le subjonctif imparfait qui ferait « tache » (ou alors son emploi pourrait être considéré comme ironique). Tout dépend aussi du temps qui est choisi dans le reste du récit. Si le subjonctif imparfait en est absent, ce serait d’autant plus incongru d’en ajouter ici. Il faut toujours s’efforcer de respecter une cohérence, d’assurer un caractère unifié à un ouvrage.
Le vocabulaire est familier, « flics », et il n’y a même pas de ne explétif (c’est ce qui me choque le plus en l’occurrence, même dans ce registre).
Les correcteurs ne peuvent pas intervenir sur le temps des verbes dès lors qu’il n’y a pas réellement de faute (le subjonctif présent ne peut pas être considéré comme fautif, il est plutôt admissible). Ils peuvent proposer des modifications, mais ils ne vont pas corriger d’office tous les verbes pour respecter systématiquement la concordance des temps (ou alors je pense qu’on se passerait rapidement de leurs services).
Bonjour Veso, merci pour l’explication, je comprends un peu mieux.
Bonne journée.
Ju